Le sens du rebond de Maison Colom

Chloé Labiche
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Avec trois plateformes en France et 700 clients livrés chaque jour, l’annonce de la fermeture des restaurants a laissé Yoni Cohen en état de choc samedi 14 mars. Si le dirigeant de Maison Colom, distributeur de fruits et légumes auprès de l’hôtellerie et de la restauration, s’attendait à la mesure, son immédiateté l’a laissé, comme de nombreux confrères, avec d’énormes stocks sur les bras.

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« Le samedi nous chargeons un peu plus car nous n’avons pas d’arrivages mais nous continuons à livrer », explique-t-il. Passé l’hébétude, la riposte s’est organisée dès lundi 16, Maison Colom a rapatrié tous ses produits sur la plateforme de Rungis et est allé frapper à la porte de la grande distribution. Et en premier lieu à celle de Monoprix, enseigne avec laquelle le distributeur a noué depuis un mois et demi un partenariat. Maison Colom devait fournir une dizaine de magasins pour une gamme premium. Crise oblige, ce sont une vingtaine de Monoprix qui ont écoulé les stocks de fruits et légumes. Carrefour ou Franprix ont également répondu présent. « Nous leur avons vendu à prix coûtant, l’objectif était de limiter les pertes de ces produits ultra-frais. La grande distribution peut acheter de gros volumes et les écouler rapidement », explique Yoni Cohen.

Un modèle B to C improvisé

Autre initiative forte : l’entreprise a développé en 48 h 00 un site marchand proposant aux particuliers résidant dans le 75, le 92 et le 94 une livraison de fruits et légumes en 24 h 00. En raison des problématiques de livreurs, le nombre de commandes est limité à 150 par jour, « mais le succès est tel que nous pourrions en réaliser 500 », confie Yoni Cohen. Malgré les difficultés sanitaires et logistiques, ce modèle B to C improvisé permet à Maison Colom de continuer à soutenir ses producteurs. « Notre métier c’est de vendre, leur métier c’est de produire. Nous devons assumer nos responsabilités coûte que coûte. Pas au détriment de la vie de la société bien sûr, c’est donc à nous de trouver les ressources nécessaires pour trouver les nouveaux canaux de distribution », confie Yoni Cohen qui n’exclut pas, une fois la crise derrière lui, de prolonger cette activité de détail.

Chloé Labiche
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