[Top 100] « Le volume d’activité des grossistes a plutôt bien résisté »
Panorama du marché des grossistes distributeurs foodservice - Entretien réalisé le 22 juin.
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Le marché des grossistes est très influencé par son marché aval, c’est-à-dire celui de la restauration commerciale. De janvier à mai, ce dernier est resté positif en valeur, de l’ordre de 16 %, par rapport à la même période de l’an passé. Il serait demeuré stable en volume, à savoir en termes d’actes de consommations. Les grossistes plus exposés dans les grandes villes, en particulier à Paris, ou à la consommation du midi en semaine, ont vécu un 1er trimestre relativement tendu et ont été un peu plus pénalisés, tandis que ceux exposés aux zones de flux et aux destinations touristiques ont bénéficié d’une plus forte dynamique. Les grossistes en boulangerie-pâtisserie, qui, tirés par ce circuit de proximité, avaient énormément bénéficié de la crise, ont un peu plus souffert en raison de la baisse du pouvoir d’achat. Au global, le volume d’activité des grossistes a plutôt bien résisté. En valeur, la croissance est assez forte en raison de l’inflation : environ 10 % dans le domaine des boissons, 23 % dans les surgelés, pour une moyenne qui s’établit à + 15,7 % au 1er trimestre 2023 contre + 16,2 % au trimestre précédent. Ce n’est pas une déflation, c’est une moindre hausse par rapport à la hausse précédente.
Les grossistes ont cherché à développer leurs marques propres et à réorienter leurs assortiments. C’est le cas des « bières nues », c’est-à-dire sans marque sur les premiers becs de l’univers CHR. On constate également un retour à la bataille promotionnelle qui s’était calmée sur la période 2020-2021. Les opérateurs sont dans des démarches de reconquêtes de parts de marché.
Nous assistons à deux grandes stratégies de la part des grossistes. D’un côté, des acteurs qui ont choisi d’écraser leurs marges, qui ont subi les hausses amont pour chercher à les minimiser auprès des restaurateurs pour tenter de gagner des parts de marché et des volumes. De l’autre côté, des acteurs qui ont répercuté à l’aval les hausses qu’ils ont subies à l’amont afin de conserver leurs marges. Le bilan 2023 devrait montrer très clairement ces deux stratégies s’écarter. Il y a quasi 10 points d’écart dans la répercussion à l’aval des hausses entre les grossistes les plus agressifs et les moins agressifs. La concurrence se joue aussi en partie sur la bataille du service.
Premier point : le marché de la restauration devrait demeurer résistant et résilient. Les signaux pour l’été sont bons. Ensuite, il faut faire attention aux grands écarts qui existent entre les différents acteurs du marché en fonction de leur situation géographique. Nous envisageons un 3e trimestre très résistant. Côté inflation, on commence aujourd’hui à voir les toutes premières baisses - sur les beurres, les crèmes, et les huiles notamment - et cela pourrait aller plus vite qu’on ne le croit dans cette industrie. Même si l’on est dans un circuit qui est long, il y aura probablement des effets d’aubaines et des catégories qui vont baisser sur la fin de l’année. Le marché devrait donc se réguler.
Top 5 des produits les plus inflationnistes*
• Œufs : + 35,7 %
• Riz : + 32 %
• Cakes et gâteaux : + 29,8 %
• Préparations dessert : + 28,4 %
• Viandes surgelées : + 27,3 %
*2e trimestre 2023 par rapport à la même période de 2022
Source : Food Service Vision