
Top 100 : « Nous avons une présence territoriale qui nous permet de nous rapprocher de nos marchés »

Entretien réalisé le 18 juin 2025.
Comment s’est déroulée l’année 2024 chez Martin Brower ?
Thierry Allègre : Globalement, l’ensemble du secteur de la logistique a mis des moyens pour des volumes qui n’étaient pas là au moment des JOP. Donc, d’un point de vue logistique, d’une manière générale, cela s’est super bien passé car il y avait une sécurisation des moyens par rapport à des volumes qui n’étaient pas à la hauteur. En ce qui nous concerne, nous avons quand même enregistré un regain d’activité puisque notre client a profité de cette opportunité et du fait que la France accueillait la terre entière pour mettre en avant des produits phares qui marchaient dans les autres pays. Il y a donc eu une période favorable avec un certain nombre de produits mis en avant.
Pascal Gloaguen : Pour en revenir à notre activité, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 1,5 Md€ pour 500 000 tonnes livrées auprès de 1 575 restaurants.
Avez-vous ouvert une plateforme ?
T.A. : Depuis le début de l’année, nous nous appuyons sur la plateforme de Lens de notre partenaire historique prestataire Olano (trente ans de pérennité dans la relation en 2025) comme site de cross docking pour assurer la distribution des restaurants qui sont situés dans le Nord en produits surgelés.
P.G. : Il y a environ 80 restaurants dans le Nord et donc une forte densité. Auparavant, ils étaient livrés grâce à des tournées qui partaient directement de Beauvais. Un petit calcul sur nos ratios économiques nous a conduits à préparer le surgelé sur Olano Lens, tandis que le frais part toujours de Beauvais. Cette option permet de densifier le maillage de notre réseau de distribution, de nous rapprocher des points de vente, et de continuer à œuvrer pour une diminution de nos émissions de CO2.
Quels sont les chantiers qui vous occupent ?
T.A. : Jusqu’à ce matin, j’aurais dit les ZFE. La remise en cause de ces contraintes nous soulage, quand bien même nous roulons avec du B100 HU (*), nos matériels sont majoritairement au standard Piek, et nous testons d’ailleurs ce même B100 HU sur des groupes frigorifiques en alternative au GNR (**). Au-delà de la contrainte elle-même, chaque ville avait ses contraintes, donc il était difficile d’avoir une politique rationnelle. Sinon, nous venons de publier en début d’année notre Manifeste RSE avec le bilan 2024 propre à la France. C’est un document qui a été édité surtout pour informer et attirer de jeunes talents (très soucieux de s’engager au sein d’entreprises concernées par les enjeux environnementaux), afin de mettre en avant le caractère vertueux d’une entreprise telle que la nôtre dans un environnement logistique perçu plutôt négativement. C’est un outil de communication de notre entreprise avant tout.
(*) : HU = huile alimentaire usagée
(**) : GNR = gasoil non routier
RSE
La reverse logistique, un levier d’optimisation économique et écologique
202 560 tonnes de déchets collectés dans les restaurants McDonald’s, depuis 2009, soit l’équivalent du poids de 20 tours Eiffel ! C’est le volume que Martin Brower affiche dans son Manifeste RSE 2024. Des déchets récupérés en retour de livraison des points de vente dans le cadre de sa démarche reverse logistique (logistique retour). Ce système vertueux permet de collecter des supports de manutention (palettes, emballages recyclables, panières réemployables, caisses réutilisables, bombes de Chantilly en aluminium, bouteilles d’huile en PET, sachets d’emballages des produits alimentaires en PET, etc.). Mise en place en 2001 pour les cartons d’emballages, la reverse logistique a été progressivement étendue aux films palettes puis aux bombes de Chantilly. De sorte que les camions Martin Brower ne reviennent jamais à vide de leur tournée. En 2023, ce sont près de 16 000 tonnes d’emballages recyclables qui ont pu être collectés, et 1,5 M de kilomètres économisés en évitant de mettre sur la route des camions dédiés à la collecte des déchets. Enfin, Martin Brower, pour l’ensemble de ses moyens dédiés, sera 0 diesel en distribution à partir du 1er janvier 2026.