Un premier congrès du GHR tout en transition

Jean-Charles Schamberger
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Catherine Quérard, Bruno Le Maire, Didier Chenet, Hervé Dijols.

Le premier congrès national du Groupement des Hôtelleries & Restaurations de France s’est ouvert ce lundi 13 novembre avec la venue de Bruno Lemaire et Olivia Grégoire. Les deux ministres, ainsi que Didier Chenet, dont le mandat s’achèvera ce mardi soir, ont réciproquement souligné la qualité de leurs échanges sur de nombreux sujets au cours des mois passés.

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Il y avait foule ce lundi 13 novembre à Station F (Paris 13e), soit quelque 700 inscrits, pour assister au congrès du Groupement des Hôtelleries & Restaurations de France (GHR) ! Ouverte par Pascal Mousset, président du GHR Ile-de-France, la première des deux journées de ce premier congrès national placé sous le thème de la transition (écologique, énergétique, numérique, sociétale, économique), a été riche en débats et interventions (recrutement, formation, apprentissage, accès au métier, etc.). En émotions également, tout particulièrement pour Didier Chenet, fort de 30 ans de syndicalisme et de 20 ans cumulés de présidence nationale, dont le mandat se termine avec ce congrès du GHR (fruit de la réunion du GNI, du SNRPO et du SNRTC). Un départ annoncé et une transition préparée de longue date puisque c’est Catherine Quérard, seule candidate en lice, et bénéficiant de toute sa confiance, qui doit lui succéder à l’issue du vote de l’assemblé générale ce mardi soir. 

Lors de cette première journée les congressistes ont pu accueillir Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, ainsi qu’Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme. Tous deux  ont notamment remercié Didier Chenet pour sa capacité d’écoute, de construction et d’ouverture, et salué la relation de proximité et de confiance entretenue avec lui et le GHR. Ils ont également souhaité à Catherine Quérard bon succès dans ses nouvelles fonctions. Les congressistes ont aussi pu découvrir un message vidéo d’Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, initialement prévu au programme mais qui n’a finalement pas pu être présent.

Au cours des échanges, animés par Jean-Sébastien Petitdemange, de nombreux sujets ont été évoqués, en toute franchise : depuis les succès obtenus par le GHR (maintien pour deux nouvelles années de l’exonération fiscale sur les pourboires, travail engagé pour réguler le marché des titres-restaurants et permettre une réduction des commissions payées par les restaurateurs…), jusqu’aux inquiétudes et freins à l’emploi rencontrés au quotidien (prix de l’électricité, risque de pénurie de personnel lors des JOP 2024, projet de triplement de la taxe de séjour à Paris, CP acquis par les salariés en période de maladie, bonus-malus qui taxe tout particulièrement les TOR dont l’activité interdit par nature le recours aux CDI…). 
 

Morceaux choisis

Pascal Mousset :
« Le GHR représente 15 000 entreprises, 180 000 collaborateurs. Il est avant tout le fruit de la persévérance, de la volonté, et de la vision d’un homme qui a consacré 20 ans de sa vie à unir notre secteur d’activité : Monsieur Didier Chenet… que je vous demande d’applaudir ! »

Didier Chenet : 
« Conformément à nos statuts, l’assemblée générale du GHR se réunira demain afin d’élire un nouveau bureau exécutif et donc un nouveau président pour trois ans… ou plutôt une nouvelle présidente car il n’y a guère de suspens. Notre secrétaire général n’a en effet reçu qu’une seule liste de candidats, une liste présidée par Catherine Quérard. (...) Elle a toute ma confiance ! »

Agnès Théodose, directrice générale du GHR : 
« La barre des 200 000 salariés représentés est un seuil que nous avons envie d’atteindre. Pour cela il faut se développer, continuer de parler du GHR, d’offrir des services, de fidéliser nos adhérents, en trouver d’autres, se structurer, aller en régions… C’est l’objectif que nous avons depuis un an que nous travaillons ensemble. »

