La guerre des prix du pain se propage en Suisse
99 centimes de franc suisse, c'est le nouveau prix du pain de 500 g chez ALDI Suisse. Depuis la mi-octobre, le discounter allemand a fait le choix de proposer ce produit de base à un tarif particulièrement attractif... entrainant dans son sillage Lidl, Migros et Denner, trois autres enseignes bien implantées sur le territoire. Une situation qui n'est pas sans rappeler celle observée en France, avec la fameuse baguette à 29 (voire 28 !) centimes d'euro.
Malgré cette baisse brutale des prix, les Suisses n'atteignent pas le record observé dans les enseignes de distribution française, où des pains sont proposés à seulement 1,16 euros le kilogramme (pour la baguette à 0,29 cts les 250g). Nos voisins helvètes doivent se contenter d'un produit atteignant un peu plus de 2 euros le kilogramme, soit près du double... alors même que plusieurs des enseignes en question sont les mêmes. Un fait qui témoigne de la différence de pouvoir d'achat entre les deux pays. Pour autant, ALDI Suisse entend "soulager le porte-monnaie de [ses] clientes et clients", comme elle l'a indiqué à la télévision locale RTS. Ce choix pourrait bien se faire au détriment des artisans indépendants, qui considèrent que le juste prix pour un pain de 500g s'établirait autour de 3,50 à 4 francs suisses (soit de 3,75 à 4,30 euros selon les taux de conversion).
Des produits différents aux contours parfois mal compris par les consommateurs
Comme en France, les boulangers souhaitent mettre en avant la qualité supérieure de leurs produits. L'organisation suisse représentant les artisans, baptisée Association des boulangers-confiseurs, a rappelé que les entreprises indépendantes défendaient "un savoir-faire local et des produits de qualité", ce qui implique "des coûts incompressibles". Pour autant, les consommateurs peinent parfois à comprendre les différences existant entre des pains "blancs", fabriqués selon des procédés intensifs, et des recettes offrant une meilleure densité nutritionnelle. Les appels des représentants de la filière boulangère suisse, exhortant les clients de ne pas oublier le commerce de proximité, pourraient dès lors s'avérer insuffisants.