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[Interview adhérent] Laurent POURCELOT, Directeur commercial SAS MARGAIN MAREE

Oana JAN
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Aujourd’hui, nous partons à la découverte de Margain Marée, grossiste en produits de la mer implanté depuis 5 générations en région lyonnaise. Son Directeur commercial, Laurent Pourcelot, a pris le temps de nous expliquer comment son entreprise se mobilise au quotidien pour la qualité de ses produits, afin de répondre aux besoins de tous ses clients, et de contribuer à préserver l’environnement et le travail des hommes et des femmes à tous les maillons de la chaine, des pêcheurs aux restaurateurs et aux consommateurs. Une histoire d’exigence, de confiance et de solidarité !

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Pouvez-vous nous parler de vous et de votre entreprise, en quelques mots ?

Je suis Directeur commercial de Margain Marée, une entreprise qui existe depuis 1885 et qui est dirigée depuis par 5 générations par la même famille, ce qui est très rare. L’entreprise est aujourd’hui sous la direction de Michel Margain accompagné par sa fille Audrey. Nous avons toujours travaillé le poisson exclusivement. Notre seul métier, ce sont les produits de la mer.

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Nous réalisons un chiffre d’affaires d’environ 28 millions d’euros par an (hors Covid), avec 2 400 tonnes de produits de la mer frais livrés chaque année et 850 références proposées chaque jour. Nous avons une équipe de 45 personnes sur trois bureaux de vente situés à Lyon, Dole et Annecy et 8 plates formes de distributions (Avignon, Lyon, Beaune, Gannat, Annemasse, Léman, Valence et Gondreville). Nous livrons environ 300 clients par jour, ce qui représente près de 100 000 livraisons/an. Nos clients sont à 60% des poissonneries traditionnelles, 35% de restauration collective et commerciale, et 5% de grande distribution.

Margain Marée est adhérent Vivalya depuis la création du réseau. Nous partageons ses valeurs, et notre ambition, c’est de répondre à l’ensemble des grands comptes par l’offre la mieux adaptée. Nous sommes très attachés à la qualité de nos produits, qui fait notre réputation.

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Justement, comment faites-vous pour garantir la qualité de vos produits ?

En tant que grossiste en produits de la mer, nous travaillons en flux ultra-tendu, ce qui nous rend très attentifs à la qualité de la pêche. Il faut savoir reconnaître la fraîcheur du produit, mais aussi comment il a été péché. Nous sommes associés à Mr Goodfish, pour respecter les ressources, nous faisons attention à la saisonnalité, aux espèces, mais aussi aux pratiques de pêche et d’élevage.

Pour l’élevage, nous travaillons avec des producteurs labellisés, p ex ASC, Bio, Label rouge… Pour les poissons pêchés en mer, nous sommes labellisés MSC et Pavillon France, et notre savoir-faire de grossiste nous permet de sélectionner des produits de qualité selon les normes établies, comme les grilles de cotation utilisées lors des criées (extra, A, B…).

Pour nos produits, la qualité est liée également au transport et aux délais de livraison. Nous travaillons depuis 50 ans avec notre transporteur Delanchy pour nos livraisons sur tout le quart Sud Est de la France. Il assure nos livraisons en Franche-Comté, en Savoie et Haute-Savoie et en région PACA, et ramasse nos produits sur toutes les côtés de France, les prépare et les livre le lendemain à nos clients.

Nous avons également des réseaux sur toute l’Europe, notamment en Scandinavie, qui transitent par Boulogne, et sont livrés le lendemain chez le client par Delanchy. Nos livraisons sont suivies avec des fichiers de transmission par EDI, avec une traçabilité du fournisseur au restaurateur. Nous assurons la traçabilité pour chaque produit, même s’il est parfois encore difficile d’aller au bout de la chaîne.

La valeur ajoutée du grossiste en marée est d’être capable de réunir les produits de toute la France et de rationaliser la relivraison, en garantissant la qualité, les produits livrés et les délais, et aussi en s’impliquant dans la survie des espèces.

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Mais vous avez décidé d’aller encore plus loin !

Nous avons entamé la démarche de certification ISO 22 000, que nous devrions finaliser dans l’année. Cette norme volontaire nous aide à réfléchir et à améliorer nos pratiques sur la durée.

La certification ISO 22 000 nous permet aussi de renforcer encore la traçabilité, pour le contrôle produit et le contrôle qualité, pour minimiser le retour client. Nous faisons tout pour garder la confiance en Margain Marée. Pour nous, notre métier est lié à la qualité, pas au prix. C’est la qualité qui fait notre expertise, et garde la valeur de l’entreprise.

