Promer Océan investit aussi la rue

Chloé Labiche
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Les entreprises cherchent à se démarquer. La communication est une voie plutôt naturelle pour y parvenir. Depuis trois ans, Promer Océan bouscule les institutionnels du Min de Rungis avec ses campagnes décoiffantes.

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Cette année, Promer Océan avait choisi le boulevard Poissonnière à Paris, et la date du 1er avril pour son coup de com’. Six étudiants avec un véritable poisson accroché dans le dos, recrutés par le distributeur spécialisé dans les produits de la mer (filiale de Ribégroupe), ont diffusé ce jour-là 800 tracts sur le thème de la valorisation de la pêche française et des poissons de saison. Une affichette avec inscrit dessus « Rue Promer Océan » avait même été placée sur les panneaux de la rue pour la rebaptiser le temps d’une journée. « Promer Océan prend le 1er avril très au sérieux » était le slogan de cette journée conçue par l’agence no feelings comme toutes les campagnes de l’entreprise depuis trois ans. Ton décalé, mais message sérieux donc. Si cette opération de street marketing était une première, d’autres suivront. En décembre 2019 ou début janvier 2020, un nouveau coup de buzz est programmé. « On va franchir encore un palier en termes de com’ », en jubile à l’avance Stéphane Belley, le directeur général de Promer Océan dont les clients se partagent à parts presque égales entre la RHF (55 %) et la grande distribution (45 %).

 

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La communication sur les prix est dépasséeAvec ces campagnes événement, le distributeur venu de Beauvais et implanté également à Rungis depuis 2016 vise deux objectifs : militer pour une gestion raisonnée de la ressource halieutique : « Nous entendons valoriser la filière. Fini de faire n’importe quoi. On veut le faire savoir », annonce le dirigeant, et faire son trou face aux champions des produits de la mer qui règnent sur le Min (Demarne, R&O…).Le petit distributeur de marée qui monte – chiffre d’affaires passé de 2,2 M€ en 2014 à 10 M€ l’an dernier sans croissance externe – recourt aussi à d’autres outils de communication. À commencer par l’affichage chez ses clients : restaurants, hypers et supermarchés depuis maintenant quatre ans.
Plus de 200 sites touchés à chaque campagne. En avril, le message recommandait aux clients les poissons d’origine France à acheter au cours du mois. Rien sur le prix ? La communication sur ce plan est passée de mode, selon Stéphane Belley. À la place, la gestion de la ressource, les vertus du circuit court, de la pêche locale, les poissons de saison sont les messages privilégiés. Avec ces opérations de communication, le dirigeant entend aider ses clients « à informer leurs clients (les consommateurs) sur le bien-manger ». Quasi une prestation de services à visée pédagogique  !
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Petit budget mais grande imageAprès la rue et l’affichage chez le client, il reste les réseaux sociaux. Difficile de monter une campagne aujourd’hui sans passer par eux ! Là aussi, le dirigeant s’active. LinkedIn, Twitter, Instagram et bien sûr Facebook, il anime des comptes partout, sous son nom ou sous celui de Promer Océan, et parfois depuis trois ou quatre ans. Sur Facebook, il dit atteindre plutôt les chefs de cuisine, les chefs de rayon et les traiteurs (plus de 500 followers). Sur LinkedIn, il s’adresse aux centrales d’achats, aux sociétés de restauration et aux grands comptes (plus de 1  500 followers) avec des messages sur le fonctionnement de Promer Océan dans lesquels il prend « un peu de recul ». Sur Twitter enfin, il réagit à chaud à l’actualité comme les conséquences que pourrait avoir le Brexit sur la filière pêche.Au final, les différents instruments de communication se complètent. Les posts quotidiens ou presque sur les réseaux sociaux entretiennent la flamme entre les opérations événement programmées deux fois par an en principe, en avril et à l’automne. Ce dispositif de communication coûte de 10 000 à 15  000 € par an à Promer Océan et tourne visiblement bien. Mais pour quels résultats ? « Je ne peux pas quantifier l’apport de notre communication en termes de retours sur investissements  », prévient Stéphane Belley, avant d’ajouter, « elle a certainement contribué à attirer de nouveaux clients. Mais ce dont je suis sûr, c’est que nous avons maintenant une très belle image de marque alors que nous étions inconnus au moment de notre arrivée sur Paris en 2015-2016 ». Quatre ans après avoir lancé la machine à communiquer, le directeur général de Promer Océan savoure quand on l’arrête aujourd’hui sur un salon professionnel de la RHF ou de la grande distribution pour lui dire  : « Ah oui, c’est vous, je vous connais. »
Olivier Bitoun
Chloé Labiche
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