
[Spécial RSE] Transport fluvial : France Boissons paré à jeter l’ancre

De l’expérimentation à la concrétisation il n’y a qu’un pas que France Boissons s’apprête à franchir. Le distributeur pourrait pérenniser un mode de transport fluvial testé pendant dix jours en 2023.
France Boissons avait affrété, en 2023, une péniche entre son entrepôt de Bonneuil, dans le Val-de-Marne, où l’entreprise stocke des marchandises pour les cafés-hôtels-restaurants, et le quai de Grenelle à Paris. D’un point de vue opérationnel, la barge chargée quittait Bonneuil à 17 h 30 pour une arrivée à 5 h. Sur place un camion électrique prenait le relais pour une première tournée avec un retour vers 7 h 30 afin de vider les contenants consignés et charger une seconde tournée. Vers 11 h, la barge repartait pour un retour à Bonneuil à 14 h.
Cette expérimentation a été proposée par Haropa Port, qui tente de convertir le plus d’acteurs possible à la logistique fluviale. Voies Navigables de France (VNF), de son côté, a pris en charge le surcoût lié à la différence entre les livraisons par route et par péniche. Du 13 au 24 mars 2023, 86 clients parisiens ont ainsi été livrés dans le cadre de cette expérimentation et 125 tonnes de produits distribuées. Ceci dans les 2e, 6e, 7e et 8e arrondissements de la capitale.
Un bilan positif
L’objectif de cette expérience était de répondre à la décarbonation des modes de transport liée aux objectifs RSE mais aussi à la pénurie de chauffeurs. Et le bilan de l’opération s’est révélé très positif avec une réduction de 50 % du nombre de camions nécessaires aux livraisons. « Nous sommes passés de huit poids lourds qui faisaient Bonneuil Paris-Bonneuil à seulement quatre. Et ces derniers ne sont amenés à circuler que sur de très petites distances dans Paris intra-muros », explique Rémy Perrot, directeur de la logistique chez France Boissons.
La journée de travail est également moins longue pour le chauffeur « car la péniche lui épargne les bouchons entre Bonneuil et Paris et deux trajets à vide jusqu’à l’entrepôt pour se recharger en marchandise ». Bon point également pour la fiabilité de France Boissons grâce à cet évitement du trafic routier. C’est l’une des premières fois qu’une entreprise du secteur de la distribution de boissons pour l’hôtellerie-restauration franchit le pas d’utiliser le fleuve plutôt que la route pour approvisionner ses clients.
« Les infrastructures (ports, péniches, quais…) ont toujours existé, rappelle Nicolas Robert, responsable logistique fluviale du groupe Lafarge-Holcim qui affrétait la péniche. Mais ce qui a changé récemment, c’est la prise de conscience environnementale des professionnels, qui veulent réduire leurs émissions de CO2, ainsi que la difficulté pour venir à Paris en camion (bouchons, vignettes Crit’Air, ZFE…). »
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