
Top 100 : Regarder derrière les chiffres

Le chiffre d’affaires cumulé pour 2024 des 91 distributeurs classés dans notre Top 100 - ceux qui nous communiquent leurs chiffres - progresse de 12,3 % à 9,4 Md€ ! À périmètre constant - l’an dernier seules 89 entreprises étaient classées contre 91 cette année - la croissance est encore de 11 %. Magnifique ! (Notre édition Zepros Distributeurs RHD n°23 - Top 100 – vient de paraître. Elle est consultable et téléchargeable ici)
Cette croissance vigoureuse ne reflète pas la réalité commerciale vécue par le secteur des distributeurs alimentaires et de boissons en 2024. D’une part, le Baromètre d’activité publié par la CGF avec Xerfi, indique que l’activité des grossistes alimentaires a reculé de 1,1 % l’an, d’autre part, la société Food Service Vision fait état d’une progression de « seulement » 2,2 % pour les 26 distributeurs foodservice leaders qu’elle observe… Outre l’inflation, comment expliquer un tel écart ? Plusieurs leaders de notre Top 100, qui pèsent arithmétiquement lourd dans le classement, ont vu leurs ventes fortement progresser en 2024 - souvent suite à des opérations de croissance externe - ce qui tire la moyenne vers le haut : Réseau Le Saint (+ 8 %), DS Restauration (+ 6 %), Montaner Pietrini (+ 14 %), Hadès (+ 16 %). Ensuite, il faut examiner les chiffres dans le détail pour avoir une image plus juste de la réalité. Or, on s’aperçoit que 28 distributeurs sur 91 - soit 30 % - déclarent pour leur exercice 2024 un chiffre d’affaires en baisse ou identique à celui de 2023 ; 16 déclarant des ventes en baisse quand ils n’étaient que 11 dans ce cas au titre de l’exercice 2023 versus 2022 ! Tout s’explique ! Déjà entamée, l’année 2025 s’annonce morose. L’activité des grossistes alimentaires a baissé de 1 % au premier trimestre, selon le Baromètre de la CGF, et les perspectives sont assez bouchées : la croissance de l’économie française ne devant atteindre que 0,6 % cette année, selon l’Insee après + 1,1 % en 2024. En cause : la faiblesse de la consommation des ménages et le coup de vis sur les dépenses de l'Etat.