SNRC : « renégocier avec les collectivités : stop ou encore ! »
Les prix des denrées alimentaires et de l'énergie continuent de flamber ! Le Syndicat National de la Restauration Collective (SNRC) demande une renégociation des contrats, notamment en restauration scolaire, aux collectivités territoriales. Explications.
Dans quelle situation se trouvent les SRC aujourd’hui ?
Philippe Pont-Nourat, président du Syndicat National de la Restauration collective
Les SRC traversent une crise sans précédent. Nous sommes frappés de plein fouet par une conjugaison de facteurs qui risque d’être fatale pour certains d’entre-nous. L’inflation des matières premières atteint à date +13 % chez une majeure partie des adhérents du SNRC. Et nos fournisseurs nous préviennent d’ores et déjà que cette situation va se poursuivre au cours des prochains mois. Sachant que les denrées alimentaires représentent 40 % du prix moyen d’un repas (4 € H.T en scolaire), je vous laisse imaginer les difficultés économiques auxquelles nous sommes confrontés. Je souligne au passage que cette situation est commune à l’ensemble de la profession. En parallèle, la facture gaz-électricité, très importante pour les cuisines centrales, va tripler entre 2021 et 2023. A cela s’ajoutent la hausse des salaires, poste qui représente environ 40 % du prix d’un repas.
De combien les salaires ont-ils finalement augmenté ?
Le Smic a été revalorisé de 7,76 % depuis un an. Au niveau de la branche, nous avons négocié une augmentation moyenne de la grille des salaires de 4,2 % en février. Puis, le SNRC et les partenaires sociaux signataires ont mis en place une grille assurant une nouvelle hausse moyenne de +3,68 %, le 8 septembre dernier. Ainsi, la grille des salaires minima a connu une augmentation moyenne de +7,25% en 10 mois, permettant de couvrir régulièrement le niveau d’inflation.
A ce rythme-là, vous n’allez bientôt plus dégager de marge ?
Je ne peux pas répondre à cette question de manière globale car le taux de marge dépend du mix de clients de chaque entreprise. Une chose est toutefois sûre : les sociétés travaillant exclusivement avec les marchés publics sont au bord du gouffre. Dans bien des cas, elles vendent à perte. Alors, il y a urgence à rencontrer les collectivités territoriales. Soit, elles ont envie de soutenir notre filière, soit elles doivent nous laisser la possibilité de nous désengager.
L’avis du Conseil d’Etat, rendu le 15 septembre, vous donne-t-il plus de marge de manœuvre ?
Cet avis est important car il donne aux acheteurs publics une sécurité juridique pour faire des avenants si nécessaires. Nous sommes donc relativement satisfaits sur ce point. Reste maintenant à voir si collectivités vont s’en saisir. En tout cas, pour plusieurs de nos adhérents, renégocier est urgent pour la pérennité des entreprises et des emplois.