[Top indépendants 2021] : Audebert Boissons a digéré ses investissements

Le distributeur de boissons a vécu deux exercices compliqués en raison de la crise Covid, mais l’entreprise fait face. Mieux : elle est prête à accélérer grâce à d’importants investissements.

Dix-huit millions d’euros ! C’est la somme investie par Audebert Boissons (84e de notre Top 100) en un peu plus de 3 ans seulement. « Soit autant que notre chiffre d’affaires d’une année normale », précise Philippe Audebert qui dirige l’entreprise fondée par son arrière-grand-père en 1901 ! Avec la crise Covid, les « années normales » ne sont toujours pas de retour ; le distributeur auvergnat boucle son exercice 2020-2021 sur un CA de 10 M€, en forte baisse comparé à son exercice précédent (14 M€), lui aussi déjà en recul sensible sur celui d’avant…

Signe de ces trous d’air (7 mois d’arrêt d’activité au cours de exercice 2020-2021), Audebert Boissons doit absorber de nombreux retards liés à la pandémie. Comme un symbole, l’inauguration officielle, le 12 octobre 2021, de son nouveau siège de Lempdes (8 200 m2 contre 3 000 m2 auparavant) à l’est de Clermont-Ferrand (63), intervient presque 2 ans après que l’activité y a commencé. Et encore ! Seule la partie distribution emménage et démarre à Lempdes dès novembre 2019. Le versant production (un quart du CA) qui comprend la microbrasserie (marques Bougnat et Krypte) et les sodas (marque Auvergnat), ne sera installé dans les nouveaux locaux qu’à partir de l’été 2020, en raison des retards dans la mise en service des équipements industriels (machines pour la brasserie, silos à malt, encartonneuses pour les packs…). « Les équipes de montage étaient confinées dans leurs pays respectifs (Allemagne, Espagne, Italie ) », se souvient le dirigeant. Le parcours du combattant n’est pas terminé. L’activité torréfaction (marque Téo) demeure toujours dans le bâtiment du Cendre (63), sur le site lieu de l’ancien siège de l’entreprise…

Déploiement à Saint-Etienne et rénovation à Aurillac

Malgré ces difficultés, Philippe Audebert reste optimiste. Il se réjouit d’avoir programmé ses gros investissements avant la vague Covid et annonce qu’il va pouvoir « confectionner des packs, à cadence désormais industrielle », pour ses deux marques de bière, dès le début de l’année 2022. « Il existe une demande du commerce de détail pour les produits locaux », se réjouit celui qui produit ses bières, son cola et son café. Au chapitre des satisfactions, enfin, Philippe Audebert rappelle que, grâce à l’enveloppe d’investissements de 18 M€, outre la création du nouveau siège à Lempdes, il a financé l’entière rénovation de son site en centre-ville d’Aurillac (15) et fait l’acquisition d’un terrain à Saint-Etienne (42) où il a fait construire un bâtiment de 600 m2 dont 500 m2 d’entrepôt. L’ambition est toujours là.

Olivier Bitoun

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