Feuillette atteint les 100 boulangeries

A peine arrivé au seuil marquant des 100 points de vente, Jean-François Feuillette pense déjà à d'autres perspectives. L'an prochain, le réseau accueillera près de 30 implantations supplémentaires. "Il s'agira d'un pic dans notre expansion. Certains projets devaient voir le jour en 2025, et leur réalisation a glissé sur l'année suivante du fait des délais liés aux chantiers. Notre développement se poursuivra à raison de 20 à 25 nouvelles unités dans les années suivantes", détaille le chef d'entreprise. L'histoire va également s'écrire à l'international, avec des ouvertures prévues aux Etats-Unis et à la Réunion. L'enjeu est pour lui de maintenir, voire de développer encore, l'attractivité de l'enseigne. Une tâche éminemment complexe compte tenu de l'intensité concurrentielle présente sur le marché. 

Pour continuer à se différencier, Feuillette construit actuellement un second laboratoire de production, attenant à son site actuel de la Chaussée-Saint-Victor (41), mis en service en 2022. 20 millions d'euros sont consacrés à ce nouvel investissement, qui s'annonce encore plus ambitieux que l'outil déjà en service (dont le coût avoisinait 14 millions d'euros à l'époque). "Ce nouveau laboratoire va nous permettre de restructurer la production, en spécialisant chaque unité à une activité. Le site actuel sera ainsi dédié à la fabrication de pâtisseries, tandis que le nouveau transformera toutes les préparations à base de farine, à l'image de la viennoiserie", prévoit le pâtissier. Il s'agit non seulement de répondre aux besoins croissants du réseau mais également d'être en capacité d'aller plus loin dans la création de références "signature" : "Aujourd'hui, nos capacités de production ne nous permettent pas de décliner à l'envie des produits à succès, tels que le flan. Je souhaiterais mettre au point de nouveaux parfums" Une dynamique d'innovation qui se poursuit côté spécialités feuilletées, où les produits fourrés sont dans le viseur de l'insatiable créateur et de ses équipes.

"Au bout de cinq ans, un concept est vieillissant !", tranche Jean-François Feuillette. Un constat qui lui impose de renouveler l'aménagement de ses espaces de vente, dont la nouvelle mouture devrait être déployée au fil des ouvertures et rénovations à partir de 2026. Déjà connue pour la qualité de son expérience client, l'enseigne entend proposer une ambiance plus chaleureuse et colorée. En parallèle, le déploiement du Café Feuillette se poursuit. Une ouverture est planifiée à Reims (51) en décembre, puis cinq (notamment à Arras et Nancy) sur l'année 2026. "Les performances obtenues à Tours et Troyes sont excellentes. Nos partenaires franchisés ont bien intégré l'approche singulière la gamme spécifique de cette nouvelle enseigne : en désaméricanisant le coffee-shop, nous proposons un univers très singulier", se réjouit le dirigeant. Côté Chez Lucette, l'enseigne de bouillon du groupe déjà déployée à Blois (41), l'approche se révèle plus prudente. "J'apprends un nouveau métier, sourit Jean-François Feuillette. Nous avons du réaliser des ajustements et avons été très mobilisés sur le développement de Café Feuillette. Le déploiement de Chez Lucette sera lancé, mais ultérieurement" Malgré ce constat porté sur la charge de travail qu'implique cette logique de diversification, celui qui a fait ses premières armes dans l'univers du sucré souhaite désormais s'ouvrir à l'univers des produits italiens. "Le contact avec la matière et la création m'animent ! J'ai acheté une imposante machine à pâtes pour réaliser de premiers essais", confie-t-il, précisant que ce travail reste aujourd'hui exploratoire... même s'il glisse souhaiter faire voir le jour à la première unité du projet à Tours (37), sans plus de précisions quant au calendrier. 

L'omniprésence des activités de restauration au sein des boutiques Feuillette en ferait presque oublier l'identité boulangère de la marque. "Les clients consomment de moins en moins de pain. Cela nous pousse à nous orienter vers des produits de longue conservation, à l'image des grosses pièces vendues à la coupe. Nous souhaitons en améliorer la qualité, en travaillant des pâtes plus hydratées", confie le boulanger-entrepreneur. Il faudra parvenir à emmener les partenaires franchisés de l'enseigne, grâce à un accompagnement toujours plus structuré : animateurs régionaux, contrôles qualité menés par le fondateur lui-même, très présent sur le terrain, ainsi que par des clients mystère... tout est fait pour assurer la performance des points de vente. "Le développement de l'enseigne sera, dans les prochaines années, porté principalement par la franchise, même si je continuerai sans doute à ouvrir un point de vente en succursale chaque année. Les unités franchisées sont plus performantes grâce à l'implication des chefs d'entreprise locaux", conclut Jean-François Feuillette. Créativité, développement, qualité... l'avenir semble définitivement radieux pour l'entreprise aux 100 boulangeries, dont le positionnement singulier au sein des enseignes en réseau n'a de cesse de s'affirmer.