[Top 100] « Continuer à développer la croissance rentable »
Panorama du marché des grossistes distributeurs foodservice - Entretien réalisé le 26 juin.
Zepros Distributeurs RHD 20 Spécial Top 100 - Edition 2024
Comment se déroule l’activité de ce début d’année ?
Camille Delettrez : À fin mai, en cumul année civile, nous sommes à + 4,3 % en valeur et à + 2,5 % en volume. C’est le mois d’avril qui drive la croissance globale. Certes, le mois de mai seul est moyen en raison de la climatologie, mais ce n’est pas la catastrophe : - 1,4 % en valeur et - 2,5 % en volume.
Guillaume de Marcellus : Le business va bien, mais, chaque année, nous avons plus d’écarts types qu’avant dans les régions. Le business global devient de plus en plus complexe. Il faut être dynamique et à l’écoute de nouvelles pistes de croissance, de développement, d’innovations. Cela demande beaucoup d’énergie et d’introspection.
Pouvez-vous revenir sur les cinq grands sujets stratégiques qui vous occupent ?
G.d.M. : Oui, d’autant que ces cinq piliers ont légèrement évolué dans leur formulation. 1-Renforcer la compétitivité des achats. 2-Développer les outils de vente. 3-Consolider les systèmes d’information. 4-Professionnaliser les outils logistiques. 5-Optimiser la gestion des actifs et activer les leviers de croissance.
L’ensemble de ces piliers repose sur un socle transversal qui consiste à accompagner et développer la politique RSE de C10 et du métier de grossiste distributeur en boissons. C10 a fêté ses 20 ans le 16 juin et, à l’occasion du travail que nous avons mené pour cet événement, il était intéressant d’observer le cycle de vie des entreprises. Nous faisons le constat qu’il faut poursuivre notre recherche d’axes de croissance et continuer à définir des plans d’action inhérents pour éviter un risque de stagnation voire de déclin. Et répondre à la question : comment continuer à développer la croissance rentable dans nos entreprises ? Ces cinq piliers et ce socle sont clairement destinés à répondre aux enjeux que nous aurons à porter dans les années qui viennent. Tout le travail que nous menons maintenant consiste à définir les plans d’action, les leviers, les priorités à développer, pour être encore là dans vingt ans avec des entreprises indépendantes, pérennes et rentables.
Quels outils de ventes développez-vous ?
G.d.M. : Cela commence par la poursuite des outils digitaux. Notre offre d’e-commerce rassemble 57 portails. Nous rentrons de 70 à 100 points de vente par semaine. Nous devrions donc être à 6 500 points de vente à la fin de l’année. Mais l’objectif n’est pas le volume à tout prix. Ce qui est important, c’est que les clients, quels qu’ils soient, aient le bon canal de commande qui leur convient.
C.D. : De plus en plus de business passe par le portail. Fin mai, nous étions à 65 M€, soit + 30 % par rapport à l’année dernière. Nous avons un outil qui est bien pourvu aujourd’hui avec des mises à jour effectuées régulièrement. Si les investissements se stabilisent côté portail, nous avons d’autres projets en parallèle. Nous avons par exemple pour projet la mise à disposition de nos espaces auprès des industriels.
Qu’en est-il en matière de systèmes d’information, votre 3e pilier ?
G.d.M. : C’est un dossier important pour nous. Consolider les systèmes d’information consiste à mettre de l’homogénéité dans nos modes de fonctionnement, dans nos organisations, dans nos schémas de communication et nos échanges de données. Il s’agit avant toute chose de simplifier, d’accélérer et de sécuriser le traitement de la donnée. La bonne data est celle qui permet de prendre la bonne décision. La qualité et la fiabilité de la data en temps « réel » et dans le contexte actuel sont très importantes.
Comment avance votre démarche RSE ?
