Jean-Charles Schamberger

[Top 100] « Notre impact marché pèse maintenant plus de 1,3 Md€ »

Alexandre de Suzzoni
Directeur général de la BU Foodservice
Stef
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ALEXANDRE DE SUZZONI

Panorama du marché des grossistes distributeurs foodservice - Entretien réalisé le 10 juin.
Zepros Distributeurs RHD 20 Spécial Top 100 - Edition 2024

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Peut-on mettre à jour la carte d’identité de la BU Foodservice de Stef, nouvelle dénomination de la BU RHD que vous dirigez depuis 2018 ?
Alexandre de Suzzoni

À date, nous opérons toujours 9 entrepôts tritempérature. La structure du réseau de transport n’a pas changé en dehors de la livraison de nouveaux camions. Le mix clients, entre restauration commerciale et restauration collective, est stable. Ce qui change beaucoup, en revanche, c’est le chiffre d’affaires de SRF (Stef Restauration France). C’est-à-dire l’ensemble des flux qui passent par SRF, hors QSR Logistics, monte à 664 M€ en 2023, contre 457 M€ l’année d’avant, soit + 45 %. C’est très rapide… Si l’on ajoute le périmètre de QSR Logistics, notre impact marché total, à savoir tout ce qui passe par nos entrepôts globalement, pèse maintenant plus de 1,3 Md€ contre 1,1 Md€ en 2022 et 900 M€ en 2021. La croissance de l’activité est donc très soutenue !

L’effectif se monte toujours à 1 200 personnes pour opérer ces dossiers, soit 800 en logistique et 400 en transport. Nous avons 140 poids lourds dédiés à l’activité foodservice auxquels s’ajoute l’appui de la flotte de transport Stef. Nous comptons désormais 430 fournisseurs et 6 300 références et nous avons servi sur l’année 3 720 points de livraison structurés, soit 200 de plus qu’en 2022. Essentiellement grâce à la croissance de la restauration commerciale. 

Comment résumeriez-vous l’année 2023 ?
Alexandre de Suzzoni

Les deux maîtres-mots ont été consolidation et construction. Consolidation d’abord, parce que 2023 a été celle de tous les records pour la BU Foodservice de Stef. C’est la plus grosse année en chiffre d’affaires, en volume, en termes de signatures et renouvellements de dossiers. C’est également notre meilleure année en indicateurs santé-sécurité au travail. C’est aussi une année durant laquelle nous n’avons pas modifié notre dispositif ni démarré de nouveaux contrats clients. Nous avons donc consolidé le dispositif sur une base de très forte croissance. Enfin, notre indicateur Otif (On time in full, c’est-à-dire la commande parfaite servie dans le créneau de livraison du client), indicateur suprême en termes de qualité de service, a gagné plus de 10 points en 2023. Nous arrivons à des niveaux Best in class européens.
Construction ensuite, car c’est l’année durant laquelle nous avons lancé les chantiers de 4 agrandissements d’entrepôts, qui nous donneront au 2e semestre 2024 environ 20 % de capacité de stockage et préparation en plus par rapport à 2023. Il s’agit de Plessis-Pâté (91), Nemours (77), Mions (69) et Miramas (13). Outre l’immobilier, cette construction se retrouve dans le transport avec le verdissement de notre flotte spécifique foodservice : à fin 2023, nous avions 31 poids lourds à carburant alternatif (biodiesel, biogaz), soit 22 % de la flotte.

En termes d’activité, l’année peut se résumer chez nous en deux temps. Un premier semestre qui est resté porteur par rapport à 2022, avec une croissance à 2 chiffres. Et un 2e semestre avec un vrai ralentissement, qui s’est poursuivi début 2024.  Ce qui tire notre croissance, c’est d’une part l’effet année pleine des démarrages réalisés en 2022, et d’autre part le fait que nos grands clients continuent de se développer. Le marché en valeur est quant à lui porté par l’effet inflation produits. 
 

Quels sont les maîtres-mots de 2024 ?
Alexandre de Suzzoni

C’est à la fois le retour du développement et c’est une année marquée par une actualité externe et interne ultrariche. Au niveau externe, il y a bien sûr l’impact des Jeux olympiques et paralympiques tant en termes d’opportunités business que de contraintes d’exploitation et de circulation exceptionnelles, ce qui a des impacts sur l’organisation du travail et des tournées de distribution, l’anticipation, la planification…

En interne, d’abord, la livraison de 4 extensions de stockage est un défi opérationnel majeur. Celui-ci est extrêmement bien relevé par les équipes immobilières et par les fournisseurs, et ce, dans les calendriers annoncés. Ensuite, avec le démarrage de 4 nouveaux dossiers importants, dont Krispy Kreme, amorcé fin 2023 déjà, qui représenteront 9 % de croissance en volume.

Par ailleurs, nous poursuivons la montée en puissance de notre flotte de véhicules à carburant alternatif, pour la porter à 30 % à fin 2024. Trois camions électriques - deux 19 tonnes et un 26 tonnes - seront livrés à Paris et Lyon en plus de celui de Bordeaux. Il s’agit de véhicules full électrique, bitempérature surgelés-frais, qui font partie de l’engagement de Stef dans le cadre de son programme Moving Green.

Enfin, un 3e élément : le dossier RH. D’une part, avec des enjeux spécifiques à la région parisienne, à savoir le pilotage de la saison estivale atypique amenant à prendre des dispositions très strictes d’organisation et de planification. D’autre part, avec toujours le souci des conditions de santé-sécurité au travail. Les moments critiques étant lors de l’ouverture de nouveaux entrepôts et du démarrage de nouveaux dossiers clients. À cet égard, 2024 est une année cruciale. Nous aurons forcément davantage de flux de personnels nouveaux ainsi que des process nouveaux, de nouvelles habitudes et repères à prendre.
 

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CAMION STEF
L’inflation se fait-elle toujours sentir en 2024 ?
Alexandre de Suzzoni

Globalement nous sommes toujours en inflation, mais celle-ci s’est clairement tassée. L’inflation à 2 chiffres des produits alimentaires est derrière nous. Nous ne rentrons pas pour autant dans une déflation. Nous observons un tassement dans la croissance des prix. 
 

La robotisation entre en piste

La BU Foodservice de Stef a mis en service début juin sa première ligne de préparation de commandes robotisée sur son site de Miramas (13). Cet investissement significatif (2,3 M€) a un double objectif : accompagner la croissance de ses clients sur le site concerné, et, par ailleurs, faire face aux enjeux RH associés, c’est-à-dire la pénibilité en environnement surgelé. « C’est un grand projet que nous avons mené en un an et demi. Si les résultats sont satisfaisants, nous dupliquerons cette ligne robotisée sur un deuxième site dès le retour d’expérience du premier. Il faut toutefois d’importantes rotations pour amortir cet équipement », explique Alexandre de Suzzoni, directeur général de la BU Foodservice de Stef.

Jean-Charles Schamberger
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