Société de restauration collective : la reprise toujours pas au rendez-vous 

Claire Cosson
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Cantine entreprise Exalt

« Il faudra patienter jusqu’en 2024 pour que l’activité de la restauration collective retrouve peu ou prou son niveau d’avant crise. » C’est en ces termes que le cabinet d’études Xerfi Precepta qualifie l’évolution du marché des SRC au regard de la situation actuelle.

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Au travers d’une nouvelle étude publiée début septembre sous le titre « Comment la restauration collective se réinvente ? Les défis et perspectives des SRC à l’horizon 2024 », les experts de Xerfi estiment de fait que le rythme de croissance du secteur devrait atteindre 8,5 % en 2022, puis 3 % en 2023 et 2024 pour s’établir à environ 25 Md€ (dont 12 Mds pour la restauration concédée). « Déjà dégradées, les marges de la profession sont de fait aujourd’hui encore sous pression… », indique le cabinet. Avec la flambée des produits agricoles, des produits alimentaires et la montée en gamme demandée aux professionnels, Xerfi s’attend même à un durcissement des plans de réduction des coûts chez les SRC ainsi qu’à des rapprochements.

Concurrence accrue

Tout n’est néanmoins pas tout noir ! De l’avis des experts de Xerfi, la production va en effet être tirée par trois facteurs principaux. Le premier, le vieillissement de la population profitera à la restauration dans les Ehpad, les résidences seniors et le portage de repas à domicile. 
Par ailleurs, la reprise progressive du trafic aérien permettra au catering de se remettre sur pied tandis que la baisse du pouvoir d’achat suscitera des arbitrages favorables à la restauration collective. S’agissant du segment Entreprises, Delphine David, auteur de l’étude, elle souligne les efforts menés par les SRC pour s’adapter aux évolutions du télétravail et de la foodtech. « Les SRC créent aujourd’hui une restauration nomade », précise-t-elle.
Pour autant, la concurrence n’en reste pas moins virulente avec l’apparition de nouveaux acteurs. « Celles-ci émanent à la fois de la foodtech et d’acteurs historiques de secteurs connexes dont les offres et positionnements sont aussi en pleine mutation… Les dark stores et dark kitchen trouvent en effet le moyen de rentabiliser des activités initialement déployées pour le BtoC », observe l’étude. Ajoutons également la montée en puissance des géants de la grande distribution alimentaire qui avancent pas à pas leurs pions (Picard, Auchan, Carrefour…). Même Sélecta s’y met en développant une offre de plats chauds. « Dans ce contexte, la consolidation va persister à moyen terme afin de massifier les achats et d’optimiser les coûts d’approvisionnements », conclut l’étude.

Claire Cosson
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