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Danièle Licata

Les grossistes appellent à une stabilité législative pour permettre aux entreprises de s'adapter efficacement

Stéphane Antiglio
Président
Confédération des grossistes de France
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Stephane Antiglio  CGF

Lors de la cérémonie des vœux présentée aux 30 fédérations adhérentes, aux organisations professionnelles, au Medef ainsi qu'aux partenaires, Stéphane Antiglio, président de la Confédération des Grossistes de France (CGF) a dévoilé la feuille de route 2025 avec de nombreux défis majeurs à relever. L’occasion pour Zepros d’échanger sur le contexte économique actuel et les perspectives 2025.

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Le baromètre de l’activité des grossistes, que vous publiez, finit l’année 2024 en berne. Tous les secteurs sont-ils logés à la même enseigne, ou certains parviennent-ils à tirer leur épingle du jeu ?
Stéphane Antiglio

Le secteur du bâtiment est particulièrement affecté, notamment la construction de logements neufs, comme le confirment de nombreuses études. Paradoxalement, même les activités liées à la rénovation et à la transition énergétique ne connaissent pas le dynamisme attendu. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce ralentissement : la complexité des dispositifs d'aide, une bureaucratie lourde, des difficultés à trouver des artisans qualifiés, et des problèmes en amont liés à la formation et aux compétences.

D'autres secteurs sont-ils également en difficulté ?
Stéphane Antiglio

Effectivement, la restauration n'est pas en très bonne forme. Le secteur de la santé, quant à lui, fait face à des contraintes spécifiques, notamment une réglementation stricte et une absence de revalorisation depuis plus de trois ans, ce qui pose problème face à l'inflation des coûts. Les entreprises pharmaceutiques doivent pourtant continuer à assurer un service de santé publique de qualité, avec des livraisons fréquentes quelques soient les coûts de fonctionnement. 

Quelles sont les conséquences pour les entreprises de commerce de gros ?
Stéphane Antiglio

Nous observons une augmentation des retards de paiement et des défaillances d'entreprises, notamment parmi les artisans, TPE et PME, qui sont nos principaux clients. Cela impacte directement les entreprises de commerce de gros, car les défaillances de nos clients affectent notre propre stabilité financière. Nous espérons sortir rapidement de cette spirale négative et retrouver une dynamique plus positive.

Vous avez mentionné la feuille de route 2025 de la Confédération. Le terme « stabilité » semble central. Pouvez-vous expliquer pourquoi ?
Stéphane Antiglio

Nos entreprises sont confrontées à une multitude de changements simultanés, ce qui est difficile à gérer, surtout pour nos clients artisans, commerçants et TPE. Nous-mêmes, en tant que PME, devons faire face à des défis majeurs, comme la mise en place de la facturation électronique, qui sera un enjeu crucial pour les deux à trois prochaines années. Nous devons nous adapter, former nos équipes et nos clients, ce qui demande du temps et des ressources. L'accumulation de dossiers à traiter simultanément devient insupportable. Lorsque nous parlons de stabilité, nous demandons un rythme compatible avec nos capacités d'adaptation, sans pour autant refuser le changement.

Pensez-vous que l'adoption d'un projet de loi de finances apporterait déjà un premier signal positif en termes de stabilité ?
Stéphane Antiglio

L'incertitude est très préjudiciable, car elle génère de l'angoisse et du doute. Nous avons besoin de certitudes pour planifier nos activités. Il est insupportable pour les entreprises de ne pas savoir si elles seront impactées par telle ou telle mesure. Nous appelons donc à une visibilité et à une perspective claire. Une fois les règles établies, il est essentiel de maintenir cette stabilité et de ne pas tout changer constamment. Les décisions à court terme, sans réformes structurelles, ne feront qu'ajouter de nouvelles contraintes. Il est crucial d'avoir un plan solide sur trois à cinq ans, avec des actions claires, pour offrir une visibilité aux entreprises et permettre des réformes efficaces.

Danièle Licata
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