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Le ras-le-bol fiscal des entreprises de boulangerie-pâtisserie

, mis à jour le 08/11/2025 à 18h36
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Face aux taxes

"Trop, c'est trop" : le message diffusé par 300 patrons français dénote d'une forte lassitude face au développement des taxes et contraintes. Dans le cadre des discussions sur le budget, de nouvelles perspectives funestes se sont dessinées. Taxe sur les produits sucrés ou sur les enseignes de restauration franchisées, la boulangerie-pâtisserie pourrait être toujours plus mises à contribution.

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"Une véritable Foire du Trône aux attractions fiscales les plus lumineuses, où chacun veut briller avec la taxe qui fera le plus d’étincelles" : les mots utilisés par Paul Boivin, délégué général de la Fédération des Entrepreneurs de Boulangerie (FEB), pour qualifier le débat autour du projet de loi de finances (PLF) et du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), pourraient prêter à sourire si le sujet n'était pas aussi grave. 
Invité ce vendredi 7 novembre sur le plateau de BFM TV, le représentant, accompagné de Geoffroy Roux de Bézieux, ancien président du MEDEF, est revenu sur les réalités de terrain de la filière : face aux incertitudes, les membres de la FEB freinent leurs projets d'expansion. Les clients eux aussi "réduisent leur panier moyen". "Nous sommes le baromètre de la France", résume Paul Boivin, qui n'hésite pas à rappeler que la filière nourrit la population au quotidien. 

Une tribune signée par plusieurs représentants de la filière BVP et chocolaterie-confiserie

Publiée dans Les Échos ce 6 novembre, une tribune signée par 300 patrons exprime le refus collectif de "voir la France s'enliser". Parmi les signataires, on retrouve plusieurs représentants de les filières boulangerie-viennoiserie-pâtisserie et chocolaterie-confiserie. Christian Astruc (biscuiterie Astruc), Laurent Boisserie (Delidess), Jean-Pierre Bouix (chocolaterie DuPLESSIS), Pascal Campourcy (Laura Todd), Geoffrey Chopard (Biscuiterie de Bourgogne), Patrick Collin (CEMOI), Lionel Dosne (Chocolaterie Castelain), Gilles Duault (Confiserie KUBLI), Jean-Philippe Dubois (Madeleines Bijou), Stéphanie Gautier (Chocolat Mathez), Axel Herrmann (Bovetti), Denis Jullemier (Des Lis Chocolat), Olivier Le Tarrasti (Trolli France), Franck Meuriot (Maison Brieuc) Eric Michaud (Puratos France), Jean Philippe Pasquier (Rivazur Cakes), Alexandre Raguet (Limagrain), Marie-Claude Stoffel (Nougat Chabert & Guillot), Luc-Pierre Verquin (Biscuiterie Mère Poulard), Renaud Vincent (François Doucet)... autant de chefs d'entreprise confrontés au risque de voir leur activité fortement impactée par de nouveaux dispositifs réglementaires, considérés comme injustes. Le taux de prélèvements obligatoires, les impôts de production ou encore les cotisations sociales employeurs sont également pointés du doigt. "Préserver l’entreprise, c’est préserver la France.", défendent les patrons.

Taxer les restaurants franchisés, une idée supplémentaire étrillée

Le 31 octobre, l’ensemble du PLFSS débattu jusqu'alors a été finalement rejeté par les députés. Le texte présenté en séance publique depuis le 4 novembre est donc revenu à son état initial. 2 500 amendements ont été proposés sur cette base, visant notamment à instaurer la contribution adoptée par la commission des affaires sociales sur les produits contenant des sucres ajoutés. Une mesure peu au goût des industriels de la filière, qui ont été nombreux à la dénoncer. Leur mécontentement a, semble-t-il, été entendu : ce vendredi 7 au soir, ce projet de taxe comportementale a été abandonné. Il ne s'agissait pas de la seule mesure potentielle à même d'inquiéter les secteur de la BVP. Un amendement au projet de loi de finances 2026 prévoit également d'instaurer une taxe pour les établissements franchisés en restauration rapide. Elle se concrétiserait par un versement de 50 000 euros à l'ouverture, puis de 10 000 euros chaque année, et serait doublée à proximité des établissements scolaires. Paul Boivin s'est offusqué face à ce qu'il qualifie de "marketing législatif", les députés stigmatisant l'alimentation fournie dans de tels établissements autant que les grandes enseignes internationales. "Cela aurait des conséquences sur les boulangers franchisés qui investissent localement", regrette-t-il, plusieurs des réseaux de boulangerie se développant en franchise étant rattachés au secteur de la restauration rapide. Ce dispositif réduirait de façon notable le résultat des entreprises concernées... et amplifierait un ras-le-bol fiscal déjà bien implanté.

Rémi Héluin, Rédacteur en chef du magazine Zepros Boul-Pat
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