Forte reprise des défaillances en restauration au 1er trimestre 2022
Amorcée dès novembre 2021, la hausse des ouvertures de procédures s’accélère chaque mois. Selon l’Étude Altares, tous les secteurs sont touchés, mais les activités en lien avec les consommateurs – restauration, commerce, service à la personne, etc. sont les plus fragilisées. En région, l’Ile-de-France et la Corse résistent le mieux.
Selon l’Étude Altares sur les défaillances et sauvegardes des entreprises en France au 1er trimestre 2022, le nombre de procédures augmente de 89,3 % sur un an en restauration et de 44,9 % en hôtellerie.
En restauration traditionnelle, le nombre de défaillances a ainsi plus que doublé sur un an (600 contre 285, soit + 110,5 %) et se rapproche des seuils du 1er trimestre 2020. La dégradation est également très nette dans les débits de boisson (202 contre 108, soit + 87 %), mais aussi dans la restauration rapide (389 contre 230, soit + 69 %).
Tous secteurs confondus, avec 9 972 procédures collectives ouvertes depuis le début de l’année en France, le niveau des défaillances augmente de près de 35 % par rapport au 1er trimestre 2021. Après être tombées à des seuils historiquement bas ces deux dernières années, les défaillances renouent progressivement avec les niveaux d’avant crise. Les activités à destination du consommateur étant en première ligne.
« En 2020 et 2021, moins de 61 000 procédures collectives ont été ouvertes contre 107 000 lors des deux années précédentes. Plus de 46 000 entreprises ont été sauvées de la défaillance durant la longue période Covid. Sans le fameux « quoi qu’il en coûte » gouvernemental, la crise sanitaire aurait pu provoquer bien plus de procédures. Au 1er trimestre 2022, l’étau de la crise sanitaire se desserre et les aides s’arrêtent. Un retour à une forme de normalité qui implique aussi une reprise des défaillances. La hausse s’amorce donc et elle est déjà très nette dans les secteurs qui comptent sur la reprise des habitudes de consommation comme aller au restaurant ou chez le coiffeur. Aucun territoire n’est épargné par le phénomène », commente Thierry Millon, directeur des études Altares.