Volaille Française, le logo qui fait cocorico !

La création d’un signe d’identification représente une réaction de la filière tricolore qui s’inquiète, au début des années 2000, de voir la courbe des importations de volaille progresser de manière significative. L’Association de Promotion de la Volaille Française (APVF) est alors constituée en 2004 et le logo naît dès l’année suivante. « L’objectif était de promouvoir l’ensemble des produits de la filière avicole française auprès des consommateurs et des professionnels » explique Sébastien Verdier qui préside l’association depuis juillet 2022. Pour utiliser cet élément de reconnaissance visuelle sur leurs emballages, les entreprises doivent être référencées auprès de l’APVF et avoir signé un contrat qui stipule la nature et les volumes des différents produits concernés. Elles sont contrôlées annuellement par un organisme tiers (certifié COFRAC).

Défendre l’origine France, c’est tout d’abord soutenir les 100 000 emplois directs du secteur et le savoir-faire des professionnels. En certifiant la provenance de la viande, le logo promeut le goût du travail bien fait. À l’image de l’élevage de Louis-Marie Pasquier, les structures restent le plus souvent familiales et à taille humaine. Associé à sa femme, l’éleveur des Deux-Sèvres a repris en 1994 l’exploitation de ses parents. L’employeur d’un salarié à plein temps et d’un apprenti l’assure : « la mécanisation poussée de certaines tâches offre de bonnes conditions de travail ». Ce qui n’empêche pas les problèmes de recrutement au sein d’une profession toujours mal connue selon lui.

L’origine France est ensuite synonyme de sécurité alimentaire et de traçabilité. Il garantit une qualité, avec l’assurance de contrôles sanitaires les plus rigoureux, depuis l’élevage jusqu’au point de vente. En se passant de mots, le logo permet d’éviter les maux rencontrés dans d’autres pays, proches ou très lointains, qui ne respectent pas les mêmes normes. « Toutes les volailles sont élevées au sol et leur alimentation est 100 % végétale et minérale » précise notamment Sébastien Verdier.

Les antibiotiques sont utilisés en dernier recours et uniquement sur prescription médicale d’un vétérinaire. « Si on les donnait plus facilement il y a trente ans, je préfère aujourd’hui m’en passer et réaliser une marge inférieure » affirme Louis-Marie Pasquier. Côté bien-être animal, les bâtiments sont soumis à des règles très strictes et doivent être équipés en conséquence : un éclairage d’une durée et d’une intensité appropriées, un système de ventilation et de chauffage qui assure le renouvellement de l’air, un bon niveau d’humidité et une température adaptée à l’âge des animaux.

Les sols doivent être recouverts d’une litière de paille broyée ou de copeaux, maintenue sèche et confortable afin de préserver en permanence une atmosphère saine. Le dernier poulailler construit il y a quatre ans par Louis-Marie Pasquier est équipé d’une véranda qui permet de faire sortir les volailles, aux beaux jours uniquement, ces dames étant trop frileuses pour mettre le bec dehors en hiver. La majorité des bâtiments sont de plus éclairés par la lumière naturelle, « un vrai progrès pour les conditions de vie de l’animal comme pour celles de travail de l’éleveur » selon l’aviculteur papa poule. 

Enfin, manger local constitue une démarche durable, avec une volaille qui n’a pas des centaines de kilomètres dans les pattes avant d’atterrir dans l’assiette. « Nous privilégions la proximité à chaque fois que possible. Les céréales qui nourrissent les animaux poussent chez mon voisin, comme la paille qui constitue leur litière. »  

« Avec 190 entreprises adhérentes à l’APVF, le logo Volaille Française est un succès » se félicite le président de l’APVF. En 2022, 98 % des viandes de volaille proposées en libre-service des grandes et moyennes surfaces sont d'origine française et, parmi elles, 69 % arborent le logo. La proportion est moins forte pour les produits transformés (47 %) mais ce chiffre est encourageant puisqu’il a augmenté de 6 points par rapport à 2021 (étude Roamler menée du 4 avril au 1er mai 2022 pour l’APVF).

En restauration hors domicile, il reste encore du chemin à faire mais la profession s’engage. Des initiatives sont lancées, elles feront l’objet du prochain article.