
Top 100 : « Distriboissons continue à surperformer le marché de la boisson en général »

Entretien réalisé le 27 juin.
2024 s’est terminée correctement dans un contexte marché qui était compliqué. Nous avons une lecture de l’année en deux temps. Une première partie, qui a été bonne jusqu’à fin mai, avec une dynamique encore positive par rapport à 2023. Juin a été un mois charnière ; pour la première fois depuis de nombreuses années, nous l’avons passé en négatif par rapport au mois de juin de l’année précédente. Trois grands éléments expliquent cela : d’abord, une dissolution qui a déstabilisé le marché et créé des perturbations et des doutes dans la consommation pour tout ce qui concernait l’événementiel ; ensuite, une météo qui n’a pas été au rendez-vous ; et, enfin, la préparation des JO, avec une baisse d’événements en amont, que l’on a néanmoins un peu retrouvés sur la fin de l’année. Pour la deuxième partie, les mois de juillet, août et septembre, avec les JOP qui ont été neutres, n’ont pas apporté d’activité supplémentaire. Les mois d’octobre, novembre, et surtout décembre sont, quant à eux, remontés en puissance - ils ont été supérieurs à ceux de l’année précédente avec notamment + 10 % en décembre -, et nous ont permis de finir 2024 correctement. Nous terminons sur des chiffres en croissance par rapport à 2023 avec + 3 % en valeur mais, en revanche, zéro en volume. Si on les compare aux chiffres-clés du marché de l’année 2024, - 5,8 % en volume et - 3,4 % en valeur, Distriboissons s’inscrit donc dans une dynamique très positive et continue à surperformer le marché de la boisson en général ! Grâce à la performance de ses adhérents, Distriboissons se positionne comme leader du marché des boissons en CHD indépendants avec une part de marché de plus de 30 % en 2024.
Cela tient à la typologie de nos adhérents qui sont des indépendants extrêmement réactifs. Outre la réactivité, il y a la qualité de service, l’écoute des clients pour être toujours dans une approche qui répond à tous leurs besoins, et donc permet de gagner des lignes de produits. Leur agilité les rend capables d’acquérir plus vite de nouveaux clients et de faire la différence.
Ce qui explique aussi notre croissance, c’est la qualité du partenariat, de la construction de valeur et de l’échange que nous avons avec nos fournisseurs. C’est une réflexion qui se fait de façon très constructive avec chacun d’eux dans la durée, sur du long terme. Tout cela aide à mieux se comprendre.
La spécialisation des commerciaux, dans les différentes gammes, permet d’avoir un langage, et une connaissance précise des produits adaptés à nos clients. Cette confiance et ce professionnalisme se transmettent des uns aux autres et permettent de progresser.
Il y a en effet une partie d’inflation et aussi une prémiumisation sur un certain nombre de produits, avec également un mix de category produit différent : une baisse dans les volumes des eaux, toujours une croissance forte sur les spiritueux, et un marché des bières qui s’est maintenu.
Le vin s’est inscrit en léger retrait en volume, à - 1 % sur l’année 2024, mais il a continué à progresser en valeur, quasi à + 2 %. Nous continuons à vendre des vins plus qualitatifs, et les volumes en eux-mêmes pâtissent pour plusieurs raisons, notamment à cause d’une restauration avec service à table plus compliquée. Sur 2025, nous continuons à progresser en valeur et à rester flat en volume par rapport à l’année dernière, voire à être en légère croissance.
Bien que le marché soit en baisse en France, la force de notre marque propre, La Table des Sommeliers, nous permet de conquérir de nouveaux clients, d’accroître notre part de marché et de permettre à nos fidèles partenaires fournisseurs d’augmenter leurs volumes de ventes. Ainsi ce sont plus de 5 millions de cols qui ont été commercialisés sous la marque Table des Sommeliers en 2024 ce qui en fait la marque la plus vendue en CHR.
Oui, il y a eu des regroupements. Certains distributeurs ont cédé leur activité, d’autres l’ont rachetée, c’est le cas des établissements Bono Distribution qui ont été repris par le groupe Montaner Pietrini. Il y a également des distributeurs indépendants qui nous sollicitent pour rejoindre Distriboissons. Ils s’intéressent de plus en plus à la création de valeur que nous pouvons leur apporter tout autant pour leurs achats que dans l’accompagnement marketing. De nouvelles adhésions sont en cours pour 2025.
Par ailleurs, il y a eu un certain nombre de nos adhérents qui ont ouvert des annexes ou fusionné des entrepôts. D’autres ont déménagé pour avoir des espaces plus grands, dont Souchon-Udivel avec la construction du premier entrepôt en boissons dit « passif » (p. 74). Si le nombre déclaré d’entrepôts n’évolue pas, derrière ces chiffres il y a beaucoup de changements, comme des surfaces qui augmentent, des outils qui sont modernisés pour répondre aux flux croissants de produits et de clients.
Janvier, février, et mars restent des mois compliqués, plutôt en retrait en volume et en valeur. Avril a été exceptionnel, mai a été identique à l’année précédente, juin est très bon. Cela va permettre une fois encore d’être en croissance par rapport à l’année dernière. À fin juin, nous serons en croissance en valeur et en volume vs 2024.

Nous avions engagé une démarche sur l’écoresponsabilité, dans le cadre de la labellisation RSE engagée. Plusieurs adhérents s’y sont associés et ont été labellisés. Globalement, ce sont plus d’une centaine d’entrepôts qui représentent une grosse part de notre chiffre d’affaires qui sont soit labellisés soit dans des démarches de labellisation, ou en Initial, ou en Progression, ou en Confirmé. Ouest Boisson, Rouquette, Murgier ont par exemple un niveau Confirmé, Adam-Boisson en Progression, Montaner Pietrini et Richard sont quant à eux dans des démarches de labellisation.
D’autres chantiers sont également liés à la RSE : les REP et les boucles de réemploi. Distriboissons a une volonté très forte d’avancer. En collaboration avec la CGF nous sommes dans une démarche constructive avec l’ensemble des opérateurs, que ce soit les fournisseurs, les clients et bien sûr les éco-organismes tels Citeo, Leko, Adelphe.
Ensuite, la gestion de la donnée nous occupe beaucoup. C’est l’un des outils de performance au quotidien, permettant d’avoir une compréhension très poussée de nos clients, et donc des démarches commerciales et des approches stratégiques très ciblées vis-à-vis de chacun d’eux.
Ensuite, la facturation électronique est un chantier sur lequel nous allons beaucoup travailler et accompagner nos clients.
Enfin, nous avons des travaux de réflexion pour toujours mieux utiliser nos ERP et nos flux d’informations pour les adhérents afin d’améliorer leur productivité : gestion des WMS, gestion des entrepôts, gestion des tournées. Ce sont des sujets qui rejoignent la partie RSE et qui ne sont pas forcément visibles mais qui sont le cœur de l’activité à un moment donné.
L’innovation, s’il y en a une en particulier, c’est la bouteille consignée. Nous poussons un maximum de produits vers le consigné. C’est le point d’ancrage sur lequel nous travaillons le plus.
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