C.D. : Notre engagement RSE, qui date de 2022, se compose des quatre leviers que sont : 1-la logistique frugale. 2-L’offre responsable. 3-La lutte contre les déchets. 4-Le capital humain. Nous avons des plans d’action très spécifiques sur chacun des sujets.
Nous nous organisons pour faire savoir ce que l’on fait à nos adhérents afin de les emmener dans la démarche : calcul du bilan carbone, via notre outil Supply Impact, poursuite des engagements avec Fret 21… Qui plus est, le calcul du bilan carbone est un des critères obligatoires à l’obtention de la labélisation RSE de la FNB.
En matière d’offre responsable, nous avons interrogé tous nos fournisseurs* pour sonder leurs niveaux d’engagement respectifs, ce qui va nous permettre de travailler, lors des négociations commerciales 2024, sur des améliorations, en collaboration avec eux. Nous préparons également l’écriture d’une charte d’achats responsables en vue de la prochaine campagne de négociations.
G.d.M. : La charte d’achats responsables, et la traduction opérationnelle que nous en ferons, nous amènera sans doute à être confrontés à certaines incohérences. Mais si l’on regarde le chemin parcouru, on s’aperçoit qu’il y a eu beaucoup de choses réalisées. Et dans ce domaine, nous ne pouvons pas attendre tout le monde, il faut être précurseur. Notre statut de leader nous incite d’autant plus à poursuivre et à accélérer le mouvement.
C.D. : Sur la partie déchets, nous poursuivons tout ce qui avait été engagé : la consigne en fûts ou en bouteilles verre, la reprise du verre, encouragée cette fois-ci par le décret paru sur la récupération du verre dans les CHR. Ensuite, l’idée est de continuer à travailler sur les autres contenants que nous ne récupérons pas de façon nationale : le PET, la boîte métal, et potentiellement demain les matières organiques comme le marc de café et les huiles de friture.
En ce qui concerne l’humain, nous travaillons beaucoup sur l’attractivité métier, la réduction des risques et des maladies professionnelles, la prévention des addictions, quelles qu’elles soient. Un plan qualité de vie au travail est également en cours avec des outils de communication interne.
Enfin, plus globalement, nous avons récemment rédigé un manifeste qui est en quelque sorte notre profession de foi sur nos engagements RSE. À destination de nos adhérents mais aussi de publics institutionnels, il permet d’ancrer la dimension RSE de C10 aujourd’hui et pour les années à venir.
GOUVERNANCE
Un directoire élargi
À l’occasion de sa dernière assemblée générale, C10 a fait évoluer sa gouvernance en élargissant la composition de son directoire. L’objectif étant d’aller chercher une cohésion et une dynamique globale pour porter l’ensemble des projets, des enjeux, des sujets, qui arriveront dans les semaines, les mois et les années qui viennent.
Tandis que Jean-Jacques Mespoulet quitte le directoire, Laure Milles, Antoine Cozigou et Charles Le Bihan y font leur entrée. Ils rejoignent donc Gilles Claudel, Jérôme Walter, Fabrice Chiffoleau, Xavier Schoen, Philippe Audebert, et le président Laurent Tribouillet.
CAVES À VIN
Poursuite du développement de Comptoir des Vignes et de La Cervoiserie
Le réseau Comptoir des Vignes devrait revendiquer 60 points de vente à la fin de l’année 2024. « Ce qui est intéressant d’observer, c’est que nous continuons à recruter de nouveaux adhérents tandis que certains autres ouvrent leur 2e, 3e… cave », souligne Guillaume de Marcellus. Ici aussi, beaucoup de projets digitaux et concernant la RSE.
La franchise La Cervoiserie, quant à elle, devrait compter 37 points de vente à la fin de l’année. « Le rôle de l’adhérent commence à être un peu plus important. C10 livre un certain nombre de points de vente et nous allons élargir à terme le spectre de livraison. Nous allons également regarder s’il y a des synergies dans le développement de bières crafts », poursuit Guillaume de Marcellus.