Image
GRAND ANGLE TORK S47
Image
GRAND ANGLE TORK S47
Image
PAVE TORK S47
Image
PAVE TORK S47
Image
BANN BOTTOM TORK S47
Image
BANN BOTTOM TORK S47

Félix et Margot Dumant : le bistrot dans la peau

, mis à jour le 07/11/2025 à 08h36
Image
Margot et Félix

Véritables enfants de la balle, Félix et Margot Dumant ont littéralement grandi dans l’univers du bistrot parisien dont leur père, Jérôme Dumant, est une grande figure. Et ses jumeaux reprennent le flambeau avec brio, ils sont aujourd’hui à la tête de 5 établissements avec une très belle prise cette année : Aux Lyonnais auparavant aux mains d’Alain Ducasse.

Partager sur
Image
BILLBOARD TORK S47
Image
MEGA BANNER TORK S47
D’où est née l’envie d’entreprendre en restauration ?

Margot Dumant : Notre père, Jérôme Dumant, a ouvert son premier restaurant en 1984, Le Paris Seize, qu’il a toujours. Il détient aujourd’hui également l’Auberge Bressane, ouverte en 1992, et les Marches, labellisé Les Routiers, lancé en 2014 en association avec son frère Stéphane. Félix et moi avons toujours baigné dans l’univers du bistrot. J’ai suivi des études de marketing-communication et enchaîné sur un CAP de cuisine à Ferrandi. Félix a étudié à l’Institut Paul Bocuse en management et gestion.  En 2017, après des expériences respectives, nous avons eu la même envie : travailler à notre compte. Nous avons donc ouvert à Paris le restaurant Aux Bons Crus qui est aussi labellisé Les Routiers. Nous avions fait l’ouverture des Marches avec notre père, nous avions beaucoup aimé ce concept avec nappes à carreaux, cuisine populaire, vins sympas et accessibles.

Des ouvertures réalisées en famille ?

MD : Nous travaillons ensemble et avons les mêmes bureaux mais chaque restaurant est une entreprise à part. L’Auberge Bressane, Les Marches et le Paris Seize sont uniquement à mon père et mon oncle. Avec mon frère, après Aux Bons Crus nous avons lancé Les Crus de Bourgogne en 2019 et Le Chardonnay Comptoir en 2022. En 2025, nous avons eu deux très belles ouvertures : nous avons repris le restaurant Aux Lyonnais, à Bourse, et l’Auberge du Mouton Blanc, à Auteuil, qui existe depuis 1680.

Comment cette nouvelle génération que vous incarnez aborde la tradition ?

MD : Ce qui nous anime c’est le patrimoine français, la cuisine classique. Nous n’allons pas du tout revisiter, repenser, modifier les recettes. Chaque lieu a ses besoins propres. Par exemple, quand nous avons repris l’Auberge du Mouton Blanc, la décoration n’était pas du tout authentique. Nous avons tout enlevé et retrouvé les codes du bistrot avec boiseries et banquettes en cuir. A l’inverse, Aux Lyonnais était si beau et bien entretenu que ce n’était pas la peine de changer quoi que ce soit. En revanche, nous réalisons toujours un gros travail au niveau du service, on s’entoure d’équipes très professionnelles et chaleureuses. On sait que les gens reviennent pour les équipes.

Félix Dumant : Nous travaillons sur l’amélioration de l’outil de travail pour les employés. Quand on a repris Aux Crus de Bourgogne, nous avons fait 6 mois de travaux même si la différence n’était pas perceptible pour le client. Nous avons refait toute la partie technique pour avoir du bon matériel et un espace qui permette d’envoyer 100 couverts par service. Comme nos aînés, nous sommes avant tout restaurateurs, nous aimons les salles pleines, l’ambiance du service etc. Ce que nous avons pu apporter en plus c’est peut-être un peu plus de gestion. Les charges de personnel ont beaucoup augmenté, il faut jongler avec les fournisseurs, être attentif aux prix. Aujourd’hui nous sommes un peu plus challengés. Nous avons recruté un contrôleur de gestion au sein du groupe depuis peu. On ne peut plus faire ce que l’on veut et monter une carte sans contrôler ce qu’on achète, comment on le revend et à quel prix, le business model est devenu plus difficile. 

Comment choisissez-vous vos lieux ?

FD : C’est clairement l’opportunité ! Nous ne sommes pas sur le modèle école de commerce, étude de marché etc. Pour notre premier restaurant Aux Bons Crus nous ne voulions pas quelque chose de trop cher pour commencer. Aux Lyonnais cela faisait 4 ans que nous étions en discussion avec Alain Ducasse. C’était un lieu qui nous tenait vraiment à cœur. Au même titre que L’Auberge du Mouton Blanc, ce sont des lieux mythiques. Généralement on nous appelle pour des établissements qui correspondent à notre ADN.

MD : Nous n’arrivons pas avec un concept déjà en tête, nous voyons le lieu et nous allons proposer quelque chose qui s’y adapte. Nous faisons le contraire des groupes portés par des fonds d’investissement. C’est le lieu qui définit la carte, le service etc. C’est peut-être notre force, comme nous sommes nés dans des bistrots ce sont des codes que nous maîtrisons, une langue que nous parlons couramment.

Quel modèle de restaurant est pour vous la clé du succès ?

FD : Aujourd’hui il nous faut au moins 100 couverts. Les CA de nos adresses vont de 1,5 M€ à 4 M€. En tant que dirigeants, nous ne sommes pas très gourmands et ne nous versons pas de gros salaires ni de dividendes. Ce qui nous intéresse avec Margot c’est de pérenniser les affaires. Nous privilégions le développement. Nos restaurants sont pleins et cela fonctionne. Il n’y a pas de recette miracle mise à part celle d’être tourné vers le client et sa satisfaction. Avec de très bons produits, de belles cartes des vins, un service sympa honnête et franc : cela marche !

Chloé Labiche, rédactrice au sein de Zepros Resto et Zepros Distributeurs RHD. Rubriques Indépendants, Chaînes et Groupes, Distributeurs Foodservice, Actus Métiers, Fournisseurs.
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire