[Top 100] Jacques Klimczak (France Frais) : « Notre ADN de distributeur grossiste va évoluer avec ces nouvelles tendances »

Jean Charles Schamberger
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Jacques Klimczak France Frais

Entretien avec Jacques Klimczak, membre du comité exécutif, en charge du marketing et de la communication de France Frais.

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Comment s'est déroulé ce début d'année 2020 pour France Frais : 1-Avant et 2-Après la fermeture des restaurants ?

L’exercice de France Frais se termine en croissance sur l’exercice 2019/2020. Nous avons été en croissance volume et valeur jusque début mars malgré l’impact des grèves de fin d’année 2019 et les premiers impacts Covid de mars. Notre exercice fiscal se clôturant en mars de chaque année. Ces bons résultats s’expliquent par un modèle unique production-transformation-distribution, un atout concurrentiel de France Frais lié à la proximité de son modèle avec les producteurs locaux et les professionnels des métiers de bouche : 129 plateformes sur le territoire situées à moins d’une heure des producteurs et des utilisateurs et une profondeur et largeur de l’assortiment qui permet de répondre aux besoins des professionnels de la RHF.

Quel a été globalement votre niveau d'activité pendant la crise ?

Nous avons été impactés par la crise sanitaire comme l’ensemble de la profession avec une décroissance du CA de près de 45 % au plus dure de la crise. Néanmoins, la diversité de notre mix clients avec la GMS et les commerces de proximité : crémiers, épiceries de quartier… que nous fournissons, nous permet de diluer les effets moribonds de cette crise sanitaire sur l’économie. La force de notre modèle depuis la production jusqu’à la transformation nous a également sécurisé l’approvisionnement sur la catégorie laitière beurre, crème, yaourts, fromages frais et fromages… ainsi que l’engagement de nos équipes. Notre largeur d’assortiment nous a permis de mettre très rapidement à disposition des professionnels des produits « nomades ou service » pour répondre au développement des offres de vente à emporter ou de livraison durant le confinement.

Quel a été votre engagement pour soutenir vos clients restaurateurs ?

Encore une fois, la proximité que nous entretenons avec nos clients du fait de notre maillage nous a permis d’accompagner au quotidien nos clients et de suivre l’évolution de leur activité en matière de disponibilité produits, d’accompagnement et vigilance sur la trésorerie, d’extension de dates de péremption en relation avec les autorités pour limiter le gaspillage alimentaire, d’offre de nouveaux produits...

Comment accompagnez-vous la réouverture ?

Les habitudes de consommation seront impactées structurellement suite à cette crise sanitaire : télétravail, vigilance accrue des consommateurs en matière de sécurité alimentaire, accélération des enjeux sociétaux sur le manger moins mais mieux et local, progression de la digitalisation de la RHF, retour des consommateurs dans les commerces de proximité ! Nos enjeux de demain étaient déjà là hier, mais ils prennent avec cette crise une forte vélocité. Notre ADN de distributeur grossiste va évoluer avec ces nouvelles tendances. Nous étions déjà présent sur la proximité, nous allons consolider nos positions. Notre transformation digitale doit s’accélérer sur les nouveaux formats de consommation, avec l’arrivée dans nos équipes d’experts et potentiellement de la croissance externe dans le domaine de la foodtech. Notre présence au plus près des producteurs locaux grâce à notre maillage, doit nous permettre de continuer à nous différencier.

 

Quelles perspectives dressez-vous pour le second semestre ?

Un redémarrage lent et hétérogène. En restauration sociale, des repères à retrouver en restauration d’entreprise avec l’accroissement du télétravail et les perturbations liées à l’activité partielle et aux dégâts collatéraux de la crise sanitaire sur les entreprises. Le scolaire, un redémarrage en septembre et un niveau d’activité en santé et médico-social plutôt stable. En restauration commerciale, un segment de marché en pleine reconstruction… des concepts qui vont évoluer pour intégrer des nouvelles tendances : VAE, livraison...

 

Quelles leçons tirez-vous de cette crise ?

Le Groupe MLC/France Frais est un modèle économique unique face à l’ampleur de cette crise qui s’appuie sur des fonds propres résistants et des équipes mobilisées depuis la production laitière jusqu’à la distribution pour assurer la chaîne alimentaire. Des plans de continuité d’activité qui ont été éprouvés et que nous devons continuer à renforcer notamment sur le volet pandémique compte tenu de l’évolution de la société. Avec un ancrage local fort qui nous donne des atouts en matière de produits, de relations producteurs et/ou clients que nous devons continuer à cultiver. Enfin, une foodtech davantage présente dans nos métiers de la distribution et de la restauration que nous devons apprivoiser.

 

Certains projets sont-ils retardés ?

Pas à ce jour. Nous devons au contraire mettre les idées et les moyens au service d’un redémarrage de notre profession et ne pas confondre plan de relance et plan de rigueur. Nous aurons bien évidemment des arbitrages à mener sur les charges d’exploitation et sur les investissements entre le « must have » et le « nice to have ». Notre stratégie au sein de la maison-mère sur la segmentation laitière qui prône le lait non-OGM et le lait Bas-Carbone va se poursuivre. Cela va permettre à France Frais de continuer à enrichir son offre avec des produits vertueux. Durant cette période de crise sanitaire, nous avons signé un partenariat avec l’organisation « C’est qui le patron » pour permettre à ces mêmes produits responsables et durables de pénétrer en RHF et de répondre aux attentes sociétales de nos clients et consommateurs. La prise en compte des attentes « Healthy » et « Safety » du consommateur, renforcées après cette crise sanitaire, doit nous permettre d’accélérer sur nos atouts et nos marques : Campagne de France, La Mère Richard, Conus, Réo… qui sont les faire valoir du patrimoine gastronomique français ! Autant d’éléments qui sont les moteurs de notre stratégie de développement durable : Coopérer pour Demain » !

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