Stef confiant dans ses fondamentaux et son positionnement
Supply chain
La crise du Covid-19 a mis, entre autres, un coup d’arrêt aux opérations de redressement de la BU Restauration de Stef. Le groupe, dont les résultats semestriels sont en baisse sensible ne s’attend pas à une amélioration de la situation avant 2021. La confiance et la vigilance seront ses deux maîtres mots d’ici à la fin de l’année.
Même si le groupe Stef est revenu à 95 % de son activité d’avant la crise sanitaire (hors activité maritime), il est clair que le Covid-19 aura eu des impacts très importants sur les différentes branches du leader européen de la supply chain du froid. Celui-ci a en effet connu un « semestre hors norme », ainsi que l’a qualifié Stanislas Lemor, P-DG de Stef, en présentant les résultats de la première moitié de son exercice.
Le bouleversement complet des modes de consommations alimentaires et des circuits d’approvisionnement en très peu de temps, l’orientation des achats des particuliers vers des produits secs et surgelés au détriment des produits frais (ces derniers représentant les ¾ de l’activité de Stef), des volumes moindres à transporter (meilleure gestion, baisse du gaspillage), la disparition des touristes, sont autant de facteurs ayant entraîné une désorganisation des flux de marchandises et, de fait, une baisse globale de 10,5 % du chiffre d’affaires (CA) du groupe Stef au 1er semestre de son exercice, portant celui-ci à 1,491 Md€. Malgré des ajustements techniques et opérationnels pour s’adapter à des volumes réduits et baisser le point mort des activités, la mobilisation et l’engagements des collaborateurs, et une gestion rigoureuse, toutes les composantes du CA sont en recul. Le résultat opérationnel du semestre chute de 58,5 % et le résultat net s’inscrit quant à lui en baisse de 62,7 %, revenant ainsi à son niveau de 2015 (14,9 M€).
Un retour à la normale qui demandera un peu de temps
L’activité de la BU Restauration, laquelle avait amorcé son redressement avant la crise (Cf. Zepros.fr 17 mars) et avait démarré l’année avec environ 2 % de croissance, a connu un arrêt brutal (près de 80 %) très touchée, comme l’activité Seafood du groupe, par les fermetures de restaurants. Malgré une reprise d’activité partielle pendant le confinement grâce à la vente à emporter et à la livraison à domicile, et malgré de très fortes mesures d’adaptation afin de limiter les coûts d’exploitation, le groupe enregistre sur cette branche des reculs de 5 % au 1er trimestre et de 42 % au 2e trimestre. « La RHD a perdu pratiquement 90 % de ses volumes au pire de la crise », commente Marc Vettard, directeur général délégué.
La réduction du nombre d’événements festifs, un certain nombre d’hôtels n’ayant pas encore rouvert, et l’activité touristique n’ayant pas encore repris son cours, Stef s’attend à un retour à une activité de pré-crise qui demandera un peu de temps. « Il va se faire, c’est une certitude… Le plus important est d’apprendre à vivre avec le virus », estime Stanislas Lemor.
En ce qui concerne les perspectives d’ici à la fin de l’année, si les 2 mois de fort ralentissement ne pourront être rattrapés, le groupe Stef garde confiance du fait de ses fondamentaux solides et de son positionnement. « Nous avons la grande chance d’intervenir sur le secteur agroalimentaire qui est relativement résilient. Les habitudes changent mais il y aura toujours besoin de tracer un lien entre le monde de la production alimentaire et les circuits de distribution des produits », explique Stanislas Lemor. Une grande attention sera également portée à la santé financière de ses clients, certain ayant été fragilisés par la crise sanitaire. « Notre objectif, c’est de les accompagner au mieux, dans toutes les solutions que nous pouvons leur proposer, mais nous serons également très vigilants sur les créances clients, et notamment pour les plus fragiles d’entre eux », annonce le P-DG de Stef.