Tribune de Philippe Barbier, président de la CGF

La Rédaction Zepros Resto
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Philippe Barbier _ CGF

Tribune « Communiquer pour mieux recruter : un enjeu de taille pour le commerce de gros en France », écrite et partagée sur LinkedIn le 31 mai dernier par Philippe Barbier, président de la Confédération des grossistes de France (CGF).

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Communiquer pour mieux recruter : un enjeu de taille pour le commerce de gros en France

970 000 salariés, 85 000 recrutements par an, une majorité de CDI… voilà donc les réalités et données clés de l’emploi dans le secteur du commerce de gros en France. Disons-le, les grossistes sont nombreux et embauchent massivement... et, ce quelle que soit la filière dans laquelle ils opèrent – alimentaire, distribution automobile, bâtiment, répartition pharmaceutique… 
Faire connaître, encourager et valoriser ce dynamisme, ainsi que les besoins en recrutements de la filière constitue l’une des grandes missions de la Confédération du commerce de gros (CGI). Depuis plusieurs années, les équipes de la CGI multiplient les initiatives pour doper l’attractivité de nos métiers et inciter aux candidatures dans les entreprises du commerce de gros : partenariats avec les écoles, en régions, présence lors de salons professionnels, campagnes de communication grand public, journées portes ouvertes, etc.

L’enjeu est de taille. En avril 2022, Pôle Emploi estimait qu’environ 60% des recrutements étaient jugés « difficiles » par les entreprises françaises, tous secteurs confondus. Cette tendance est mondiale et multifactorielle. Elle dépasse bien sûr les seuls enjeux propres au commerce de gros. 
À notre échelle, nous devons faire face à des problèmes spécifiques : 
Le large scope de nos interventions, la pluralité de nos métiers, la diversité des compétences exigées pour certaines missions créent des besoins en emploi qui sont structurellement toujours plus importants.

La digitalisation, tendance de fond qui percute toute notre économie et notre société, entraîne d’importants bouleversements pour le commerce de gros, avec l’apparition de nouveaux besoins en recrutement (marketing digital, développement web, analyse et traitement de data, pilotage des tournées, etc.), pour proposer des solutions adaptées à nos clients ; 
La crise du COVID-19 a également contribué à accélérer une pression concurrentielle croissante et à augmenter les exigences des clients qui attendent souvent de leur grossiste un niveau de conseil et d’expertise technique encore plus soutenu et toujours plus complet. 

Tous les métiers de notre secteur sont en tension. 
C’est notamment le cas pour les professionnels du commerce et de la vente, une large catégorie qui rassemble plus d’un salarié de la branche des commerces de gros sur trois*, et qui doivent démontrer à la fois des connaissances techniques produits, des compétences de vente et une forte capacité de conseil.

Les métiers de la logistique sont aussi très impactés avec des difficultés croissantes de recrutement sur les profils de chauffeurs-livreurs, qui sont pourtant essentiels dans la gestion de nos activités car les « premiers ambassadeurs » de nos entreprises.  
Toutes ces évolutions cumulées exigent aujourd’hui que les grossistes se saisissent de l’enjeu et poussent des stratégies innovantes pour attirer et conserver les talents
Le recrutement d’abord. Nous devons en effet mieux valoriser nos activités, les carrières que nous proposons, l’image globale du commerce de gros et étudier ensemble une diversification et une modernisation de nos méthodes de recrutement. Travaillons notre image, et occupons le terrain. Il faut savoir « donner envie ». Nous recrutons massivement, à temps plein, en CDI. Soyons en fiers ! 
Il nous faut ensuite fidéliser ces nouveaux personnels. Cela passe par la qualité de l’accueil et de l’intégration, l’environnement de travail, la sécurité renforcée, la politique managériale, les locaux et équipements mis à disposition, l’attention portée à la RSE… Tous ces éléments qui sont le quotidien du travail et qui font que l’on s’y sent bien.

Mais soyons réalistes, le premier enjeu repose sur notre politique salariale au sens large : le salaire bien sûr, mais également tout ce qui est intéressement, participation, mutuelle et prévoyance…, ainsi que tous les avantages annexes à la rémunération et propres à chaque entreprise (voiture de fonction, frais professionnels…) Ce sont des « plus » que les candidats regardent attentivement. Nous avons la volonté de mener, dans la branche des commerces gros, un travail de fond sur ce sujet, en concertation avec les organisations syndicales. La période d’incertitude économique que nous vivons, mêlée à une inflation grandissante, nous impose d’être prudents sur le sujet. 
Enfin, il faut poursuivre nos efforts en matière d’évolution professionnelle. Le commerce de gros offre de réelles perspectives de carrière, qu’il s’agisse des métiers commerciaux ou dans la logistique. En moyenne, les salariés restent 9 années au sein de leur entreprise*. Combien de secteurs peuvent se targuer d’un tel chiffre ? La formation constitue un axe stratégique dans lequel nos entreprises vont devoir investir massivement, comme nous l’avons rappelé dans notre plaidoyer pensé pour l’élection présidentielle.

De beaux chantiers en perspective pour un grand secteur comme le nôtre, où l’humain reste essentiel. Nous sommes des entreprises de service, ne l’oublions jamais. La force de nos entreprises repose sur la qualité et l’engagement de nos équipes. 

Philippe Barbier, président de la Confédération des grossistes de France (CGF)

*Source : bilan de branche / décembre 2020-avril 2021

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