[TOP 100] Groupe Charlet propose à ses salariés d’entrer au capital

Fin août, la direction du Groupe Charlet saura combien de ses 200 salariés auront choisi de devenir actionnaires de l’entreprise. « Je ne cherche pas à lever du capital. Plus que le montant - 20 % du capital sont ouverts aux salariés - c’est le nombre de collaborateurs qui répondront favorablement qui compte pour moi », explique Stéphane Jean-Baptiste, P-DG et seul actionnaire du distributeur (fruits et légumes et produits de la mer) à ce jour, avant de compléter « si 50 % du personnel souscrivent, cela signifiera que 100  personnes croient en l’aventure Charlet ». 

On l’aura compris, l’opération a valeur de symbole pour le dirigeant ; il mesurera la confiance que l’équipe lui accorde. C’est que fin 2022, le tribunal de commerce consentait deux mois au Groupe Charlet pour trouver un repreneur ou bien ce serait la liquidation, son propriétaire de l’époque, la coopérative Advitam, ayant choisi d’arrêter l’activité pour se recentrer sur ses métiers. Après bien des péripéties, Stéphane Jean-Baptiste, alors simple directeur général de l’entreprise, nommé à ce poste par Advitam, décide de la racheter. Avantage : il connaît très bien le dossier. Son plan de reprise est accepté par le tribunal le 22 mars 2023. 

Le plus dur reste à venir. À commencer par le redressement commercial. Un gros effort a été fait ces derniers mois sur la restauration commerciale avec le recrutement de 6 commerciaux. Cela semble payer. « Quand je suis arrivé en mars 2021, Charlet avait réalisé 40 M€ de chiffre d’affaires (en 2020) ; nous avons bouclé à 47 M€ en 2022 et nous tablons sur 54 M€ cette année », trace, optimiste, le dirigeant. L’activité marée, notamment, marche fort avec des ventes en volumes en croissance à deux chiffres en mai et juin. Quant au retour à la rentabilité, il est prévu dès 2025. Charlet semble pouvoir aussi compter sur « un élan de solidarité  ». « Beaucoup de clients nous ont appelés pour dire qu’ils voulaient bosser avec nous. Notre histoire a eu de l’écho dans les Hauts-de-France », apprécie Stéphane Jean-Baptiste. 

Sur le plan financier, le dirigeant reconnaît avoir eu de la chance. Car Advitam a injecté 11,6 M€ dans le Groupe Charlet entre 2020 et 2022, de quoi apurer les dettes et faire des travaux dans l’entrepôt. Entièrement payé, le bâtiment de 10 000 m2 qui abrite le siège social du distributeur constitue son premier actif. Pour convaincre les banques de le suivre, Stéphane Jean-Baptiste n’a pas eu d’autre choix que de le vendre à un fonds d’investissements. L’opération est en cours.