Patron à 17 ans, le défi d'un boulanger aindinois

, mis à jour le 14/11/2025 à 11h12
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Le fournil de Manziat

A peine diplômé du CAP boulanger, Evan Chevalier a déjà repris sa première boulangerie. Entre dérogations et enquêtes pour prouver ses capacités, le jeune entrepreneur a choisi de prendre la suite de ses maîtres d'apprentissage, épaulé par son père et sa soeur. Un choix courageux mais risqué compte tenu de la complexité actuelle du métier d'artisan.

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Peut-on réellement entreprendre à 17 ans ? Si l'on en croît la réglementation, oui et non. Les contraintes pour les mineurs non-émancipés les écarte de toute fonction de direction au sein d'une structure commerciale, les limitant à des entreprises unipersonnelles. La situation est différente pour les individus émancipés, âgés de 16 à 18 ans, qui peuvent devenir gérants d'une entreprise de type SARL, SAS ou SA s'ils obtiennent une autorisation préalable. Difficile également de convaincre les établissements bancaires, toujours plus frileux à accompagner des profils à l'expérience limitée. Pour reprendre la boulangerie Le Fournil de Manziat (Ain), Evan Chevalier a pu compter sur l'appui de son père, qui occupe la direction générale de l'entreprise nouvellement créée. Cinq personnes sont désormais impliquées dans cette aventure, avec notamment la soeur d'Evan, ainsi qu'une pâtissière et une vendeuse toutes deux engagées à temps partiel. 

Un CAP, formation suffisante pour entreprendre en 2025 ?

Désormais placé au service d'une commune comptant un peu moins de 2 000 âmes, le jeune boulanger aura fort à faire pour assurer la pérennité de son entreprise. Production, recrutement, management communication... les tâches du chef d'entreprise sont aussi nombreuses que complexes. Un CAP est-il suffisant pour endosser un tel rôle ? "A moins d'être accompagné par un très bon maître d'apprentissage, il est difficile d'imaginer aujourd'hui s'ouvrir à un bel avenir dans le métier avec le seul CAP. Des diplômes supérieurs, tels que le brevet de maîtrise, deviennent indispensable", observe un formateur engagé de longue date dans un centre de formation d'apprentis (CFA). Du fait de sa courte expérience professionnelle, Evan Chevalier devra se confronter à des problématiques jamais observées au cours de son apprentissage... avec le risque que ces réalités représentent un poids humain particulièrement lourd, en plus des contraintes économiques pesant sur les activités artisanales. Pour l'heure, le Fournil de Manziat s'ouvre vers l'avenir et l'innovation, avec l'ambition de proposer des pains réalisés à partir de farines locales. Pour y parvenir, il est accompagné par les Grands Moulins de Thuile, implantés en Isère.

Rémi Héluin, Rédacteur en chef du magazine Zepros Boul-Pat
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