Les nouvelles mesures sanitaires plombent l’activité des CHR

Jean Charles Schamberger
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Les organisations professionnelle de la branche HCR demandent au gouvernement de muscler les mesures d’indemnisation et d’accompagnement annoncées en début de semaine dernière.
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Les résultats de 2 enquêtes exclusives, réalisées en décembre 2021 et janvier 2022 par les 4 organisations professionnelles représentatives du secteur, le GNI, le GNC, le SNRTC et l’Umih, révèlent ainsi une chute inquiétante de l’activité des hôtels, cafés, restaurants et traiteurs organisateurs de réceptions (TOR). « La 1re enquête menée du 23 au 29 décembre 2021 auprès de 3 000 professionnels permet de constater l’impact immédiat des mesures sanitaires annoncées par le gouvernement sur les pratiques et les intentions des clients des hôtels, cafés, restaurants et TOR », déclarent les syndicats.

Ainsi, alors que seulement 22 % des restaurateurs connaissaient encore une baisse d’activité au moins égale à 50 % de leur activité par rapport à 2019, ce pourcentage grimpe à 45 % dès la semaine 50 de 2021, celle qui suit les annonces gouvernementales. 79 % des restaurateurs disent perdre au moins 30 % de leur chiffre d’affaires sur cette même période. Pour les cafés, bars, brasseries, l’impact est plus marqué puisque 85 % des établissements concernés enregistrent des annulations de réservations au moins égales à 30 %, et 58 % enregistrent des annulations au moins égales à 50 % des réservations.

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Pour les TOR, l’impact est énorme : lors de la semaine 50 de 2021, 91 % ont perdu plus de 50 % de leurs réservations de réceptions. 2 semaines après (semaine 52), les annulations grimpent à 50 % des commandes pour 97 % des TOR et à 100 % des commandes pour 56 % d’entre eux. « L’onde de choc est identique dans le secteur de l’hôtellerie qui a vu le stock de ses réservations fondre comme neige au soleil quand, dans le même temps, les nouvelles réservations s’interrompaient de façon quasi-totale », commentent les syndicats..

Ces annulations de réservations ont eu un fort impact sur la rentabilité économique des hôtels cafés, restaurants et TOR. Et cette tendance se poursuit dans les premières semaines de l’année 2022. Ainsi, en ce début d’année, 93 % des cafetiers disent subir une baisse d’activité du fait des mesures sanitaires prises par le gouvernement et notamment de l’interdiction de consommer debout au bar. 85 % des restaurateurs reconnaissent également une baisse de leur activité du fait des contraintes sanitaires, une baisse qui atteint au moins 30 % du chiffre d’affaires pour 81 % d’entre eux. Les hôteliers sont quant à eux 78 % à connaître une baisse d’activité en raison des contraintes sanitaires.

C’est pourquoi, le GNI, le GNC, le SNRTC et l’Umih demandent que les mesures d’accompagnement annoncées en début de semaine dernière soient adaptées. « Il est indispensable d’indemniser les entreprises du fait des nouvelles mesures sanitaires mises en œuvre comme l’interdiction de consommer debout ou encore l’instauration de jauges qui viennent s’ajouter à l’interdiction des moments de convivialité professionnels, au télétravail obligatoire ou au passe sanitaire », expliquent les organisations professionnelles.

Elles demandent que l’éligibilité à l’aide à coût fixe soit ramenée de 50 % à 30 % de perte de chiffre d’affaires pour les entreprises du secteur et que le montant de l’indemnisation soit porté de 90 % à 100 % de l’EBE négatif, à tout le moins pour les entreprises occupant moins de 50 salariés. Elles demandent aussi au gouvernement que l’accès à l’activité partielle sans reste à charge et que les exonérations de charges de Sécurité Sociale annoncées soient mises en œuvre dès décembre 2021 pour toutes les entreprises du secteur HCR subissant une perte de chiffre d’affaires au moins égale à 65 % ou connaissant une baisse d’activité du fait des mesures sanitaires mises en œuvre. Elles précisent, à ce titre, que l’interdiction de la consommation debout, comme le passe sanitaire, le télétravail obligatoire ou les jauges, doivent être considérés comme des mesures de nature à ouvrir droit à ces aides.

Jean Charles Schamberger
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