Trois outils pour résoudre les points noirs de la livraison

Simplifier les livraisons en centre-ville. C’est la tâche à laquelle s’attelle, entre autres, 
Logistic Low Carbon (LLC), la filiale de la Confédération des grossistes de France (CGF), 
dans le cadre du programme Interlud*. LLC se concentre sur trois sujets : les aires de 
livraison, difficiles à localiser et souvent occupées, le casse-tête des ZFE.m avec leurs 
règles spécifiques, et, plus inattendu, le partage des bonnes pratiques du métier de 
chauffeur-livreur. Pour y répondre, la filiale de la CGF a créé trois outils de travail : un jeu de 
rôles et deux objets numériques (une application et un site internet) (voir encadré). Trois 
produits avec deux points communs. Ils sont dévolus avant tout au public des chauffeurs-
livreurs. « Ils sont la pièce maîtresse de la logistique urbaine car ils assurent le dernier 
kilomètre », résume Stéphanie Desmond, chargée de mission formation chez LLC et 
créatrice du jeu « Vis ma livraison ». Ces trois produits sont également des instruments 
pratiques destinés à aider les chauffeurs-livreurs au quotidien. « L’application “aires de 
livraison” va leur faire gagner du temps en leur évitant de tourner dans les rues avant de 
trouver une aire où stationner », explique Jean-Philippe Elie, chef de projet numérique et de 
développement des services aux entreprises chez LLC. L’application se veut simple 
d’utilisation : « Il suffit de cliquer sur un bouton depuis son portable quand on stationne sur 
une aire de livraison et quand on la quitte », se félicite Jean-Philippe Elie. Même ambition 
pour le site internet « ZFE.m » dont Jean-Philippe Elie est également le responsable du 
développement : « Nous mâchons le travail des professionnels en lisant en détail les arrêtés 
réglementaires pris par chacune des agglomérations pour sa ZFE, et en les traduisant sous 
la forme d’une information simple et lisible. » Le jeu « Vis ma livraison » valorise, lui, les 
bonnes pratiques du métier face à des cas problématiques. Exemple : « Que faire quand on 
s’accroche avec un automobiliste et qu’on est déjà en retard pour sa livraison ? » « Une des 
façons d’apprendre et de s’améliorer est d’observer des collègues en situation », répond 
Stéphanie Desmond.

Combler les vides
Ces trois outils comblent également des manques. Celui de l’information pour commencer. 
« Quantité de sites internet référencent les ZFE, mais aucun ne va aussi loin en présentant 
toutes les dérogations après analyse des arrêtés », commente Jean-Philippe Elie. Le jeu 
« Vis ma livraison », débouche les zones blanches de la formation professionnelle. « Les 
formations pour chauffeurs-livreurs sont axées sur la réglementation et la technique ou sur 
l’écoconduite. Aucune ne s’intéresse aux situations complexes de la livraison en centre-ville, 
et aux bons comportements à adopter pour y répondre », détaille Stéphanie Desmond. Oubli
regrettable quand on rappelle que la livraison est le premier secteur fauteur de sinistres 
devant l’industrie. Autre oubliés des formations : les chauffeurs-livreurs des véhicules de 
moins de 3,5 tonnes pour lesquels la loi ne prévoit aucun parcours obligatoire. Erreur là 
encore, car les VUL constituent la majorité des véhicules de livraison...

Bien pensés, ces trois outils font-ils leurs preuves auprès des professionnels ? Trop tôt pour 
répondre s’agissant des deux instruments numériques qui arrivent tout juste sur le marché. 
Le jeu « Vis ma livraison » a, lui, déjà été pris en main par des formateurs avec satisfaction. 
« Fin septembre, je l’ai testé pour la première fois avec 8 chauffeurs-livreurs. Ils sont tous 
ressortis avec un effet waouh ! », s’enthousiasme Aurélien Doumbé, dirigeant de Delivery 
Academy, un spécialiste de la formation pour les entreprises de logistique urbaine. Le succès l’a convaincu de renouveler l’expérience le 8 novembre. « Vis ma livraison » a également été présenté le 4 octobre, lors de la 2e rencontre nationale Interlud. « Ça a été un temps d’échange avec les collectivités, notamment, qui souhaitent mieux connaître le métier de chauffeur-livreur », explique Stéphanie Desmond. Façon de dire que les trois outils profitent aussi à d’autres publics que celui pour lequel ils sont pensés.

Nouvelle illustration.
Les collectivités tirent également avantage de l’application « aires de livraison. » Avec ce 
système qui fonctionne en géolocalisation, elles cartographient leurs aires de livraison plus 
précisément, vérifient la pertinence des emplacements, et connaissent les besoins réels en 
zones dédiées grâce à la connaissance des flux. 

*Démarré en 2020, le programme Interlud (Innovations territoriales et logistique urbaine 
durable), porté par les ministères de la Transition écologique et des Transports, est mis en 
œuvre par LLC, le Céréma et l’Ademe.