Face à la crise :Homer Lobster, rouvrir pour ne pas sombrer

Lauréat 2018 du championnat du monde de Lobster Roll, organisé par le magazine DownEast aux Etats-Unis, Moïse Sfez ne pouvait plus rester sans rien faire. Le fondateur de Homer Lobster a rouvert ses deux établissements parisiens à la livraison et à la vente à emporter depuis le 11 avril. « J’ai créé Homer Lobster seul, je n’ai pas d’associé, pas de soutien financier. Je ne pouvais pas rester à me lamenter dans mon coin, en attendant les aides de l’Etat », s’exclame le jeune chef. L’annonce de la fermeture des restaurants a été un choc, toute la mise en place du week-end était faite. « J’ai partagé la marchandise entre les employés, j’ai donné. Il n’était pas question de jeter », poursuit-il. Il faut dire que si son Lobster Roll est l’un des meilleurs du monde, c’est qu’il utilise des produits d’exception : un pain brioché maison, du homard bleu, des sauces maison, aux recettes tenues secrètes. « Jusqu’à présent j’ai pris tous les frais de la fermeture à ma charge : j’ai payé les loyers, les salaires. Je me suis renseigné auprès des assurances, nous n’avons droit à rien. Alors oui, j’ai immédiatement signé la pétition lancée par Stéphane Jégo », explique Moïse Sfez.

Réinventer l’expérience à la maison

Les deux restaurants* ont été rouverts en respectant tous les gestes barrières pour assurer la sécurité des équipes, des livreurs et des clients. Le jeune chef, qui travaille aussi avec les palaces (le Royal Monceau et le Peninsula à Paris, et le Carlton à Cannes) réfléchit à une nouvelle proposition pour offrir aux clients une expérience Palace, à la maison, mais en take away. « Actuellement nous sommes ouverts 7j/7 de 12 h à 22 h, le retour des clients est très positif. Je suis là, et si mon chiffre d’affaires (qu’il refuse de communiquer) a chuté, c’est toujours mieux que zéro. J’ai vraiment peur de perdre mon affaire ! » conclut-il.

*21, rue Rambuteau, 75004 Paris.

15, rue de l’Ancienne-Comédie, 75006 Paris.

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