[Top 100] Palmarès des distributeurs indépendants de la RHD

Olivier Bitoun
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Édité pour la 8e année consécutive, ce Top 100 propose en exclusivité le classement des distributeurs indépendants de la RHD en produits alimentaires, non alimentaires (hygiène, entretien, vaisselle, petit et gros électroménager) et boissons. Établi sur les chiffres d’affaires HT déclaratifs des entreprises, il est le fruit de centaines de contacts et de recherches sur des bases de données, auprès de Min de France, des principaux réseaux d’indépendants, des plus grosses criées et de différentes interprofessions. Un travail de fond effectué par notre collaborateur Olivier Bitoun, pour vous livrer ce palmarès 2020 qui recense des entreprises réalisant au moins 15 % de leur chiffre d’affaires 2019 avec la RHD et de plus en plus avec le snacking dans différents circuits (restauration à emporter, boulangeries, grande distribution, traiteurs…). Comme l’an dernier, 17 opérateurs de ce Top 100 sont ainsi adhérents aux réseaux de l’univers de la « boul-pât » Back Europ France (7 entreprises dans le Top 100), Disgroup (4), UNL (3), Eurodistribution 2, DGF, France Confiserie et Magec 1 chacun.

Les leçons du confinement

Que retiennent les distributeurs de notre Top 100, de cette période de presque trois mois au cours de laquelle leurs clients de la restauration ont, pour beaucoup, cessé ou très fortement réduit leur activité ? D’abord, qu’il faut diversifier ses circuits de distribution. Les grossistes également fournisseurs des GMS ont moins mal passé la crise que leurs homologues dédiés à la RHD. Un constat qui pourrait en amener certains à revoir l’équilibre de leur portefeuille de clients… D’autres ont profité de cette parenthèse pour tester ou accentuer la vente aux particuliers via l’e-commerce. Si ce canal n’a jamais compensé les énormes pertes de chiffre d’affaires enregistrées avec les professionnels, il a permis de maintenir un filet d’activité. Autre enseignement de cette crise du Covid-19 : le canal numérique n’est plus une option. Des distributeurs ont profité de ces semaines plus calmes (trop) pour créer ou repenser leur site de commande en ligne ; une interface qu’ils ont parfois testée avec les particuliers et qu’ils comptent ouvrir à leurs clients professionnels.

Cette interruption brutale des affaires a enfin mis en lumière les autres fonctions des distributeurs. Être un bon sélectionneur de produits et un bon logisticien ne suffit plus. Les grossistes dont les affaires redémarrent le plus vite sont ceux qui ont continué à livrer leurs clients pendant le confinement, même sur la base d’un catalogue réduit. Surtout, ils étaient présents pour les informer sur l’évolution constante des normes sanitaires, sur les dispositifs d’aides publiques et sur les assurances, tout en leur fournissant les équipements sanitaires indispensables (masques, gel, séparateurs pour comptoirs et tables…).

Les résultats de 2019 ne sont pas près d'être battus...

C’est une performance en trompe-l’œil. Les ventes cumulées des distributeurs de notre Top 100 ont atteint 7,31 Md€ en 2019, en hausse de 4,6 % sur 2018. Mais cela est presque anecdotique car nous savons déjà que ce chiffre ne sera même pas égalé en 2020. Entretemps, le virus Covid-19 est passé par la France et le reste du monde. La crise sanitaire et économique exceptionnelle que nous traversons depuis la mi-mars va laisser des traces profondes et durables. Particulièrement dans le secteur de la RHD où sa violence est inouïe : les cafés, bars et restaurants n’ont commencé à rouvrir que très récemment avec toutes les contraintes que l’on sait et sans le coup de fouet de la clientèle touristique ; la restauration collective est toujours amputée (scolaire, entreprises), et ce, au moins jusqu’à la rentrée ; les festivals d’été et les événements sportifs, traditionnels gros clients de notre secteur, ont été annulés. Sans oublier les établissements de nuit, eux aussi bons clients des distributeurs de boissons, dont l’avenir est très sombre. Si les affaires redémarrent en juin, tout en restant en retrait sur 2019, les distributeurs ont de réelles inquiétudes : les Français vont-ils sortir et consommer cet été ? Combien de leurs clients restaurateurs ne passeront pas la crise : 7 %, 15 %, 25 % ? Une deuxième vague du Covid frappera-t-elle notre pays cet automne ? Dans ces conditions, difficile de prévoir un chiffre d’affaires « d’atterrissage » pour 2020. Les plus optimistes imaginent de ne perdre « que  » 10 % de leurs ventes cette année quand la plupart de leurs confrères tablent plutôt sur une baisse de 30 à 40 %. Verdict dans six mois.

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Olivier Bitoun
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