Bruno Lemaire :
Sur le remboursement des PGE :
« Je redis que je veille personnellement à ce qu’aucun PGE ne pose de difficulté à une entreprise saine, que des dispositifs d’étalement ont été prévus jusqu’à 10 ans, qu’il y a dans chaque département des lieux d’accueil pour les hôteliers et les restaurateurs qui rencontreraient des difficultés, et si jamais malgré tout cela il y avait encore un blocage avec une banque ou une autre, n’hésitez pas à me le faire savoir. »

Sur les prix de l’électricité :
« Je ne laisserai personne sur le bord de la route. Je ne veux pas qu’une TPE, une PME, un restaurant, un hôtel qui ont signé des contrats à des prix exorbitants ne puissent pas les renégocier pour avoir des prix plus attractifs. »

Sur le recours aux auto-entrepreneurs :
« Il y a sur ce sujet, beaucoup d’attentes : des attentes des jeunes, des attentes de votre secteur. Ma proposition est très simple : pour que l’on puisse développer cette activité sans avoir d’abus, de détournements, ou de méconnaissance du droit du travail, mettons-nous tous autour d’une table. Je propose que nous retrouvions avec le ministre du Travail et que nous ouvrions le sujet pour regarder comment on peut trouver un meilleur équilibre »

Sur la régularisation des travailleurs sans-papier :
« Nous pouvons totalement conjuguer une fermeté totale en matière d’immigration illégale, la nécessité d’exécuter des obligations de quitter le territoire français de manière beaucoup plus efficace qu’actuellement, et reconnaitre aussi qu’il y a quelques milliers de personnes, qui pour la plupart sont venues légalement sur notre territoire, qui travaillent -parfois dans votre secteur, parfois dans le secteur du bâtiment ou des travaux publics-, qui sont intégrés, qui parlent le français, qui ont leur vie de famille ici, qui respectent nos valeurs et les valeurs de la République. Et qu’il n’est sans doute de meilleure politique de les régulariser plutôt que de les ignorer. Je pense qu’il y a là-dessus de la justice et du bon sens et qu’il vaut mieux suivre la justice et le bon sens que céder à je ne sais quelle pression idéologique. »

Sur la transparence :
« Nous allons mettre en place une nouvelle obligation d’affichage pour les restaurateurs pour indiquer si les plats ne sont pas préparés sur place à partir de produits bruts. Il faut que nous regardions avec vous comment le faire de manière intelligente et valorisante. Hors de question de faire cela en décidant depuis Bercy. Nous lancerons donc un travail de réflexion fin 2023 avec l’objectif d’aboutir à une mise en œuvre dans les mois qui viennent. Cela prendra du temps car il y a beaucoup d’enjeux derrière ».

Olivia Grégoire : 
Sur la réforme des titres-restaurants :
« Ce chantier nous allons l’enclencher et, sous 18 à 24 mois, il nous faudra avoir mis les jalons d’une totale dématérialisation. »

Sur l’affichage des plats non préparés dans les restaurants :
« Ce chantier va s’enclencher. Il va nous falloir faire cohabiter un temps le fait-maison et le préparé sur place. J’ai un défi : ne pas refaire les même erreurs qu’avec le fait-maison (…) très satisfaisant mais inapplicable. On doit dans les prochains mois, travailler main dans la main, et, pourquoi pas, expérimenter, peut-être sur une région… l’Ile-de-France, au hasard… le préparé sur place pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Je ne veux pas vous brusquer, je veux que cela vous convienne. »

Sur les aides destinées à la transition écologique :
« Nous mettons la dernière patte à une plateforme que je présenterai à la fin du mois. Plateforme que j’ai mijotée depuis maintenant un an pour que l’on vous propose des aides à hauteur de TPE-PME pour mener cette transition écologique. Il existe 340 aides de niveau extrêmement différent ! Un rapide diagnostic vous amènera vers 3 à 5 aides adaptées à votre taille d’entreprise et à vos besoins »

Sur le recours aux auto-entrepreneurs :
« Je travaille. J’en ai parlé à mon collègue Olivier Dussopt, il est prévu qu’on se voit dans les semaines qui viennent, et on n’est pas à l’abri d’une bonne nouvelle, mais tant qu’elle n’est pas là on ne sait pas…  Le constat est partagé, donc je pense que l’on a peut-être un chemin. »
 

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Catherine Quérard Didier Chenet
Jean-Charles Schamberger
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