Les distributeurs foodservice à l’épreuve de la crise sanitaire

La fermeture des uns entraîne un effet domino chez les autres. La crise sanitaire n’épargne pas les distributeurs foodservice, maillon essentiel de l’écosystème de la restauration hors domicile. Si les réseaux d’entrepôts Metro et de magasins Promocash restent ouverts et actifs, il n’en va pas de même pour tous les opérateurs. Au lendemain de la fermeture des restaurants (15 mars), de nombreux grossistes livreurs enregistrent des pertes d’activité très sévères, voire totales : « nous avons 80 % de notre chiffre d’affaires en restauration, donc 80 % de l’activité est à l’arrêt », explique l’un d’eux. « Je ne pensais pas un jour me retrouver sans quasiment pas de chiffre d’affaires », témoigne un autre. Structure allégée, chômage partiel, suspension d’activité, fermetures… sont le lot de très nombreuses sociétés. L’enjeu désormais consiste à protéger leur trésorerie et à redémarrer dans de bonnes conditions au moment de la reprise. Et aussi à surveiller les stocks pour qu’il n’y ait pas de pillage…
Plusieurs livraisons restent toutefois effectuées à destination de certains segments de la restauration collective (hôpitaux, casernes, prisons, et quelques entreprises), des commerces de proximité (boulangeries-pâtisseries, boucheries, charcuteries, fromageries, etc.) et des GMS.
Délice & Création, branche du Groupe Pomona dédiée aux artisans boulangers pâtissiers connaît par exemple une activité soutenue puisque ses clients restent sont des commerces de proximité autorisés à ouvrir. « Ils sont très sollicités, et nous, en tant que distributeurs nous les accompagnons comme il se doit, en respectant toutes les règles de sécurité, pour nos équipes comme pour les artisans », explique Patricia Meyer, directrice marketing. L’appartenance au Groupe Pomona permet en outre aux équipes Délice & Création d’être « très épaulées et très réactives ». L’objectif étant de rassurer et ne pas laisser tomber les clients, tout en assurant la sécurité de tous.

Démarche de soutien également de la part de l’ensemble du réseau Vivalya qui s’est mobilisé pour répondre aux interrogations de ses divers partenaires. Une circulaire a ainsi été diffusée à l’ensemble de ses clients les informant des mesures prises et témoignant de son « soutien indéfectible durant cette période ». Préoccupé par l’impact de cette crise sur ses activités, le réseau se concentre sur deux choses : la restructuration de ses propres sociétés et le maintien du service à ses clients. « Suite aux fermetures des établissements scolaires et d’enseignement, nous avons dû récupérer les commandes passées, réaliser des avoirs et recycler les produits dans nos stocks. Concernant la restauration collective d’entreprise, nous assurons la livraisons des sites encore ouverts, mais il reste difficile pour nos prescripteurs d’avoir une vue d’ensemble des restaurants qui resterons ouverts ou ceux qui ne le seront que partiellement », explique Maria Rios Corrales, chargée de communication & marketing.
Vivalya doit adapter aussi sa communication, ses échanges et ses modes de travail avec ses partenaires. « Nous devons faire face à une réduction d’activité inévitable, nous négocions d’ores et déjà avec les transporteurs pour diminuer les coûts de location des véhicules, une partie de nos propres flottes sont moins sollicitées, voire à l’arrêt. Pour assurer une continuité de service, des initiatives s’organisent au sein du réseau pour proposer des acheminements directement des centrales et des producteurs, le tout au cas par cas, le service d’approvisionnement pour les GMS et les commerces indispensables est maintenu », détaille Maria Rios Corrales .