[Top 100] « Nous avons modifié le référentiel et upgradé les exigences du label RSE dédié aux grossistes en boissons »
Panorama du marché des grossistes distributeurs foodservice - Entretien réalisé le 6 juin.
Zepros Distributeurs RHD 17 Spécial Top 100 - Edition 2023
Après deux années marquées par l’épidémie de Covid-19, 2022 a bel et bien été l'année au cours de laquelle la profession a retrouvé son niveau d’activités de 2019 sans pour autant le dépasser. Une année portée par trois facteurs favorables - l’irrésistible besoin de nos concitoyens de revivre des moments dont ils avaient été privés, l’épargne disponible facilitant la dépense et la météo clémente ; mais néanmoins paradoxale du fait d’une conjoncture redevenue incertaine dès le premier trimestre 2022 en raison du conflit en Ukraine et d’une inflation record.
Cette inflation galopante et ses conséquences (inquiétudes et baisse du pouvoir d’achat des ménages, hausse des coûts des énergies et carburants, des entrants industriels, etc.) se sont fait sentir dès la fin d’année et se sont poursuivies sur le début 2023 avec une météo peu favorable pour nos métiers.
2022 est ainsi une année exceptionnelle, meilleure que ce que l’on aurait pu imaginer et il faut savoir l’apprécier. Mais elle a laissé place à une année 2023 plus sombre, qui s’annonce bien plus complexe.
Cela a été un peu plus tendu en période de négociations que lors des années précédentes. Au-delà de nos difficultés de recrutement, particulièrement sur les emplois de la filière logistique, qui, encore aujourd’hui, persistent voire s’aggravent en période dite de « presque plein emploi », nos entreprises sont prises en étau entre la hausse des prix de nos achats, les nécessaires augmentations des salaires, les pressions et défaillances de nos clients et les nécessaires adaptations de nos outils et process amorcées pour relever le défi de la transition numérique et écologique.
Il faut cependant souligner que malgré ce contexte économique et social difficile, nos membres ont poursuivi leurs efforts dans de nombreux domaines dans lesquels ils n'hésitent pas à tester et à lancer des initiatives. Et ils parviennent, quelle que soit la forme de l’entreprise, à s’adapter : marketplace, commande en ligne, dispositifs multimodaux, évolution des organisations de travail, etc. Nos entreprises continuent à se questionner et à développer plus d’agilité au service de la croissance pour notre filière.
La Coupe du monde de rugby 2023 se déroule à la fois sur l’ensemble du territoire et sur l’arrière-saison, ce qui donne l’espoir d’une année 2023 qui pourrait être meilleure sur le second semestre. Pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre, les entreprises auront potentiellement la capacité à réaffecter ou réajuster les ressources permanentes pour assurer leurs prestations et garantir à leurs clients un haut niveau de service. Les Jeux olympiques, c’est plus loin et cela reste pour l’instant une vue très parisienne. La logistique sera très contraignante, notamment pour des questions de sécurité. Répondre à certains appels d’offres devient compliqué, voire quasi impossible. Il y a également des craintes pour les établissements implantés à proximité des sites qui pourraient souffrir de ce contexte sécuritaire.
Notre feuille de route 2022-2024 suit son cours. Début 2023, nous avons acté, lors d’une assemblée générale extraordinaire, l’évolution statutaire qui instaure la création des délégations territoriales. Les outils sont là et nous allons commencer à mettre en place une sensibilisation plus forte à destination de nos adhérents. Ce que nous souhaitons, c’est que les initiatives viennent des territoires. Certaines intentions sont là…
Oui, l’après-Covid n’a pas été plus calme pour la FNB ! Il y a eu pendant deux ans une mise en veille de certains projets qu’il était devenu urgent de réactiver. Nous avons ainsi réalisé en dix-huit mois ce qui était initialement prévu sur deux ou trois ans.
En ce qui concerne le label, il s’agit d’une refonte très complète qui répond principalement à deux objectifs : intégrer les grands défis de la profession et augmenter la visibilité des entreprises engagées. L’identité graphique modernisée à cette occasion et la création de la marque Grossiste en boissons engagée en sont l’expression même ; ainsi que la nouvelle version du référentiel et des exigences qui ont été upgradées. Nous avons conservé l’esprit d’origine qui vise à positionner le label comme un outil au service de la transformation et de l’accompagnement des entreprises, pratique et opérationnel pour engager à l’action et, pas à pas, intégrer la RSE dans leur activité.
Nous avons remis au cœur du dispositif nos priorités historiques autour du réemploi, de la sobriété, de la préservation de la santé et de la qualité de vie au travail. Le tout, en faisant en sorte que ce soit plus lisible et visible. Nos adhérents disposent, en outre, d’un outil de diagnostic accessible en ligne, d’un guide méthodologique très détaillé et d’une offre de formation complète et modulable pour garantir une parfaite compréhension des enjeux et des exigences associés à la mise en place de cette démarche de labellisation. Le nouveau logo a été travaillé comme un tampon fédérateur afin de rendre bien identifiable la profession et de faire ressortir la notion d’ancrage territorial. Tout cela est encore récent mais un premier webinaire avec une trentaine de participants issus d’entreprises déjà labellisées a révélé un accueil très positif.
Il y aura l’annuaire, qui est devenu interactif avec la géolocalisation : les entreprises labellisées auront une fiche avec la possibilité de mettre en avant des témoignages, des photos et de partager leurs bonnes pratiques. Il y aura également un plan de communication avec l’ambition de publier un post par semaine sur les entreprises labellisées. Un double dépôt auprès de l’Inpi, de la marque verbale « Grossiste en boissons engagé » et du logo, est en cours. Il faudra ensuite installer et diffuser largement cette marque. Nous n’en sommes qu’au début !
L’un des enjeux de 2023-2024 est la mise en place des outils de communication au service de la communauté des labellisés, à savoir 150 sites à date, en créant des moments d’échange et de rencontre. Il s’agira aussi de développer cette communauté, voire un jour, d’ouvrir l’accès au label à des entreprises non adhérentes. Ce n’est toutefois pas le nombre qui compte mais la qualité. Le label crédibilise ce que font les entreprises en matière de RSE et permet de le faire savoir. C’est un label accessible à tous et engageant : la plus petite entreprise labellisée n’a que 7 salariés !
Nos entreprises sont des relais importants au sein de notre filière, des influenceurs de bonnes pratiques ! Il s’agit d’inciter à adopter de nouvelles pratiques et de suivre les actions mises en œuvre par nos membres. Nous mesurons la qualité de la relation client, la transparence des pratiques, la promotion de la consommation responsable et les moyens associés, mais aussi l’intégration de nouveaux services dans l’offre globale. Par exemple, le poids du réemploi dans l’ensemble des ventes et services ou encore le taux de pénétration des différents services de reprise des emballages à usage unique (verre, canette, bouteilles plastiques, cartons…). Ces services font évoluer la création de valeur de nos entreprises et contribuent à réduire l’empreinte carbone des activités de tous les acteurs de la filière CHR sur leur territoire.
D’autres dossiers nous occupent beaucoup : la concertation autour de la mise en place d’une potentielle consigne ou encore la mise en œuvre de la filière REP Restauration. Enfin, de nombreux chantiers sont ouverts en matière de dialogue social (le forfait jour, les salariés aidants, l’égalité professionnelle ou encore le handicap) et nous envisageons d’intensifier les webinaires relatifs à la prise en main de la nouvelle classification des emplois issue de l’accord signé fin 2021 et applicable au plus tard le 1er mai 2024.