Top 100 : « Apporter des solutions à chacune de nos trois typologies de clientèles »

Après deux exercices post-Covid marqués par une dynamique de marché très positive, 2024 a été une année contrastée. Even Distribution affiche, néanmoins, un chiffre d’affaires stable de 790 millions d’euros. Plusieurs facteurs ont pesé sur notre activité : une météo particulièrement pluvieuse, un contexte économique et politique incertain, le tout ayant freiné la consommation. Face à cette conjoncture, nous avons renforcé notre politique promotionnelle pour accompagner nos clients et leur offrir les marges de manœuvre nécessaires à la poursuite de leur activité.
 

Les deux. Sur le plan de la structuration, nous avons poursuivi l’organisation de nos trois axes en restauration hors domicile (RHF) : Krill, Atlanterra et Capella, chacun avec ses segments de clientèle et ses gammes spécifiques. Nous desservons aujourd’hui près de 50 000 clients en restauration, 10 000 artisans boulangers, ainsi que 270 000 clients particuliers via Argel.

Côté croissance externe, nous avons acquis en novembre 2024 Colmar Frais, une entreprise alsacienne spécialisée dans la restauration traditionnelle avec service à table et une forte expertise en viande premium. Cette société, qui emploie une cinquantaine de collaborateurs et réalise 24 M€ de chiffre d’affaires, conserve son ancrage régional et ses trois fondateurs, qui nous accompagnent avec plaisir. À terme, des synergies seront mises en place avec Gastronomie Service Alsace, notre autre filiale régionale basée dans le Bas-Rhin.
 

Nous ouvrons une nouvelle phase avec une feuille de route stratégique post-Ambition 2024. Ce précédent plan visait 700 M€ de chiffre d’affaires - nous avons dépassé cet objectif avec 790 M€. L’enjeu désormais est de définir nos grandes orientations à cinq ou dix ans pour renforcer Even Distribution comme acteur économique-clé de la coopérative Even. Notre activité contribue à la rémunération de nos agriculteurs et au maintien d’une agriculture durable et de qualité en France. Il est essentiel que notre métier de la distribution continue à se développer aux côtés de celui du lait, cœur de métier d’Even. Nous nous donnons un an pour affiner notre stratégie, en valorisant ce qui nous distingue : notre ancrage régional, la qualité de notre offre, et une proximité client qui fait la différence face à des acteurs souvent plus grands que nous.

Notre logique de service repose sur une approche différenciée, adaptée à nos trois typologies de clientèles : la restauration traditionnelle, les grands comptes et marchés publics, ainsi que la BVP/snacking. Il est essentiel pour nous de pouvoir nous positionner sur l’ensemble des instants de consommation que couvrent ces segments, en apportant des solutions concrètes, ciblées et créatrices de valeur.
 

Le milliard est effectivement un objectif parce qu’il nous permet d’intégrer le top 10 des grossistes alimentaires et de peser davantage sur le marché. Mais la course à la taille n’est pas une fin en soi. Notre objectif reste avant tout d’occuper une place de marché qui nous positionne comme apporteurs de solutions pour nos clients.
 

Pas uniquement. Nous misons sur la croissance organique, notamment via des investissements logistiques dans des zones où nous ne sommes pas encore suffisamment présents. D’ici à début 2026, nous dévoilerons plusieurs projets, dont un plan d’investissement supérieur à 30 M€ sur trois ans, destiné à renforcer nos infrastructures existantes.
 

Nos clients restaurateurs cherchent avant tout à préserver leurs marges tout en proposant des offres attractives. La difficulté à recruter les pousse à chercher des produits-services clés en main, mais à des tarifs compétitifs. Dans ce contexte, nous devons proposer des solutions face aux hausses de prix - en particulier sur les protéines animales (viande, volaille, poisson, ovoproduits). L’objectif est d’aider nos clients restaurateurs à concevoir des menus abordables, autour de 15 €, tout en leur permettant de diversifier leurs cartes. Cela suppose de répondre à un double besoin : des plats du jour simples et efficaces, et des produits plaisir plus élaborés.
 

Nous continuons de développer nos gammes de viande, de glaces et nos gammes de produits locaux. Ces derniers représentent environ 10 % de notre chiffre d’affaires pour chacune de nos sociétés. Si l’été tient ses promesses, nous pouvons espérer une belle saison sur la catégorie glaces, portée par une offre élargie et adaptée à tous les profils de consommation. Notre gamme de glaces impulsion s’est enrichie cette année avec l’arrivée des marques Ferrero et Los Pistoleros. En parallèle, notre partenariat avec Glaces des Alpes continue de porter ses fruits, en nous permettant de proposer des références artisanales, innovantes et de grande qualité.

Nous avons également développé une gamme nationale de snacking avec Capella, ciblant notamment les grands comptes. Chez Atlanterra, nous restons positionnés sur une offre traiteur premium riche en innovations, répondant notamment aux enjeux de praticité.
 

Notre démarche RSE est aujourd’hui structurée et structurante, et repose sur trois piliers en cohérence avec la politique du Groupe :
1-Le client, avec notamment une montée en puissance des produits locaux : plus de 80 % de nos fournisseurs sont français, 50 % des références sont labellisées et plus de 2 000 références locales figurent à notre catalogue. Nous développons, en étroite collaboration avec certains fournisseurs, des filières durables, notamment pour la viande et le poisson.
2-L’environnement : nous avons réalisé notre bilan carbone et déployé des actions concrètes comme la réduction de 5 % de notre consommation électrique, l’optimisation des tournées, ou encore la valorisation des déchets.
3-L’humain : la santé, la sécurité et la formation continue via notre centre interne qui permet de professionnaliser nos équipes sur les différents aspects de leurs métiers sont au cœur de notre politique RH.
Ces actions, quand elles sont menées avec pragmatisme, peuvent aussi s’avérer économiquement vertueuses. Nos clients, notamment les collectivités et les grands comptes, y sont très attentifs.
 

Nous menons actuellement des tests en biogaz (GNL), plus pertinents économiquement pour le transport lourd que l’électrique, encore trop coûteux. Nous expérimentons, dans le même temps, des véhicules électriques pour certains de nos commerciaux, notamment en zones urbaines. Notre priorité reste la réduction de nos émissions, que nous atteignons aussi par l’optimisation des tournées et une maintenance rigoureuse de nos flottes.