La filière RHD réclame des conditions réalistes et soutenables de la mise en œuvre de la nouvelle REP EPro
A moins de 65 jours de l’entrée en vigueur de la REP Emballages Professionnels, aucun texte d’application n’a été publié et aucun éco-organisme n’a été agréé. Une situation qui inquiète vivement les entreprises qui fournissent la restauration et qui doivent financer le nouveau dispositif.
Une « situation intenable »
Les fournisseurs de la restauration hors domicile dénoncent une « situation intenable » à propos de la REP Emballages professionnels. « A ce stade et en l’état, il est impossible de mettre en œuvre la REP Emballages Professionnels (REP EPro) au 1er janvier 2026. Nos adhérents, les grossistes et fournisseurs de la RHD demandent clairement de définir les conditions réalistes de mises en œuvre de la nouvelle REP ET d’articulation avec l’actuelle REP Emballages professionnels de Restauration (REP ER) qu’ils financent. Nos entreprises ne peuvent pas être les sacrifiées du manque de cohérence des pouvoirs publics. Pour réussir cette transition, une co-construction est indispensable », déclarent Michel Sanson, président du Geco Food Service et Jacques Déronzier, président des Grossistes alimentaires de France.
Des conditions à définir avec avec les pouvoirs publics
Face à l’absence de visibilité politique, à l’accumulation des retards réglementaires et à la confusion entre les différentes filières REP, le Geco Food Service et les Grossistes alimentaires de France demandent que soient définies, en lien étroit avec les pouvoirs publics, les conditions réalistes et soutenables de la mise en œuvre de la nouvelle REP EPro, impliquant également l’articulation avec l’actuel dispositif REP ER, qu’ils financent.
Le professionnels rappellent notamment que depuis mars 2024, leurs entreprises subissent une succession de décisions contradictoires : une filière REP “Emballages de la Restauration” (ER) imposée dans la précipitation, sur un périmètre restreint et peu opérationnel, avec une grande complexité opérationnelle qui devait durer 6 années, avec 1 seul éco-organisme ; puis, sept mois plus tard (octobre 2024), l’annonce de sa disparition au profit d’une future REP “Emballages Professionnels” (EP), dont le cadre réglementaire n’a toujours pas été posé à ce jour, malgré une consultation sur le décret qui s’était achevée le 13 novembre 2024.
Une insécurité juridique et économique inédite
« Ainsi, à moins de 65 jours de son entrée en vigueur, aucun texte d’application n’a été publié, aucun éco-organisme agréé, aucune prise en compte du besoin d’anticipation des entreprises qui doivent financer le nouveau dispositif », déclarent les professionnels qui soulignent par ailleurs que ce revirement permanent a plongé des milliers d’entreprises dans une insécurité juridique et économique inédite.
« Pendant ce temps, les acteurs de la filière restauration doivent préparer leurs négociations commerciales, leurs marchés publics et leurs budgets 2026 dans le flou le plus complet », pointent-ils.
Tout en réaffirmant leur plein engagement pour la réduction, le recyclage et le réemploi des emballages, le Geco Food Service et les Grossistes alimentaires de France estiment que la réussite de la REP suppose un cap politique, une visibilité réglementaire et une concertation transparente avec tous les professionnels.
Ce qui est demandé...
Le Geco Food Service et les Grossistes Alimentaires de France appellent à une mise en œuvre progressive sur un an, afin :
- de créer un cadre de discussions serein et constructif avec les services de la DGPR,
- d'assurer une transition ordonnée entre la REP Restauration (encore en place) et la REP Emballages Professionnels,
- de permettre à leurs entreprises d’adapter proprement leurs systèmes d’information, sans risquer la non-conformité,
- de stabiliser les modalités contractuelles avec les éco-organismes,
- d’éviter une nouvelle désorganisation aux lourds impacts économiques,
- et surtout éviter que l’histoire de la REP ER ne se répète – en pire – avec la REP EPro.