[Top 100] « Nous gérons de manière quotidienne des situations de pénuries »
La parole aux distributeurs - Zepros Distributeurs RHD 15 - Entretien réalisé le 17 juin
Cela a été une année moyenne. Très pénalisée avec cinq mois de couvre-feu : on n’achète pas un Big Mac à 16 h 30 pour le faire réchauffer pour le soir chez soi à 19 h 30 ! McDonald’s a donc essentiellement concentré ses ventes sur le repas du déjeuner, c’est-à-dire 1 repas sur 2. De fait, les volumes étaient moindres. Ensuite, l’activité a très bien redémarré, surtout en régions.
En CDI, sur un effectif d’environ 900 personnes dans l’entreprise, nous avons 25 emplois ouverts (employés, agents de maîtrise, cadres).
Nous sommes labellisés Top Employeur et Happy Trainees, ce qui nous permet d’être plutôt bien perçus. Toutefois, notre souci est de nous faire connaître largement à l’extérieur du secteur.
Nous croyons beaucoup aux parcours en alternance. C’est lié à notre structure d’entreprise très spécifique. Le fait d’être monoclient nous apporte en effet, d’une part, une volumétrie de plus de 1 526 restaurants à livrer, à raison de 9 tonnes par semaine en moyenne ; d’autre part, une projection complète : nous achetons des produits, nous gérons les flux d’approvisionnement entre les fournisseurs et les plateformes, ainsi que les prévisions de vente des restaurants, chaque nuit, que nous recalculons en unités logistiques. Il y a peu d’entreprises qui font tout cela et cela peut donc représenter une opportunité pour des jeunes désireux d’embrasser les métiers de la logistique. Nous avons également un engagement environnemental important, et nous considérons que ce peut être un critère d’attractivité supplémentaire pour venir travailler chez Martin Brower.
Dans la répartition des rôles, McDonald’s a la charge du sourcing et de la définition du niveau de prix à partir duquel on achète et ensuite cela passe chez nous. C’est plus compliqué, mais la stratégie de partenariat à long terme nous préserve plus que, par exemple, l’industrie.
Un premier sujet concerne les ZFE. C’est un dossier que nous prenons très au sérieux depuis un petit moment. Nous avons identifié quelles étaient les métropoles à contraintes. Jusqu’au 11 avril dernier, nous avions du mal à apprécier les différentes dispositions et le calendrier de leur mise en œuvre : Paris en 2024, Strasbourg en 2025 et 2028 ; Grenoble en 2025 et 2026, Lyon et Montpellier en 2026… Cela concerne en France 44 zones avec obligations de promulgation au 1er janvier 2025 d’une réglementation propre à chaque collectivité : exigences et niveaux de vignette Crit’Air autorisés, règles, dérogations pour les FGTD (fourgons à température dirigée), etc. Pour nous, avec 1 526 points de livraison sur le territoire, c’est évidemment un dossier sensible.
Mais, depuis le 11 avril, la réglementation reconnaît de manière officielle que les véhicules roulant au B100, dans le cadre d’une démarche irréversible, sont éligibles à la vignette Crit’Air 1. Chez Martin Brower France, nous voyons là une réelle opportunité car nous utilisons du B100 depuis 2019 dans plus d’une centaine de véhicules de notre flotte et nous avons 7 centres de distribution alimentés avec ce type de carburant. Nous, et nos sous-traitants, allons donc avancer dans le sens d’une motorisation au B100 irréversible de manière à répondre aux contraintes des ZFE. Nous utilisons du B100 HU (huiles usagées) élaboré à partir d’huile de friture venant de McDonald’s nous permettant d’avoir une autonomie de fonctionnement.
Par ailleurs, nous avons deux enjeux stratégiques. Le premier : avoir zéro gazole en 2025 dans notre distribution, c’est-à-dire depuis nos plateformes jusque chez McDonald’s. Le deuxième : être neutre en carbone en 2050. Nous travaillons d’ores et déjà sur le sujet. Nous trackons toutes nos émissions : véhicules, entrepôts, déplacements personnels…