Transgourmet : des camions qui cachent la forêt
Transgourmet France met en circulation ses nouveaux véhicules électriques 16 tonnes conçus sur mesure avec Renault Trucks. La transformation de son parc en propriété s’accélère avec la livraison en 2024 de dix nouveaux poids lourds dont quatre sillonneront l’Ile-de-France dès juillet à l’occasion des JO. Une annonce ouvrant la voie à une stratégie RSE globale qui file résolument sur la voie de gauche.
Coup d’accélérateur RSE chez Transgourmet France. Le distributeur, filiale du groupe suisse Coop historiquement très investi dans les enjeux de durabilité, a présenté avec fierté le 12 juillet sur son site de Valenton (94), ses nouveaux véhicules électriques 16 tonnes conçus sur mesure avec ses partenaires Renault Trucks, Carrier Transicold pour le groupe frigorifique et Lamberet pour la caisse frigorifique.
« Notre objectif est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Notre rôle est d’être exemplaire et de se montrer exigeant. Nous travaillons sur nos gammes évidemment mais il faut aussi que les moyens mis en place pour les acheminer à nos clients soient exemplaires », a posé d’emblée Yves Cebron de Lisle, directeur général délégué Transgourmet France.
Si la crise Covid a rallongé les délais en matière de disponibilité de véhicules, 2024 marque nettement la reprise. Ce sont près de 250 véhicules de livraison qui vont être renouvelés dont 80 % en B100 et en électrique. « Nous avons investi un peu plus de 40 M€ sur deux ans pour le renouvellement du parc. Ceci à 100 % avec des carburants alternatifs. En 2018, 98 % de notre parc était en diesel, fin 2023 nous étions à 20 % en carburant autre que le diesel, fin 2024 ce sera environ 60 % et 80 % en 2025. En 2030, 100 % du parc utilisera du carburant alternatif propre », annonce Clément Lubin, directeur supply chain Transgourmet France.
40 M€ investis dans les véhicules
La transformation du parc en propriété (85 % des véhicules de livraison) de Transgourmet France s’accélère ainsi avec la livraison en 2024 de 10 nouveaux véhicules électriques E-Tech Renault Trucks D 16 tonnes en remplacement de diesel, dont 4 mis en circulation dès juillet d’abord en Ile-de-France à l’occasion des Jeux Olympiques à Paris.
L’objectif est clair : décarboner la flotte de camion en s’adaptant aux périmètres de livraison : du 100 % biodiesel pour les longues distances, le biogaz pour les longues et moyennes distances et enfin l’électrique pour les centres urbains et les plus courtes distances. Véritable levier pour Transgourmet, l’électrique permet une réduction GES de 94 % par km par rapport au diesel « mais aussi une réduction des nuisances sonores, un meilleur confort de conduite pour nos chauffeurs et il répond aux exigences d’accessibilité en ville et en zone ZFE », avance Clément Lubin qui rappelle également la force du modèle One Step Delivery de Transgourmet.
Ce modèle de livraison, qui permet au client de recevoir en une même commande et avec une même facture du froid, du frais, du sec, de la marée ou encore du surgelé « génère 43 % de GES en moins qu’un modèle mono température ». « Un restaurateur ou un boulanger quand il travaille en mono température avec une multitude de fournisseurs peut avoir jusqu'à 18 livraisons par semaine. Avec ce modèle c'est 3. On comprend bien l'impact carbone, de désaturation des centres-villes et d'amélioration des flux logistiques. Aujourd'hui ce modèle devrait même prendre des couloirs de bus. On fait du transport en commun de marchandises ! », renchérit Yves Cebron de Lisle.
Un nouveau scoring produit des gammes
Une politique volontariste qui s’inscrit évidemment dans une démarche RSE puissante et globale pour Transgourmet France. Dans le bilan carbone du distributeur, les scopes 1 et 2, incluant transport et immobilier, ne représentent en effet que 2 % des émissions contre 98% pour le scope 3 dans lequel les produits et services achetés pèsent plus de 97 %. « Cela a été une surprise à la découverte de notre bilan, au vu de la taille de notre flotte et de la superficie de nos entrepôts. C’est pour cela que nous avons toujours du mal à ne pas parler produits car c’est une partie clé de notre impact », précise Amélie Riou, responsable RSE Transgourmet France.
L’entreprise a ainsi une stratégie RSE baptisée « Des paroles aux actes » déclinée en 21 objectifs concrets à horizon 2026. Sur la partie produits, outre l’accent mis sur le référencement de produits bio, avec la marque Transgourmet Natura notamment, français, durables et locaux, le distributeur a initié un vaste travail de scoring carbone. « Le premier impact que nous devons avoir c'est celui de l'information. La fournir à nos clients et l’exiger de nos fournisseurs. Nous avons décidé il y a 6 mois de lancer un chantier avec une start-up afin de réaliser le scoring produit de l'intégralité de nos assortiments d’ici la fin d’année. Nous allons donner la possibilité à nos fournisseurs de s'engager dans cette démarche et, par des pratiques durables, d’améliorer leur score », détaille Yves Cebron de Lisle.
Deuxième axe : l’élaboration et la mise à disposition de recettes bas carbone avec le concours de chefs engagés à l’image de Nadia Sammut (La Fenière-Lourmarin). Si les objectifs du vaste scope 3 ne sont pas encore arrêtés ni officiels, l’ambition devrait se situer autour d’une baisse globale de 40 % d’ici 2030.
Transgourmet France en chiffres
1,7 milliard de CA en 2023
3200 collaborateurs.
45 sites et plateformes.
70 000 clients professionnels.
700 tournées par jour.
Plus de 32 M de km parcourus par an.
83 % c’est ce que pèse le transport dans les scopes 1 et 2 du bilan carbone (2% du bilan carbone).
97 % c’est ce que pèsent les produits et services achetés dans le scope 3 (98 % du bilan carbone).
70 % de produits origine France vendus.
84 % de fournisseurs français.
50 % des commandes se font via internet.
809 véhicules de livraison.