[Etude CHD Expert] Le snacking ne connaît pas la crise

Myriam Darmoni
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A quelques jours du salon Sandwich & Snack Show, le cabinet CHD Expert a révélé les résultats de sa grande étude sur le Snacking Post-Covid. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le secteur est en pleine mutation et ne connaît nullement la crise. Décryptage.

Montée en gamme des offres, devenues hybrides

« Nous avons réalisé cette étude entre le 30 juin et le 5 juillet pour la période du 21 au 25 juin sur un échantillon de 1 000 consommateurs », explique Nicolas Nouchi, directeur du cabinet CHD Expert. Durant le covid, le snacking a connu deux évolutions majeures : « la premiumisation de l’offre, et l’hybridation des propositions. La frontière est de plus en plus tenue entre restauration traditionnelle et snacking » détaille l’expert. A l’image de nombreuses trattorias, qui propose des pizzas « made in Italie », que l’on prend au comptoir sans service à table, mais avec possibilité de déjeuner sur place dans un espace convivial, proposant une expérience forte. « On est là à la croisée des chemins, et il devient de plus en plus difficiles de définir les lieux de vente : près de 60 % des lieux de vente, y compris brasseries, cafés et restaurants proposent désormais de la vente à emporter », poursuit-il. Du fast-food certes, mais surtout du fast good, du fast casual. Le snacking est devenu la norme.

Le snacking est la nouvelle norme

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Avec un marché de 16,47 Md€ de CA, c’est une perte de 16% par rapport à l’année 2019, « mais à la différence de la restauration commerciale, la rapide devrait retrouver son niveau d’avant crise dès 2022 », précise Nicolas Nouchi. Il existe 48 000 lieux de vente (+11 %) et le panier moyen est 10,70 € soit +10 %. Un panier qui se rapproche de celle de la commerciale qui a baissé 8,9 % par rapport à 2019

La restauration 3.0

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> boom de la livraison . Car la grande évolution du marché c’est la digitalisation des établissements et le boom de la livraison qui a bondit de 33 %. « Le snacking répond aux nouveaux besoins et habitudes des consommateurs, il a su évoluer et s’adapter aux tendances et tous les types de restauration pour les transformer en offre « to go », affine Béatrice Gravier, directrice des salons Sandwichs & Snack Show et Parizza. Aujourd’hui 6 consommateurs sur 10 ont adopté la livraison et 8 repas par mois sont livrés pour un panier moyen de 11,70 €. Le burger est plébiscité à 46 %

> Commande sans contact. Désormais la prise de commande aux bornes sans contact est plébiscitée par 56 % des millennials.

> Essor des dark kitchens . L’étude réalisée par CHD Expert répertorie 1 400 points de vente avec 2 marques virtuelles en moyenne. « Ce chiffre nous ne le sortons pas de nulle part, explique Nicolas Nouchi, nous avons analysés tous les points de vente présents sur les plateformes et croisés et analysés avec notre base.

Les instants de consommation démultipliés

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Petit-déjeuner « qui revient en force », précise l’expert, pause du matin, déjeuner (qui est plus longue qu’avant, 45 minutes en moyenne), goûter, apéro, dîner et même collation du soir !… les moments de consommation se sont fortement multipliés. Si les enseignes de restauration rapide ont perdu 13 points, c’est au bénéfice de la livraison, on l’a vu, mais surtout des épiceries de proximité dont le rayon snacking s’est fortement développé.

Vive le sandwich et … la gamelle !

C’est le retour en grâce du sandwich, qui est plébiscité : à 45 % il gagne 9 points, suivi de la salade (33 %). Le burger n’arrive qu’en 3e position (31 %) et perd 8 points. Il est cependant en deuxième position en livraison (28 %, +20 %) derrière la pizza (37 %, -5 %).

L’explication ? Le sandwich est une valeur refuge et "surtout les boulangeries faisaient partie des commerces dit essentiels durant la crise", nous explique Nicolas Nouchi. C’est aussi le succès d’une enseigne comme Subway qui a très bien marché en livraison durant toute la période, notamment auprès des jeunes.

Si les spécialités internationales comme le poké , mexicaines , ou levantines ont le vent en poupe, la gamelle est adoptée par 45 % des Français. « Les Français ont redécouvert le plaisir de cuisiner durant le confinement et ça leur permet aussi d’alléger leur porte-monnaie », analyse Nicolas Nouchi.

Pour conclure, le snacking a fait sa mutation durant la crise, mais le marché reste très volatile face à la diversité des offres qui n’ont jamais été si nombreuses. Le secteur doit encore s’adapter, notamment sur le dîner. "S’il fallait résumer l’offre en 2021, je dirais qu’elle est premium, transparente et gourmande », conclut Nicolas Nouchi.

MYRIAM DARMONI

Myriam Darmoni
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