Fin de la vaisselle jetable : cinq SRC pointées du doigt par l’Etat
Le ministère de la Transition écologique pointent dix enseignes n’ayant pas encore transmis leur plan de mise en conformité avec la loi Agec. Parmi les soi-disant mauvais élèves figurent cinq SRC. Une erreur de cible ?
Ils l’avaient annoncé le 6 janvier dernier, ils l’ont fait ! Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, et Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, lèvent le ton vis-à-vis de 10 entreprises qui n’ont pas encore transmis leur plan de mise en conformité avec la loi Agec concernant la vaisselle réutilisable. Dans un communiqué diffusé le 8 février, ils « dénoncent » les retardataires : Compass Group, Restoria, 1001 Repas, Elior, Dupont Restauration, Starbucks, Domino’s, Five Guys, McDonalds (Antilles) et Nabab Kebab. « Ces enseignes ont été relancées à deux reprises. Par courrier électronique et par voie postale », précisent-ils. Et d’ajouter, « une campagne de contrôles débutera sur le terrain début mars : des sanctions pourront être engagées à l’encontre des chaînes de restauration qui ne seront pas conformes à la loi et qui n’auront pas mis en place de plan d’action pour y remédier. »
Une méthode qui se veut forte sur le fond
Une méthode de « délation » qui se veut forte sur le fond. « 20 milliards de couverts, gobelets, assiettes et autres contenants jetables finissent chaque année à la poubelle », rappelle le ministère. Reste que sur la forme, la démarche a de quoi sacrément choquer. Et ce d’autant plus lorsque l’on voit cloué au pilori des sociétés de restauration collective aussi investies que Restoria par exemple. « Il s’agit d’une énorme incompréhension ! Je n’ai pas pu assister à la réunion du 6 janvier et n’ai jamais su que la remise du plan d’action faisait force de loi », explique en toute transparence, Emmanuel Saulou, président de Restoria. « Le réemploi de la vaisselle représente 0,3 % du nombre de repas servis par Restoria et nous nous sommes bien sûr mis en conformité », souligne le patron.
Du côté d'Elior, qui s'est également mis dans les clous, on indique également être en conformité sachant que moins de 10 % des sites exploités par le groupe en France sont concernés par l'activité de restauration rapide sur place. " Et encore moins de sites disposent de plus de 20 places assises ".
A l’évidence, le sujet de la vaisselle réutilisable en restauration collective est un épiphénomène auquel il faut certes apporter une réponse. Encore faut-il savoir de quoi on parle ! « Au regard du contexte économique actuel auquel font face les sociétés de restauration collective, mieux vaudrait les encourager que les accabler », conclut un consultant qui souhaite rester anonyme.