Titre-restaurant : une réforme qui irrite à plus d’un titre

, mis à jour le 26/06/2025 à 19h17
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Annoncée dans ses grandes lignes ce jeudi 26 juin par Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des PME et de l’Économie sociale et solidaire, la Réforme du titre-restaurant est loin de ne faire que des heureux. 

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Présentée par le gouvernement comme « ambitieuse et équilibrée » le réforme de fond du titre-restaurant a été guidée par trois objectifs : 1-Apporter une réponse durable aux difficultés structurelles du dispositif. 2-Simplifier et encourager l’usage du titre par les salariés, sans en perdre la dimension sociale. 3-Moderniser son cadre de fonctionnement et de gouvernance.

Parmi les mesures phares de la réforme : la dématérialisation complète du titre-restaurant à horizon 2027, pour en simplifier l’usage au quotidien et réduire les coûts de traitement pour les commerçants ; la pérennisation de l’élargissement du champ d’utilisation à tous les produits alimentaires, la possibilité de dépenser son titre aussi le dimanche ; la suppression des remises de fin d’année (RFA), qui renchérissaient le coût du dispositif pour les commerçants ; la mise en place d’une charte de transparence, pour améliorer l’information des commerçants ; la modernisation de la gouvernance du titre-restaurant afin de l’adapter aux transformations du marché.

Pour sa part, l’Umih a dénoncé une trahison de la restauration au profit de la grande distribution et annoncé par la voix de Thierry Marx, président confédéral, et celle de Franck Chaumes, président national de la branche restauration, le boycott par l’Umih des Assises de la restauration et des métiers de bouche qui se tiendront le 1er juillet prochain. Ils appellent l’ensemble des organisations professionnelles à les rejoindre dans ce boycott.
De son côté, le Collectif pour le Rééquilibrage des Commissions Titre-restaurant (CoReCT) a salué les annonces sur les titres-restaurant, notamment la fin des rétro-commissions. Néanmoins, il appelle à aller plus loin pour rééquilibrer de manière pérenne un marché structurellement déséquilibré, et milite pour un plafonnement des commissions payées par les commerçants à 2,5 %.
Pluxee France (ex-Sodexo Pass France) a salué la volonté de Véronique Louwagie, de moderniser le dispositif du titre-restaurant et d’en préserver l’essence : permettre aux salariés de se restaurer sur le temps de pause avec un repas sain, contribuant ainsi à leur qualité de vie au travail.
La réforme sera prochainement traduite devant le Parlement.
 

Commentaires et réactions...

Pour Véronique Louwagie : « Le titre-restaurant est un outil précieux du quotidien des Français. Il accompagne nos salariés, soutient nos restaurateurs et commerçants et traduit une vision sociale de l’économie. Cette réforme vise à le simplifier, le rendre plus juste, plus transparent, et pleinement adapté aux modes de consommation de notre temps. »

Pour Franck Chaumes et Thierry Marx : « Le titre-restaurant ne peut devenir un outil de consommation indistinct, vidé de son sens et instrumentalisé pour des objectifs éloignés de sa vocation d’origine. Si le gouvernement maintient sa position, on s’achemine vers l’un des plus grands plan social de l’histoire de la restauration, en effet chaque jour, ce sont 23 entreprises de notre secteur qui sont déclarées en défaillance, souvent les plus petites et en ruralité.  Cette réforme va aggraver et amplifier cette situation. »

Pour Gilles Satgé, porte-parole du collectif et dirigeant de Lucca : « Le plafonnement des commissions est la solution idéale pour restaurer un équilibre durable entre employeur et restaurateurs dans le financement du dispositif titres-restaurant, et ainsi préserver cet avantage social prisé par les salariés. »

Pour Pluxee : « Nous comprenons la volonté du gouvernement de vouloir étendre l’utilisation du titre-restaurant le dimanche et de pérenniser l’achat de tout produit alimentaire au 1er janvier 2027. Néanmoins, cette dernière disposition mérite des ajustements. Nous soutenons l’instauration d’un double plafond de dépense des titres-restaurant, avec des montants distincts selon qu’ils soient utilisés chez les restaurateurs, dont l’offre se limite à un repas prêt à consommer, ou en grande distribution, qui donne accès au tout alimentaire. »

Un marché de plus de 10 Md€

Créé il y a près de 60 ans, le titre-restaurant est un avantage social plébiscité par plus de 5,5 millions de salariés et utilisé chaque jour chez 243 000 commerçants. Il représente un marché de plus de 10 Md€. Annoncée devant le Parlement en janvier dernier, la réforme engagée par la ministre Véronique Louwagie est le fruit d’une large concertation menée durant quatre mois avec l’ensemble des acteurs concernés : représentants des salariés, des employeurs, des commerçants, des restaurateurs et des émetteurs mais aussi avec des parlementaires.

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