Un utilitaire autonome dans les rues de Berne
Un logisticien et une start-up suisse spécialisée dans les solutions de conduite autonome testent un véhicule pour une application logistique dans les rues de la capitale suisse.
Depuis le 19 septembre, un utilitaire singulier Volkswagen sillonne les rues de Berne, en Suisse. Il suscite la curiosité des usagers car il porte la mention « véhicule autonome » sur les côtés et à l’arrière. Affrété par le logisticien suisse Planzer, le véhicule est piloté par Loxo Digital Driver, un logiciel de conduite autonome développé par la start-up suisse Loxo. Les deux entreprises mènent actuellement un test avec une application logistique. Chaque jour, le VUL Volkswagen effectue des rotations entre un entrepôt de Planzer, à l’extérieur de Berne, et 13 stations situées autour du centre-ville de la capitale suisse. À destination, les deux conteneurs qu’il transporte sont déchargés et leurs 20 colis embarqués sur des tricycles électriques, conduits par des livreurs cette fois, afin d’effectuer le dernier kilomètre. La distance entre l’entrepôt et chacune des 13 stations varie entre 2 et 4 km. Au total, le véhicule parcourt chaque jour 65 km dans les rues de Berne. Cette approche logistique évite d’entrer dans le centre-ville. « Planzer souhaitait faire ce test car ils savent que tôt au tard les centres-villes risquent d’être interdits aux camions », explique Lara Amini, l’une des 3 cofondatrices de Loxo.
Un superviseur pour 10 véhicules
L’utilitaire ne fonctionne pas encore en complète autonomie. Le test doit durer deux ans : le temps de passer les trois étapes nécessaires à l’obtention du feu vert des autorités suisses – elles ont donné leur accord pour le test – pour rouler de manière totalement autonome dans les rues de Berne et de la confédération. Depuis septembre et jusqu’au début 2025 au moins, le VUL Volkswagen circule dans Berne avec un chauffeur au volant. « Il n’a pas eu à intervenir une seule fois », se réjouit Lara Amini. Le véhicule a géré, seul, les arrêts aux feux rouges, les redémarrages et les changements de direction grâce à ses capteurs qui se complètent : 6 caméras envoient au logiciel les images des objets présents sur la route (voiture, piéton, feux tricolores, obstacle…), le radar le renseigne sur leur vitesse de déplacement, tandis que les 4 lidars fonctionnant grâce à des lasers lui indiquent leur distance. Lors de la seconde étape du test, un chauffeur sera toujours à bord mais au poste de passager. Enfin, à la troisième étape le véhicule circulera sans personne à son bord. Uniquement supervisé depuis un poste de contrôle par un humain qui ne le pilotera pas depuis son écran comme avec un jeu vidéo ! Le superviseur n’est censé prendre la main qu’aux moments critiques (ronds-points fréquentés, stationnements…). Il doit pouvoir surveiller au moins 10 véhicules simultanément…