[Spécial RSE] « Une quête de robustesse plus que de performance »

, mis à jour le 13/05/2025 à 12h22
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Vivalya

Année de célébration et d’action pour le spécialiste des produits frais en circuits courts. Vivalya, qui a réalisé 1,4 milliard d’euros de CA cumulé l’année dernière, a été désigné lauréat de l’appel à projets ACT France 2024 de l’Ademe pour son dispositif de décarbonation et qui a créé son bureau d’achats marée, garde la cadence. Le réseau célèbre ses dix ans en 2025 avec une stratégie solide que détaillent Yves Braun, directeur général des opérations, et Olivier Feno-Feydel, directeur général réseau.

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Olivier Feno-Feydel, vous avez rejoint il y a quelques mois Vivalya à la direction générale. Quelle est votre feuille de route ?

Olivier Feno-Feydel : Je suis monté à bord du projet Vivalya car il y a un côté très moderne dans la proposition de double direction générale. Cela n’existe pas, ou pas assez, dans le monde de l’entreprise. C’est parier sur une collaboration de deux experts avec leurs visions respectives et une même énergie. Après quelques mois, je peux dire que nous formons avec Yves Braun un excellent duo. L’idée est de scinder nos expertises : lui, pour la partie très opérationnelle-commerce qu’il maîtrise parfaitement et, pour ma part, le volet plus institutionnel-animation du réseau-dispositif RSE ACT Pas à Pas.

Vivalya fête ses 10 ans, quelle est sa force, son ADN ?

Yves Braun : L’ADN est, et restera, le local. Avoir 73 entreprises qui nous permettent de couvrir tout le territoire et que nos clients soient en moyenne à 40 km de nos dépôts. Ce sont aussi toutes les actions menées auprès de nos producteurs, des associations, des collectivités locales…

O.F.-F. : Il y a un côté proche, authentique, engagé. Il y a une volonté de travailler non pas dans une quête de performance mais de robustesse. Comment être ancré dans nos territoires et participer à la vie de notre écosystème. Cela rejoint tout l’axe ACT Pas à Pas qui a démarré chez nous. L’ADN est vraiment là. 

Vivalya affiche, via ACT Pas à Pas, un fort engagement en matière de décarbonation. Quelles sont les ambitions ?

O.F.-F. : Nous n’avons pas attendu de chercher des labels pour faire de la RSE. Ce qui est important maintenant c’est d’en faire le constat. C’est pour cela que nous avons initié le projet ACT Pas à Pas afin de mettre tout le monde à niveau, de regarder chacune de nos entreprises, de tirer un premier bilan et, en fonction de cela, de déterminer un tronc commun et une direction. Faire un projet stratégique en termes de RSE pour les dix années qui arrivent est une utopie : mieux vaut démarrer par petits bouts. Le projet ACT est d’abord une vision décarbonation de la filière : comment faire pour être meilleurs sur ce point. Mais derrière c’est l’enjeu du label Engagé RSE. C’est vers cela que nous voulons aller. Nous avons des adhérents très en avance qui ont déjà le label et d’autres qu’il va falloir mettre à niveau. Il y a un autre enjeu fort : l’antigaspi. Un de nos dépôts, à Bordeaux, a obtenu le label antigaspi. Dépôt après dépôt, nous allons avancer dans ce sens.
 

Qu’en est-il de votre politique RH ?

Y.B. : Chaque adhérent a sa propre politique RH mais il y a un ADN commun : la formation et prévoir l’avenir. Nous avons ce socle commun qui est de former les jeunes. Nous avons tous les ans de plus en plus d’alternants : plus de 50 % signent leur premier contrat chez nos adhérents avec des plans de carrière et des perspectives intéressantes. Avec un métier de grossiste vieux comme le monde, nous arrivons encore à intéresser les jeunes.

30 % de vos clients sont des acteurs de la restauration collective, vous avez une forte demande de produits labellisés ?

Y.B. : Bien sûr, il y a énormément de de mandes, car nos clients sont contraints, il y a une loi. Malheureusement, le local ne rentre pas dans les produits éligibles Egalim. D’autres critères le sont comme le bio ou le HVE bien sûr mais leurs marchés sont chahutés. Nous avons peu de labels éligibles en fruits et légumes, c’est dommage que le local n’en fasse pas partie.

Quels sont les projets de Vivalya pour 2025 ?

O.F.-F. : Le projet RSE sera bien sûr un projet important. Nous allons aussi signer la charte des relations fournisseurs et des achats responsables en juin lors du salon Restau’Co. Nous allons renforcer des liens avec les producteurs, continuer à accompagner nos clients et nos fournisseurs car nous sommes le lien entre tous. Nous avons l’impérieuse nécessité de maintenir l’excellence opérationnelle car notre métier c’est tous les jours 24 h/24 h. Voilà le challenge de 2025 et des années à venir. Nous ne serons pas trop de deux pour porter ces projets. 

Y.B. : Il y a un autre thème d’avenir : de plus en plus de nos clients demandent que nous fassions la même chose que ce que nous faisons en fruits et légumes et en marée mais sur d’autres gammes de produits. C’est à dire gérer des approvisionnements locaux mais sur les produits laitiers, les viandes/volailles, l’épicerie/les produits secs… Nous le faisons de plus et commençons à signer des contrats tripartites. Nous avons toute la légitimité pour le faire, nous sommes les spécialistes du dernier kilomètre. C’est un gros axe pour 2025. 

Vivalya en chiffres

• CA de 1,4 milliard d’euros cumulé en hausse de 100 M€ vs 2023. 
5 000 collaborateurs. 
700 000 tonnes de fruits et légumes vendues. 
30 000 tonnes de produits de la mer commercialisées. 
73 entreprises locales. 
30 % de ses clients en restauration commerciale et 30 % en restauration collective.

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