[Enquête Eni/Ifop] Des hôteliers-restaurateurs pas toujours au courant de leur contrat énergétique
Eni et l’Ifop* ont souhaité se pencher sur les perceptions et besoins des acteurs de l’hôtellerie-restauration à l’heure où la fin des tarifs réglementés de vente (TRV) représente une opportunité d’optimisation pour les quelque 200 000 entreprises du secteur. Connaissance des termes de leur contrat, perception de leur dépendance énergétique, poids de la facture, fin des tarifs réglementés, niveau d’informations sur les évolutions du marché de l’énergie, services attendus… Cette étude passe au crible la perception des hôteliers et restaurateurs de France.
Une forte dépendance de l’énergie
Si ce sont principalement les entreprises de plus de 100 salariés qui se déclarent les plus dépendantes de l’énergie (77 %), les acteurs du secteur CHR, plus petits en taille, tiennent le haut du palmarès concernant cette relation au gaz et à l’électricité. Avec le chiffre record de 98 %, les hôteliers-restaurateurs sont les professionnels de France se déclarant les plus dépendants de l’énergie en France (suivis de près par l’industrie à 83 %). « Une tendance sur cet indicateur corroborée dès lors qu’on s’attarde sur les tendances par région, puisque les entreprises (tous secteurs confondus) les plus dépendantes de France sont situées dans les régions touristiques (l’Occitanie, les Pyrénées et la Méditerranée représentent 76 %, la Normandie 74 % et le Centre Val de Loire 71 %) », exposent les auteurs de l’enquête Eni-Ifop.
Une connaissance approximative du contrat
Alors que les PME du secteur de l’hôtellerie et de la restauration déclarent être les plus dépendantes de l’énergie, elles ne sont en revanche pas incollables sur leur offre. En effet, les acteurs de ce secteur se placent dans le trio de tête de « ceux qui ne connaissent pas leur contrat d’abonnement » pour l’électricité (29 %, derrière les transports et le commerce). Concernant le gaz, une énergie clé du secteur, seuls 11 % déclarent connaître précisément les termes de leur contrat, occupant la dernière place, tous secteurs confondus, loin derrière les agriculteurs (36 %) ou l’industrie (27 %).
Un secteur particulièrement concerné par la fin des TRV
Si nombreuses sont les entreprises qui déclarent ne pas en avoir été informées par leur fournisseur d’énergie actuel (53% des entreprises en France), plus de 6 PME de l’hôtellerie-restauration sur 10 savent qu’elles sont concernées par la fin des TRV. Elles sont d’ailleurs 71 % à estimer que c’est une très bonne chose, comme les ¾ des patrons de PME françaises tous secteurs confondus.
Cependant, l’hôtellerie-restauration, fortement dépendante de l’énergie, fait partie des secteurs les moins « conservateurs » de leur offre. La fin des TRV leur ouvre la voie pour entamer une démarche comparative. Une opportunité de taille pour ce secteur qui connaît mal son offre d’énergie et qui demande d’importantes prestations dans le domaine afin de répondre aux besoins toujours plus pointus de leur clientèle.
Même si pour ce secteur, le poids de la facture constitue un réel enjeu (45 % déclarant leur facture d’énergie comme un coût élevé, plus fort taux de France), le prix n’est pourtant pas le seul critère qui importe. En effet, seuls 23 % d’entre eux choisissent leur offre en se basant uniquement sur ce critère, préférant notoirement un service client avec un contact commercial spécialisé, connaisseur de leur métier et de ses impératifs (49 %).
Alors que près des ¾ des PME françaises n’ont jamais réalisé d’audit de consommation énergétique permettant d’initier les premières démarches d’optimisation de leur consommation, réaliser des économies d’énergie constitue pourtant un enjeu de taille pour ce secteur dont la dépendance à l’énergie est relativement forte. A ce jour, 7 PME de l’hôtellerie-restauration sur 10 n’ont encore jamais réalisé d’audit énergétique. « C’est pourtant une réelle opportunité pour mieux connaître ses consommations, d’autant plus pour un secteur très fortement dépendant de l’énergie », font remarquer les auteurs de l’enquête Eni-Ifop.
*Rappel méthodologique : Enquête nationale Eni-Ifop « Les dirigeants de TPE – PME et la fin des TRV ». L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 802 dirigeants d’entreprises de 10 à 249 salariés, représentatif des entreprises de cette taille en France. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (taille salariale et secteur d’activité) après stratification par région administrative. Les interviews ont été réalisées par téléphone sur le lieu de travail, du 6 au 20 février 2020.