[Reconfinement] Le distributeur de boissons Cozigou victime de « l’effet domino »

Jean Charles Schamberger
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Principal distributeur de boissons dans le Grand Ouest, la société Cozigou (148 M€ de CA en 2019) est confrontée à une chute de 98 % de son chiffre d’affaires depuis l’instauration du reconfinement. Sans un plan de soutien encore plus massif, l’entreprise familiale craint des « séquelles fatales » pour l’ensemble des acteurs de la filière des CHR.

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Déjà lourdement impactée par la fermeture administrative de 11 semaines, qui avait touché les cafés, hôtels et restaurants au printemps 2020, la société Cozigou doit, une nouvelle fois, faire face à un recul sans précédent de son activité avec le reconfinement. « Depuis le 30 octobre, nos 7 000 clients, dont nous partageons pleinement les difficultés, sont fermés. Cela se traduit par une chute abyssale de 98 % de nos ventes de boissons et l’arrêt des livraisons de nos 160 camions », explique Antoine Cozigou, président de l’entreprise familiale basée à Plouisy (Côtes-d’Armor).

La majeure partie des effectifs de Cozigou est aujourd’hui placée en activité partielle. Et, si l’entreprise a également recours au prêt garanti par l’État ou aux reports et exonérations de charges, ces dispositifs contribueront à préserver l’emploi. « Les mesures de soutien vont dans le bon sens mais elles ne suffiront pas. La mobilisation pour limiter l’impact sanitaire du Covid-19 doit être totale, mais, si la situation perdure, le pire scenario table sur une défaillance de 30 % des débits de boissons en France. »

Pour Philippe Guérin, directeur général délégué chez Cozigou, l’effet domino se fait déjà ressentir. « Un mois d’arrêt de nos entrepôts, c’est 1 million de litres de bières, plus de 2 millions de bouteilles de vins, sodas et d’eau et 50 tonnes de cafés qui ne sont plus commercialisés. C’est une perte sèche qui ne pourra jamais être récupérée. » Face à la gravité de la crise traversée, la société Cozigou en appelle donc aux pouvoirs publics « pour qu’ils prennent conscience de cette situation catastrophique et intensifient leur soutien à la filière CHR. Les aides financières directes doivent être plus franches et massives, les exonérations de charges plus nombreuses, un plan pour préparer la reprise anticipée, conclut Antoine Cozigou. Il y va de la survie de tout un secteur et de milliers d’emplois en Bretagne. »

Jean Charles Schamberger
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