Situation de plus en plus tendue pour les grossistes des CHRD
Selon la note de conjoncture économique de la Confédération du commerce de gros et international (CGI) sur le périmètre des commerces de gros, établie au 1er janvier et publiée le 28 janvier, la situation se tend sur le terrain, à la fois sous l'angle économique et psychologique. Cette note de conjoncture, établie avec l’aide des différentes fédérations, fait apparaître deux réalités bien différentes.
D’un côté, les grossistes approvisionnant les secteurs fermés administrativement ou de fait, pour lesquels la crise s’installe dans la durée, avec une perte moyenne, dans l’alimentaire comme dans le non-alimentaire spécialisé, de l’ordre de 30 à 40 % en moyenne sur l’année 2020 et une absence totale de visibilité sur 2021. « De ce côté, le bouclier social que constitue le chômage partiel atteint ses limites et un nombre important de licenciements sont attendus dans les mois à venir, malgré la conclusion d’un accord de branche de chômage partiel de longue durée (APLD) », souligne la CGI. Hors PGE et chômage partiel, les entreprises peinent à mobiliser les aides économiques mises en place par le gouvernement (fonds de solidarité, exonérations de charges) du fait de critères d’éligibilité trop restrictifs (perte de chiffre d’affaires, plafonds salariaux, période de référence…). La CGI évalue ainsi à moins de 15%, le nombre d’entreprises ayant pu les mobiliser.
« L’effet de ciseau provoqué par l’importance croisée de la baisse d’activité et des charges fixes pèse désormais sur les fonds propres de nombreuses entreprises et les conduisent à des arbitrages, notamment sur le terrain de l’emploi, qui avaient été, jusqu’à présent, différés.
Le besoin d’un accompagnement renforcé est ici plus que jamais nécessaire. L’ampleur des difficultés rend nécessaire un ajustement des dispositifs d’aides en privilégiant, à notre sens, les axes de travail suivants :
- Concernant les entreprises les plus en souffrance de la liste S1bis, un alignement de leur accompagnement sur celui de la liste S1 en matière d’exonérations de charges ;
- Concernant ces dernières, un relèvement du plafond salarial au-delà de 250 salariés afin de traiter le cas des entreprises de taille intermédiaire (ETI), et un réexamen du seuil de perte de chiffre d’affaires ;
- Concernant le fonds de solidarité renforcé, un abaissement du nouveau seuil de 70 %, afin de rendre le dispositif plus inclusif ;
- Une prise en compte, dans le cadre de la nouvelle aide exceptionnelle aux charges fixes, du cas du commerce de gros, compte tenu de leur importance dans le secteur », commente la CGI qui sera reçue ce mercredi 3 février par le cabinet du Premier ministre, Jean Castex.
De l’autre côté, les grossistes positionnés à l’amont de secteurs redevenus dynamiques après la levée du premier confinement, « dont l’activité est largement revenue à bonne fortune ». Que ce soit dans le bâtiment ou dans la pièce détachée automobile, l’année 2020 s’est terminée sur un repli mesuré, de l’ordre de - 3 à - 7%, constate la CGI.
Lire/télécharger la note de conjoncture complète ici.
Lire également l'entretien réalisé par Zepros Distributeurs RHD, le 20 novembre 2020, avec Philippe Barbier, président de la CGI