Menu végétarien dans les cantines : L214 tire la sonnette d’alarme

Claire Cosson
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Bol salade végétal pois chiche avocat

L’association de défense des animaux dresse un bilan sur 132 villes quant à l’adoption des menus végétariens dans les cantines scolaires. 
 

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Décidément, les menus végétariens dans les cantines scolaires, comme dans celles des entreprises, font couler beaucoup d’encre. La preuve. Alors que le CIO avait établi un cahier des charges ambitieux en la matière pour les JOP 2024 (40 plats principaux différents dont un tiers 100 % végétal pour les athlètes), appliqué à la lettre par Sodexo Live !, le rêve végétal a vite été confronté à la dure réalité du terrain. Les athlètes faisaient la tête devant leur assiette jugée trop « verte ». En moins de 24 heures, les acheteurs de Sodexo Live ! réglaient le besoin de plus de protéines animales. La révolution végétale attendra donc encore !
A l’occasion de la rentrée scolaire, l’association de défense des animaux L214 dresse le même type de constat. Mais, cette fois-ci, l'analyse porte sur l’adoption des repas végétariens dans les cantines des grandes villes, un engagement clé de la charte « Une ville pour les animaux » portée par l’association. Exigée par la loi Egalim depuis 2019, la journée végétarienne hebdomadaire n’est ainsi pas encore mise en place dans toutes les cantines françaises. « Par exemple, les villes de Vannes, Chelles, Les Abymes, Lorient, Champigny-sur-Marne, Clamart ou encore Troyes ne la proposent pas systématiquement », indique L214.

Trop doucement

Et de poursuivre, « en 2020, certains maires se sont pourtant engagés auprès de nous pour à aller plus loin avec l’instauration d’une option quotidienne et de deux journées végétariennes par semaine. Or, à la rentrée 2024, plusieurs élus n’ont pas encore atteint leurs engagements, comme ceux des villes de Colombes (aucune option, un peu plus d’une journée par semaine) et Noisy-le-Grand (aucune option, une seule journée végétarienne). »
Une situation que dénonce l’association par apport aux attentes des citoyens français, rappelant notamment que 70 % des Français sont favorables à une obligation pour les cantines scolaires de proposer une option végétarienne équilibrée à chaque repas (Harris Interactive, 2023) ou bien encore 66 % des enfants de 6 à 10 ans souhaitent pouvoir manger plus souvent des repas végétariens (Scolarest, 2024). Pour Erwin Goeller, chargé d’affaires publiques de L214, « toujours trop doucement, les cantines continuent d’avancer dans le bon sens. Les options et les journées végétariennes, encore trop peu nombreuses dans les cantines au regard de ce que souhaitent nos concitoyens et leurs enfants, continuent de se développer. »

Bravo à la Ville de Saint-Denis

Tout n’est néanmoins pas tout noir ! A ce jour, 23 villes proposent une option quotidienne et 17 villes proposent deux journées végétariennes hebdomadaires.  « Des initiatives remarquables comme l’instauration de 3 journées végétariennes hebdomadaires à Saint-Denis (93) prouvent que les acteurs de terrain, élus locaux et personnels municipaux, peuvent apporter des réponses cohérentes et de qualité aux attentes de leurs administrés. Nous encourageons les 108 villes n’ayant pas d’option quotidienne et les 71 villes ne proposant qu’une seule journée hebdomadaire à s’en inspirer et à se lancer ! », ajoute-t-il.

Claire Cosson
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