[Spécial RSE] Avis de beau temps sur Rungis !

« Nous étions sur des consommations hivernales avec poireaux, carottes, chou-fleur, etc. et ressentions une attente particulièrement forte de nouveaux produits. Nous sommes donc ravis de démarrer les aubergines et poivrons français, les petites tomates de Bretagne avec 5 ou 6 variétés, celles de Provence… Il y a un renouveau et cela fait du bien à la consommation ! », se réjouit Hervé Montano, directeur commercial du grossiste en fruits et légumes Monloup. Et force est de constater que le printemps a pris ses quartiers dans les imposants pavillons dédiés aux fruits et légumes. 

Véritable locomotive du MIN, ce secteur regroupe 385 entreprises et 41 187 employés. C’est celui qui pèse le plus avec un CA de 4 518 M€ et une part de 40 % de l’arrivage global, loin devant les produits carnés qui affichent un CA de 2 032 M€ et une part de 18 % de l’arrivage global. 

Un démarrage printanier sur lequel règnent deux produits vedettes : la fraise et l’asperge. Plus de 22 388 tonnes de fraises ont été vendues en 2024 (+ 42 % vs 2023) et 1 643 tonnes d’asperges (stable vs 2023). « En ce moment, je suis environ à 1 000 colis par jour pour les asperges. Nous sommes dans le pic jusqu’à Pâques. Nous ne faisons quasiment que de la française et un peu de hollandaise en fin de saison », lance Assen Houria, responsable commercial chez Monloup. Le grossiste confie prioriser les produits français qui correspondent à la demande principale de ses clients. « Les labels ont aussi leur importance : avec des produits comme le kiwi vert de l’Adour Label Rouge et IGP, la vente se fait presque toute seule ! », constate Hervé Montano. 

Chez Paris Select, grossiste en fruits et légumes spécialisé dans les produits haut de gamme, l’origine France est également à l’honneur. « Il est important pour nous d’être vraiment précoces, car c’est ainsi que nous arrivons à avoir les meilleurs prix pour nos producteurs. En pleine saison, il y a de la marchandise à profusion, ils ont moins à gagner », explique Didier Ioli, son dirigeant. C’est en mars que l’entreprise réalise son plus gros chiffre d’affaires. « C’est le paradoxe, car nous rentrons en début de campagne des fruits et légumes de printemps avec des produits très chers. Nous ne faisons pas un gros volume, mais un gros chiffre. »

Après avoir débuté la saison très haut, le prix de l’asperge connaît actuellement une forte baisse : - 49 % en trois semaines du fait de l’augmentation des volumes. Avec également la concurrence des produits étrangers. « Les clients recherchent en priorité de l’origine France, mais quand ils veulent vraiment du prix ils se tournent vers l’asperge grecque qui inonde le marché en début de saison. Quand je vends la française 8,50 €, la Grèce est à 6 € », détaille Assen Houria. Des produits français qui représentent 65 % des fruits et légumes au sein du Marché de Rungis.

L’offre locale est particulièrement mise à l’honneur au sein du Carreau des producteurs de fruits et légumes. Dans ce bâtiment de 3 000 m², à l’année, une cinquantaine de producteurs de fruits et légumes franciliens vendent en direct leurs productions. Plus de 10 000 tonnes de produits, cultivés autour de Paris et sa région, y sont vendues par an, représentant un chi re d’affaires de 20 M€ en 2023.