[Top 100] Groupe Charlet (50ae) s’appuie sur des salariés actionnaires

Olivier Bitoun
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l'intérieur d'un entrepôt de fruits et légumes vu d'en haut

Le 26 juin 2024, le Groupe Charlet tenait sa première assemblée générale de clôture de ses comptes… devant ses salariés qui se trouvent être aussi ses actionnaires. (Notre édition Zepros Distributeurs RHD – Top 100 2024 vient de paraître. Elle est consultable et téléchargeable gratuitement ici)

 

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59 - Bois-Grenier

« J’ai rendu compte du plan stratégique à mes nouveaux actionnaires », s’amuse Stéphane Jean-Baptiste le P-DG et détenteur de 80 % du capital du distributeur de fruits et légumes et de produits de la mer. Retour sur la petite histoire. En septembre 2023, après un été de réflexion, 35 % des salariés choisissent d’acheter des parts de leur entreprise pour un total de 5 % du capital ; à 95 %, ils sont employés des services administratifs et commerciaux. Le  P-DG avait souhaité leur offrir cette possibilité après avoir racheté la société en situation commerciale difficile, mais totalement désendettée, en mars 2023. Manière de mesurer la confiance des équipes dans le plan de redressement engagé… « Cela signifie qu’ils ont accepté de mettre de l’argent dans leur entreprise en retournement. Depuis, je sens une véritable différence : les salariés sont demandeurs d’informations sur la santé de leur entreprise et cela me challenge », apprécie Stéphane Jean-Baptiste. 
Sur le terrain commercial, l’actionnariat d’entreprise fonctionne ! Groupe Charlet a bouclé 2023 avec un chiffre d’affaires de 52 M€ en hausse de 11 % sur 2022. À périmètre constant ! « Nous avons progressé de 10 % en fruits et légumes et de 30 % en marée », se félicite le dirigeant. Une performance remarquable sur les produits de la mer compte tenu du resserrement général du marché en 2023. « Nous conditionnons les poissons sur notre site Norocéan (barquettes et mise sous vide) ; c’est notre atout auprès des collectivités avec lesquelles nous réalisons 45 % de nos ventes (55 % avec la restauration commerciale, NDLR) », explique Stéphane Jean-Baptiste.

Une très bonne surprise en 2028 
Depuis le début 2024, la dynamique ne se dément pas. « Nous avons gagné 10 % de nouveaux clients en marée. Après six mois, nous affichons + 3 % en fruits et légumes et + 21 % sur la marée. Nous devrions terminer 2024 sur un chiffre d’affaires de 57 M€ », calcule le P-DG du distributeur nordiste. Et sauf accident, le retour à la rentabilité est toujours prévu fin 2025. Surtout que Stéphane Jean-Baptiste a pris soin d’assurer les arrières. Le 26 juillet 2023, la vente de l’entrepôt du groupe, son principal actif (10 000 m2), à un fonds d’investissement lyonnais, sécurise la trésorerie. « Nous avons une trésorerie positive qui doit accompagner l’entreprise jusqu’à son retour à la rentabilité », table le dirigeant. Voilà qui devrait rassurer un peu plus les 35 % de salariés actionnaires. Et si leurs titres sont bloqués pendant cinq ans, comme le stipule le pacte d’actionnaires, « Nous procéderons à une nouvelle valorisation du Groupe Charlet à la fin du premier trimestre 2028. Et il n’est pas impossible qu’ils aient une très bonne surprise », annonce, un Stéphane Jean-Baptiste volontaire. 

Olivier Bitoun
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