[Pro A Pro] Quand l’électrique fait le poids

Jean Charles Schamberger
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Pro à Pro - camion électrique

L’investissement de Pro à Pro dans un premier véhicule électrique de 16 tonnes illustre la volonté du groupe de réduire son impact sur l’environnement. Une initiative réalisée notamment en partenariat avec Renault Trucks, dont Thierry Demenois, directeur supply chain et QSE, explique le cheminement.

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Contact ! Réceptionné le 12 mars, le premier camion électrique 16 tonnes de Pro à Pro a commencé ses premières tournées en avril dans la région montalbanaise. Le début d’une aventure mais aussi le résultat d’un cheminement privilégié, initié depuis près de deux ans déjà, avec le constructeur Renault. « Un véhicule de distribution, c’est à la fois un châssis, une caisse, un groupe frigorifique et accessoirement un hayon. Nous avons donc travaillé de concert avec les trois interlocuteurs que sont Renault Trucks, la Carrosserie Sainte-Marie à Astaffort dans le Lot-et-Garonne, et le frigoriste Carrier, ce qui nous permet d’avoir un véhicule qui est 100 % électrique », explique Thierry Demenois, directeur supply chain et QSE de Pro à Pro. Quelques spécificités distinguent ce véhicule, notamment dans le domaine de la sécurité (caméra périmétrique à 360 °, éclairages additionnels sur les côtés du véhicule et sur la plateforme du hayon, matérialisation du hayon au sol). Un travail a également été effectué sur la réduction des bruits de roulage dans la caisse en réduisant le grain du plancher. « Ceci, de manière à ce que les engins de manutention roulant sur le plancher génèrent le moins de bruit possible lors de leur utilisation, surtout en zone urbaine laquelle est plutôt la destination du véhicule », précise Thierry Demenois.

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Ce camion dispose d’une autonomie de 140 km environ, ce qui laisse pas mal de perspective en termes de distribution à Pro à Pro dont les sites sont majoritairement implantés à proximité de grandes métropoles : Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rennes, Strasbourg, Toul, etc. Pour commencer, il restera à proximité de Montauban puis il couvrira plusieurs grandes villes comme Bordeaux, Toulouse, Perpignan. Il est également envisagé d’aller le tester sur des sites proches de zones montagneuses et éprouver ses niveaux d’autonomie dans des régions plus vallonnées afin de recueillir des données sur les impacts du profil routier.

Les trois premiers chauffeurs qui conduiront ce camion ont été formés à son utilisation dès sa réception. « Rien de bien compliqué, il n’y a pas besoin d’habilitation particulière. Il y a juste certains prérequis pour la mise en route du véhicule mais tout est extrêmement simple », explique Thierry Demenois. Les référents écoconduite du distributeur seront également amenés à s’approprier ce véhicule électrique silencieux et doté de nouvelles technologies. Une communication interne est aussi prévue à l’issue des premières utilisations (retours d’expérience des chauffeurs, pistes d’amélioration, etc.).

Le camion peut transporter des produits secs comme surgelés : « Il est doté d’un groupe de réfrigération Iceland alimenté par une génératrice avec des modes de refroidissement extrêmement performants et puissants permettant d’obtenir des temps de réfrigération des caisses, y compris dans le négatif, beaucoup plus rapidement qu’avec des groupes traditionnels », détaille Thierry Demenois.

Recharge entre deux tournées

Ce n’est qu’à l’issue d’une exploitation de 12 à 24 mois que les premières conclusions seront tirées. Modes d’utilisation, vieillissement du véhicule, capacité de recharge de la batterie, etc. fourniront bon nombre de données dans la durée que Pro à Pro analysera avec le constructeur. La majeure partie des livraisons du distributeur étant effectuées entre 4 h 00 du matin et 13 h 00, le véhicule pourra être rechargé entre deux tournées. Pro à Pro n’a donc pas eu à investir en bornes de recharge rapide et reste sur le modèle classique de recharge d’une durée d’une dizaine ou douzaine d’heures.

Si l’investissement dans ce premier 16 tonnes électrique est « relativement élevé », Pro à Pro préfère parler d’une « approche globale réfléchie » : des frais d’entretien faibles, aucune consommation de carburant, des faibles coûts de charge électrique. « Nous voulons acquérir de l’expérience et continuer à investir sur les sujets de la distribution de demain », commente Thierry Demenois. Quant aux données d’exploitation (coût au kilomètre), elles restent aujourd’hui encore totalement théoriques : « il n’ y a que l’utilisation qui nous donnera une idée de la réalité, avec les niveaux de recharge, le nombre de kilowatts consommés pour chacune des recharge, etc. Nous avons confiance dans le constructeur qui a fourni des indicateurs mais ce sont les premiers mois d’exploitation qui nous fourniront cette approche financière ». Parmi les conditions qui seront observée de près : le transport de marchandises à 2 ° C, de marchandises surgelées à – 22 °C, etc. afin de mesurer les écarts de comportement des batteries. Des modifications peuvent en effet être encore apportées (hors caisse réfrigérée) en particulier au niveau des réglages électroniques : « Renault va continuer à construire des véhicules de ce type, avec bien sûr des évolutions, et il n’y a aucune ambiguïté sur le fait que nous puissions bénéficier demain de ces évolutions », souligne Thierry Demenois.
Une démarche qui illustre la volonté de Pro à Pro d’avancer dans le sens de la réduction de son impact environnemental et qui s’inscrit clairement dans sa stratégie RSE.

Jean-Charles Schamberger

Article extrait de Zepros Distributeurs RHD 11 daté Mai 2021

Jean Charles Schamberger
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