Cantines sans plastique : Quimper Bretagne Occidentale pari sur l’inox

Passer aux contenants inox répond à l’impératif réglementaire d’Egalim et à celui de la loi Agec. De quoi générer un investissement conséquent pour la collectivité bretonne. Rien que pour l'acquisition de plusieurs jeux de bacs en acier inoxydable, la Cuisine de l'Agglomération (quelque 4 500 repas par jour) doit débourser 150 000 €. Un montant à mettre en perspective avec les 70 000 € dépensés annuellement pour l'achat de barquettes et films plastiques à usage unique. Mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg.
La modernisation de la cuisine centrale implique le remplacement complet du matériel de conditionnement actuel. Coût de l'opération : 250 000 € supplémentaires pour équiper les deux lignes de production (froides et chaudes). Au total, l'enveloppe s'élève à 400 000 € pour cette seule phase d'équipement.

Cette transition ne se limite pas en effet à un simple changement de contenant. Elle impose une refonte totale de la chaîne logistique et des méthodes de travail. Suite à une étude de faisabilité réalisée en 2024, une laverie sera construite au sein de la cuisine centrale pour assurer le lavage et la désinfection des bacs inox. Les coûts de cette infrastructure s'ajoutent à la facture globale.
La flotte de véhicules doit aussi être modernisée. QBO renouvelle ainsi ses camions de livraison en s'équipant de modèles à hayon pour faciliter la manutention des repas, plus lourds avec les contenants métalliques. Même la voirie est concernée : des travaux d'aménagement ont été initiés à proximité des établissements scolaires, comme à l'école Frédéric-Le Guyader en juin, pour faciliter l'accès lors des livraisons.

Consciente de l'ampleur du projet, l'Agglomération a opté pour une approche expérimentale. Après un premier test mené du 13 au 30 juin 2023 au groupe scolaire de Kerjestin auprès de 150 enfants, une nouvelle phase d'expérimentation a débuté à l'école Stang Ar C'hoat de Quimper en octobre. Du matériel neuf et adapté a été installé dans cet établissement pilote : four, armoire froide avec chariot. Objectif ? Tester différents modes de service (self, à l'assiette, plats de service) et ajuster les organisations avec les équipes sur le terrain. « Cette étape est essentielle car ce changement implique une réorganisation et des méthodes de travail », explique-t-on du côté de l'Agglomération. Une cheffe de projet pilote cette démarche pour accompagner les villes partenaires de Quimper et Ergué-Gabéric.