Quand les poubelles de la rapide débordent

Myriam Darmoni
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Poubelle de la rapide (c)Vincent Deloménie

Les poubelles de la restauration débordent et la crise actuelle ne fait qu’accentuer le phénomène. Le gouvernement a pris le problème à bras-le-corps, la fin du tout plastique est programmée : et c’est pour maintenant !

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Chaque année, la restauration rapide produit 180 000 tonnes d’emballages. Ces emballages finissent à la poubelle, y compris pour les repas pris sur place. À cela s’ajoute la livraison de repas, phénomène en plein boom qui, lui, a généré, en 2019, pas moins de 200 millions de repas livrés et plus de 600 millions d’emballages à usage unique. La loi antigaspillage pour une économie circulaire (n-2020-105 du 10 février 2020, dite Agec), signée il y a un an, fixe les orientations pour sortir du plastique à usage unique.

Nouvelles règles depuis le 1er janvier 2021

Si, en janvier 2020, les gobelets, les verres et assiettes en plastique à usage unique ont été interdits, depuis le 1er janvier 2021 ce sont au tour des couvercles à gobelet, des couverts et des récipients en polystyrène (communément appelés boîtes à kebab) qui sont bannis des restaurants. Les professionnels ont la deadline du 1er juillet pour écouler leurs stocks. Puis, jusqu’en 2025, d’autres mesures viendront se rajouter à la liste, comme en 2022 l’interdiction du jouet en plastique dans les menus enfants (McDonald’s s’y est déjà conformé), et celle de la vaisselle jetable dans les fast-foods pour les repas consommés sur place, en 2023. À cette longue liste encadrée (régie) par la loi s’ajoute un nouveau texte, celui de la charte d’engagement pris par les acteurs de la livraison de repas avec le gouvernement, signé le 15 février.

L’engagement de 19 acteurs de la livraison

19 acteurs du secteur parmi lesquels Deliveroo ou Metro se sont engagés avec le ministère de la Transition écologique à atteindre l’objectif de 50 % des emballages livrés sans plastique d’ici le 1er janvier 2022, la fin de la livraison systématique de couverts et de sauce depuis le 1er mars, le lancement de 12 expérimentations de réemploi des contenants, notamment des dispositifs de consigne et enfin un but de 100 % d’emballages recyclables au 1er janvier 2022.

Les bons élèves de la rapide

Tout n’est pas à jeter dans la restauration rapide, et certains acteurs importants du secteur ont déjà atteint ces objectifs, ou y sont presque. C’est le cas de l’enseigne Pokawa, qui n’emploie pas de plastique pour ses contenants, ou d’Exki qui a supprimé plus de 83 % de cette matière. (cf. ci-contre).

Côté équipementier, les choses bougent aussi. Et si l’offre de contenants recyclables, compostables, voire réutilisables, fait flores, comme Arcoroc, qui propose une toute nouvelle gamme de ceux-ci en verre réutilisable adaptés à la restauration (cf. ci-contre). Du côté de la consigne, de nombreuses start-up fleurissent et présentent des solutions aux professionnels pour moduler leur offre (cf. ci-contre). L’objectif n’est pas d’atteindre la lune mais le zéro plastique à l’aube de… 2040.

Myriam Darmoni

 

 

 

Verbatim

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Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique

« Le secteur de la livraison de repas est en pleine expansion et son développement s’est accentué avec la crise sanitaire : il est donc nécessaire d’agir pour réduire le gaspillage. Beaucoup de solutions existent pour passer du jetable au réutilisable ». Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique.

© Damien Valente MTE

Chiffres-clés

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180 000 tonnes d’emballages de la restauration rapide se retrouvent à la poubelle chaque année.

600 millions d’emballages liés à la livraison sont jetés dans les poubelles.

18,3 Md€, la France est le troisième pays européen producteur d’emballage, derrière l’Allemagne et l’Italie, principalement des emballages alimentaires.

1er juillet 2021, interdiction définitive du plastique à usage unique dans la restauration rapide : sont concernés les pailles, les assiettes, les couvercles à gobelet et tous les emballages.

2040 date à laquelle tous les emballages en plastique à usage unique devront être éradiqués.

Myriam Darmoni
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