L’ISO 22 000 nous donne aussi l’occasion d’auditer nos fournisseurs. Nous avons des fournisseurs qui ont 20 ou 25 années de fidélité, qui connaissent nos exigences, et qui ont toute notre confiance. Pour les nouveaux fournisseurs, les auditer nous permet de valider qu’ils respectent la saisonnalité et d’observer leurs pratiques. Et nous attendons toujours les retours de nos clients pour les valider !

C’est la notion de service, de qualité, qui fait qu’on a un lien de confiance avec nos clients.

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La pêche durable ou responsable, est-ce une demande de vos clients ? Que faites-vous pour aller dans le bon sens, pour préserver l’environnement ?

Oui et non, certains restaurateurs ont compris qu’il était essentiel de préserver les ressources. Mais l’effet de la mondialisation fait que parfois l’on ne se rend pas compte de l’effet de nos pratiques sur l’environnement.

Chez Margain Marée, nous pensons qu’il est important de prendre conscience de ça. On cherche aussi à s’adapter, par exemple une partie de nos camions roulent au gaz, et les véhicules des commerciaux sont hybrides. Nous cherchons aussi à sortir des caisses en polystyrène, qui sont très difficiles à recycler. C’est notre métier de grossiste d’influer sur ces choses-là.

Nos gammes de produits transformés ont aussi un vrai rôle. Ils contribuent à sauver des emplois, à valoriser les livraisons, à limiter le gaspillage… Avec nos 800 produits (terrines, quenelles, poisson fumé, soupes…) livrés de manière optimisée, nous répondons aux besoins de nos clients, tout en réduisant le nombre de camions sur la route.

Il faut que les mentalités changent dans le domaine de la marée. Avec la certification ISO 22 000, le service qualité nous pousse à aller dans le bon sens.

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Margain Marée participe aussi au soutien de l’économie locale. Avez-vous des exemples ?

Nous travaillons avec des producteurs de quenelles, une spécialité lyonnaise, et des pisciculteurs de la région qui font de la truite d’élevage dans des eaux très pures. Nous avons également un partenaire spécialisé dans le fumage du saumon situé à côté de Lyon. Cela nous permet de faire travailler aussi l’économie locale, en plus de nos bureaux de vente et de nos plates-formes de distribution.

Pour revenir au développement durable, l’environnement est aussi un sujet essentiel pour l’économie locale, notamment pour nos produits. La grenouille, qui était un produit de chez nous, des Dombes, a disparu à cause de ça. Mais on est en train d’aller dans le bon sens, les ostréiculteurs en Charente, par exemple, font beaucoup d’efforts, tout comme les producteurs de coquilles Saint Jacques en Normandie, même si cela reste compliqué.

Chez Margain Marée, nous sommes pour l’élevage, mais fait dans de bonnes conditions, selon des normes qui garantissent une bonne qualité et le respect de l’environnement.

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Comment Margain Marée s’est adapté pendant la crise ?

Pendant le premier confinement, quand les restaurants ont été fermés, les poissonneries ont pris la relève, les gens se sont rapprochés des commerces de proximité. Le mois de décembre a été compensé entièrement pas les poissonneries !

Chez Margain Marée, nous avons tenu a faire zéro licenciements, et on a soutenu nos fournisseurs, avec lesquels on a des accords à l’année, parfois en payant leurs livraisons en avance. Pour nous, c’est de la solidarité, nous voulons les aider à tenir le coup pour les garder.

On soutient aussi beaucoup d’associations sportives locales, comme les clubs de foot amateur, par exemple via des ventes de produits, ou des aides.

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Quelles sont les perspectives pour la reprise, selon vous ?

Aujourd’hui, on ne sait pas comment les restaurateurs vont reprendre. Nos fournisseurs, les ostréiculteurs, les éleveurs, qui sont très liés à la saisonnalité, ont été très impactés. Pour les huîtres, nous avons enregistré une baisse de -40% à Noel, c’est dramatique. Il y a aussi la problématique des prix, qui sont généralement orientés à la baisse.

Si la restauration rouvre, les gens seront contents de reconsommer, mais comment ? Quels seront les moyens financiers des restaurateurs ? Pour l’instant, on ne sait pas grand-chose.

Côté distribution, début 2021, les prix de certains produits en demande, comme la sole et le bar, a été soutenu, parce que nous avons réduit la pêche pour préserver la ressource. On voit cette évolution, qui tient compte de la saisonnalité, sur l’ensemble de la chaîne. Le pêcheur comprend qu’il n’a pas intérêt à pêcher une espèce qui risque de disparaître. Un équilibre à préserver !

Oana JAN
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